L'ODJ Média

lodj






Jeunesse marocaine : libérer l’énergie d’une nation


Riche d’une jeunesse créative et connectée (11,8 millions, 31,9 % de la population), le Maroc fait face à des signaux d’alerte : 36,7 % de chômage chez les 15-24 ans, 61,2 % chez les diplômés du supérieur. À l’heure de la Fête de la Jeunesse, cette tribune propose des leviers concrets — formation, financement, décentralisation — pour convertir le talent en opportunités réelles.



Abdessamad Alhyane Président de Tariq Ibnou Ziyad Initiative (TIZI MAROC)

Et si on faisait enfin confiance à la jeunesse marocaine ?

Chaque 21 août, le Maroc célèbre la Fête de la Jeunesse. Cet événement, au-delà de sa portée symbolique, pose une question fondamentale : que faisons-nous réellement de ce formidable potentiel que représentent nos jeunes ? Avec 11,8 millions de Marocains âgés de 15 à 34 ans, soit 31,9 % de la population (HCP, 2023), notre pays possède une richesse inestimable. Mais cette richesse est-elle pleinement reconnue et mobilisée ?

Une jeunesse créative, connectée et tournée vers le monde

Notre jeunesse n’a rien à envier à celles des autres nations. Multilingue, digitalisée, créative, ouverte sur le monde, elle incarne un Maroc moderne et confiant. La diaspora marocaine, jeune et dynamique, agit comme un puissant relais d’influence et d’opportunités à l’échelle internationale.  Dans nos villes comme dans nos campagnes, des initiatives portées par des jeunes transforment déjà notre réalité : des coopératives agricoles qui marient innovation et traditions, des start-up technologiques qui s’imposent sur les marchés africains et européens, des collectifs artistiques qui réinventent notre identité culturelle, ou encore des mouvements écologistes qui sensibilisent avec passion aux enjeux climatiques. Ces réussites ne sont pas des exceptions : elles sont la preuve qu’une jeunesse soutenue et écoutée peut être la véritable locomotive de notre développement. 

Des chiffres qui interpellent

Pourtant, le tableau n’est pas sans ombres. Le chômage des jeunes reste alarmant : 36,7 % pour les 15-24 ans, et jusqu’à 61,2 % chez les diplômés du supérieur (HCP, 2024). Le décrochage scolaire touche encore plus de 334 000 élèves par an (Ministère de l’Éducation nationale, 2021-2022). Ces statistiques disent une chose : nous avons un réservoir de talents sous-exploité. Ce n’est pas une fatalité. C’est un appel urgent à repenser nos politiques publiques.

Entre promesses et réalités

Le Maroc a lancé plusieurs programmes, tels que (Intelaka, Forsa …) pour soutenir les porteurs de projets ou encore la multiplication des incubateurs publics. Des efforts louables, certes. Mais leur portée reste limitée. L’Anapec, par exemple, ne parvient à toucher que 10 % des jeunes chômeurs (selon l’OCDE), preuve que l’action publique souffre encore de fragmentation, de lourdeurs administratives et d’un manque d’adaptation aux réalités locales.

Ce qu’il faut changer

Si nous voulons libérer le potentiel de notre jeunesse, il nous faut un véritable écosystème d’épanouissement. Cela passe par :

-Une révolution éducative, qui rapproche l’école des aspirations des jeunes et des métiers d’avenir. 
-La valorisation réelle de la formation professionnelle, encore trop perçue comme une voie de « seconde zone ». 
-La démocratisation de l’accès aux financements pour les jeunes entrepreneurs. 
-La multiplication des espaces de créativité, d’innovation et de participation citoyenne. 
-Une décentralisation ambitieuse, pour que chaque territoire devienne un laboratoire de réussite. 
-Le projet du Pass Jeunes lancé par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication est un pas dans la bonne direction. Mais pourquoi ne pas aller plus loin ?

Imaginons un Pass Jeunes 2.0, véritable passeport pour l’avenir, qui intègre formation, entrepreneuriat, engagement civique, accès aux technologies et accompagnement psychologique. 

Investir dans la jeunesse, c’est investir dans le Maroc 

Notre jeunesse n’est pas seulement l’avenir : elle construit déjà le présent. Dans les associations, les entreprises, les quartiers, elle innove, résout des problèmes, crée de la valeur sociale et économique. Elle incarne l’excellence, l’innovation et la solidarité.  Alors, au lieu de parler de « capital humain » comme d’une formule abstraite, faisons-en une priorité nationale. Le gouvernement, les entreprises, la société civile : nous avons la responsabilité collective de bâtir des passerelles fluides entre la formation et l’emploi, d’investir massivement dans les talents, d’encourager la prise d’initiative et de faire confiance à cette jeunesse. 

La plus belle façon de célébrer la Fête de la Jeunesse est d’en faire un engagement permanent. Car l’avenir du Maroc s’écrit aujourd’hui, dans les mains de cette jeunesse rayonnante.  Célébrer notre jeunesse, c’est investir dans l’avenir du Maroc.



Jeudi 21 Août 2025


Dans la même rubrique :
< >

Mercredi 3 Décembre 2025 - 11:48 Le Cirque parlementaire

Lundi 1 Décembre 2025 - 11:32 La fin des baronnies parlementaires au Maroc

Billet | Chroniqueurs invités | Experts invités | Quartier libre | Chroniques Vidéo | Replay vidéo & podcast outdoor | Podcast Agora


Bannière Réseaux Sociaux


Bannière Lodj DJ

Avertissement : Les textes publiés sous l’appellation « Quartier libre » ou « Chroniqueurs invités » ou “Coup de cœur” ou "Communiqué de presse" doivent être conformes à toutes les exigences mentionnées ci-dessous.

1-L’objectif de l’ODJ est de d’offrir un espace d’expression libre aux internautes en général et des confrères invités (avec leurs accords) sur des sujets de leur choix, pourvu que les textes présentés soient conformes à la charte de l’ODJ.

2-Cet espace est modéré  par les membres de la rédaction de lodj.ma, qui conjointement assureront la publication des tribunes et leur conformité à la charte de l’ODJ

3-L’ensemble des écrits publiés dans cette rubrique relève de l’entière responsabilité de leur(s) auteur(s).la rédaction de lodj.ma ne saurait être tenue responsable du contenu de ces tribunes.

4-Nous n’accepterons pas de publier des propos ayant un contenu diffamatoire, menaçant, abusif, obscène, ou tout autre contenu qui pourrait transgresser la loi.

5-Tout propos raciste, sexiste, ou portant atteinte à quelqu’un à cause de sa religion, son origine, son genre ou son orientation sexuelle ne sera pas retenu pour publication et sera refusé.

Toute forme de plagiat est également à proscrire.

 







LODJ24 TV
آخر الأخبار
جاري تحميل الأخبار...
BREAKING NEWS
📰 Chargement des actualités...

Inscription à la newsletter

Plus d'informations sur cette page : https://www.lodj.ma/CGU_a46.html

















Vos contributions
LODJ Vidéo