La Fédération espagnole de football (RFEF) a en effet annoncé le match en désignant son adversaire comme le « territoire du Kosovo », formule qui a suscité l’indignation des autorités sportives kosovares. En réaction, la Fédération de football du Kosovo (FFK) a adressé une lettre officielle de protestation au président de l’UEFA, Aleksander Čeferin, ainsi qu’à son homologue espagnol, Rafael Louzán. Le ton du courrier, signé par le président de la FFK, Agim Ademi, est ferme :
« Malheureusement, ce n’est pas la première fois que nous faisons face à ce type de comportement de la part de la Fédération espagnole. Nous demandons une réaction claire et immédiate de l’UEFA, ainsi qu’une rectification publique et une reconnaissance officielle. »
Dans une réponse teintée d’ironie, un compte associé à la sélection kosovare a publié sur les réseaux sociaux un message adressé à son adversaire espagnol, rebaptisé pour l’occasion « Al-Andalus », en référence à l’époque médiévale de la péninsule ibérique sous domination musulmane. Le message précisait :
« Nous souhaitons la bienvenue au territoire de l’ancienne Al-Andalus en République du Kosovo. Profitez de votre séjour ! »
Ce nouvel accrochage met en lumière une tension persistante : l’Espagne ne reconnaît toujours pas l’indépendance du Kosovo, proclamée en 2008. Elle reste, avec quatre autres pays de l’Union européenne, fermement opposée à cette reconnaissance officielle. Ce positionnement s’est déjà manifesté à plusieurs reprises dans le domaine sportif : lors des Jeux méditerranéens de Tarragone en 2018 ou encore au Mondial de karaté à Madrid, les athlètes kosovars avaient été privés de leurs symboles nationaux.
Bien que le Kosovo soit membre de la FIFA et de l’UEFA depuis 2016, la RFEF persiste à utiliser des formulations ambiguës dans ses communications officielles, comme « territoire » ou « fédération », évacuant toute mention d’État.
Un rappel que, parfois, les enjeux géopolitiques s’invitent jusque sur la pelouse.












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