Entre 2017 et 2021, le Maroc a enregistré plus de 20 000 demandes de second mariage, d'après les données du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. L'année 2021 a été marquée par un pic avec 4 854 demandes enregistrées. Cependant, seules 38,87 % de ces demandes ont été approuvées, ce qui indique une tendance des tribunaux à renforcer les procédures liées à la polygamie. Malgré les efforts juridiques considérables déployés pour lutter contre la polygamie à travers le Code de la famille, ce phénomène persiste.

Le Code de la famille stipule notamment l'interdiction de la polygamie en cas de crainte d'injustice entre les épouses ou si la première épouse s'oppose à la polygamie lors de la conclusion du mariage.

En plus de l'accord de la première épouse, le Code exige que le mari justifie disposer de ressources suffisantes pour subvenir aux besoins de deux familles et fournisse des garanties concernant la pension alimentaire et le logement pour les deux épouses.

Les demandes de polygamie sont généralement justifiées par des arguments tels que l'infertilité de la première épouse, son état de santé, le refus de l'épouse étrangère de rejoindre le domicile conjugal au Maroc, l'existence d'une grossesse extra-conjugale et la capacité financière du mari à contracter un second mariage.

Cependant, malgré ces statistiques, les tribunaux continuent de durcir les procédures. Le taux de demandes satisfaites n'a pas dépassé les 38,87 %. Les tribunaux du Royaume examinent minutieusement les demandes de mariage, évaluant chaque cas individuellement avant d'accorder les autorisations. Le rapport indique que le taux de refus des demandes de mariage reste élevé, dépassant les 61,13 % entre 2017 et 2021, avec seulement 38,87 % de demandes acceptées.