Depuis une semaine j’entends tout et n’importe quoi sur le séisme du Haouz. Tout le monde s’est improvisé expert en sismologie, en architecture de terre, en développement rural, en règlementation parasismique, en sociologie, en psychologie, en psychiatrie ou en patrimoine. 

Le séisme douloureux semble avoir réactivé une tectonique d’un nouveau genre : celle des idées. Tant mieux que les gens s’expriment dans une nation libre et démocratique…

Les avis et les idées, qu’elles soient bonnes ou mauvaise ou même manquant de bon sens, ont le droit d’être exprimées librement. 

Le moment est à la recherche de la bonne information au risque de propager, malgré soi, des fakes news…

En agissant ainsi, les gens cherchent à se rassurer. Le choc psychologique et émotionnel est immense. Il touche de plein fouet tout un pays, qui a connu certes beaucoup plus de catastrophes naturelles que les pays limitrophes. 

Est-ce une fatalité du destin ? Non, je ne le crois pas. 

Les marocains ont toujours fait preuve d’une résilience à toute épreuve. C’est leur ADN. 

Je n’en veux pas à mes compatriotes de parler de choses qu’ils ne maîtrisent pas. Bien au contraire, je souhaite vivement qu’ils en discutent, même s’ils n’y connaissent pas grand chose.

Cela prouve qu’ils s’intéressent à ce phénomène naturel étrange et imprévisible qui frappe l’humanité depuis la nuit des temps. C’est mieux que l’indifférence. Beaucoup mieux. Car il n’y a pas pire que d’ignorer la souffrance de ses propres concitoyens ou ses frères et sœurs en humanité. 

Et le séisme a meurtri et endeuillé des milliers d’humains au Maroc, en ce funeste vendredi 8 septembre 2023 à 23h11.

La formidable solidarité qui s’est exprimée spontanément envers les zones sinistrées et ses habitants, est une leçon extraordinaire d’humanité, donnée par les marocains au reste du monde...

Nous sommes un pays globalement pauvre, sans beaucoup de moyens ni de ressources naturelles, mais nous avons un peuple d’un courage extraordinaire et d’une bonté sans égal. Être marocains aujourd’hui est un privilège, au-delà des contingences et des insuffisances. 

On nous critique de l’extérieur car on refuserait les aides de certains pays. Nous ne refusons l’aide de personne, mais nous nous opposons à la charité calculée et à l’hypocrisie bien ordonnée de certaines nations. 

Quand on se proclame ami du Maroc et des marocains, on le démontre tous les jours et non quand ça nous chante ou quand ça nous arrange…!

Nous les marocains, nous sommes un peuple fier qui tient plus que tout à sa liberté d’action, de parole et de sentiments. 

Cela a provoqué un séisme aussi chez les tenants d’un paternalisme d’obédience colonialiste et d’une condescendance envers les bougnoules que nous sommes à leurs yeux, quoi que l’on fasse…

Et quand ces nations ne trouvent rien à se mettre sous la dent pour nous prendre en défaut, leur presse s’attaque de manière acharnée et inexplicable à notre monarchie et à notre Roi.