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Lecture d’un discours politique à la lumière d’une symbolique religieuse


Par Yasser Derkouli

La déclaration du président algérien Abdelmadjid Tebboune, affirmant:

( Louange à Dieu qui nous a sauvés et a englouti Pharaon ),

a suscité un large débat quant à l’usage des références religieuses dans le discours politique contemporain et aux implications qu’elles peuvent revêtir lorsqu’elles émanent du chef de l’État.

Sur le plan référentiel, cette formule s’inscrit dans un héritage religieux partagé par les grandes traditions monothéistes. Elle renvoie, dans l’imaginaire collectif, à la victoire du juste sur la tyrannie et à l’idée de justice divine à l’œuvre dans l’histoire. Toutefois, lorsqu’un tel symbole est mobilisé dans un cadre institutionnel officiel, il dépasse sa portée spirituelle première pour acquérir une dimension politique et mémorielle.



​Le récit religieux, tel qu’il est rapporté par les textes sacrés, est explicite :

Le salut de Moïse  que la paix soit sur lui  est indissociable de celui des Enfants d’Israël, communauté croyante délivrée de l’oppression.

Dès lors, certains observateurs s’interrogent sur la pertinence et la précision de la transposition de cette symbolique dans un contexte politique contemporain, d’autant plus que le message s’adresse simultanément à l’opinion nationale et internationale.

Par ailleurs, cette déclaration ravive un débat plus large sur la place du pluralisme religieux dans l’espace public maghrébin.

L’Algérie ne connaît aujourd’hui ni présence juive institutionnelle active, ni lieux de culte juifs ouverts à la pratique religieuse collective, alors même que la foi en Moïse constitue un pilier fondamental de l’islam.

Dans une lecture journalistique rigoureuse, il ne s’agit ni d’établir des comparaisons réductrices ni de formuler des jugements de valeur, mais bien d’interroger la responsabilité du discours officiel et son impact sur l’image de l’État, notamment lorsqu’il mobilise des références liées à la religion, à la mémoire et au vivre ensemble.

À cet égard, l’expérience marocaine apparaît comme un modèle institutionnel singulier dans la gestion du pluralisme spirituel.

Sous l’égide de l’Institution d’Amir Al Mouminine, le Maroc a fait du respect de la diversité religieuse et de la préservation des composantes spirituelles historiques du pays un élément constitutif de la stabilité nationale, sans en faire un instrument de confrontation politique.

Cette orientation s’inscrit dans ce qui peut être qualifié de devoir national marocain, fondé sur un équilibre assumé entre la référence islamique de l’État, la protection de la mémoire religieuse plurielle et la consolidation de la cohésion sociale, en adéquation avec l’histoire et l’identité du Royaume.

En définitive, l’invocation des symboles religieux dans le discours politique demeure un exercice délicat, exigeant lucidité, précision sémantique et sens aigu des responsabilités.

Car la parole présidentielle ne se limite jamais à une expression de foi personnelle : elle constitue, avant tout, un message politique aux résonances nationales et internationales.

Par Yasser Derkouli



Lundi 15 Décembre 2025


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