Depuis Santa Cruz de Mudela jusqu’à San Fernando de Henares, près de Madrid, ce contrat va financer des travaux d’ajustement d’infrastructures passages supérieurs, caténaires, gabarits pour permettre à de longues convois de camions d’être chargés sur des trains dits d’autoroute ferroviaire. Ces travaux s’ajoutent à des projets plus larges estimés à plusieurs centaines de millions d’euros qui modernisent le réseau pour les flux marchandises entre l’Espagne et l’Europe du sud, tout en gardant en tête l’objectif de relier plus efficacement le Maroc.
L’objectif immédiat est clair : lancer d’abord deux trains quotidiens par sens entre Algésiras et Zaragoza pour transporter des camions en provenance ou à destination du Maroc. Un an après le lancement, ce trafic passera à trois trains par jour dans chaque direction. Ce service s’ajoutera à d’autres liaisons, comme celles entre Huelva–Zaragoza pour les flux liés aux Canaries et Séville–Zaragoza pour les camions du port andalou, consolidant une dynamique logistique plus intégrée.
Côté chiffres, les autorités estiment que ce corridor pourrait voir près de 12 000 kilomètres-train parcourus chaque jour, transportant environ 360 camions et évitant ainsi 360 000 kilomètres quotidiens de circulation routière. Cette réduction tangible du trafic de poids lourds résultant d’un tel transfert modal représente une opportunité significative pour diminuer les nuisances, les émissions de CO₂, mais aussi l’usure des infrastructures routières.
Pour les opérateurs logistiques marocains, déjà confrontés à l’intensification des échanges transméditerranéens, ce corridor représente bien plus qu’un simple gain d’efficacité : c’est un signal que les corridors ferroviaires sont en passe de devenir des maillons essentiels d’une connectivité durable entre l’Afrique du Nord et l’Union européenne. À terme, ces projets pourraient participer à réduire les coûts de transport, fluidifier les chaînes d’approvisionnement et offrir une alternative plus verte à la dépendance exclusive à la route, un sujet au cœur des débats économiques en Espagne comme au Maroc.
Au-delà des chiffres et des contrats, c’est une vision de logistique plus respectueuse de l’environnement et plus compétitive qui se profile. Pour un Maroc urbain et entrepreneurial, en pleine quête d’efficacité et de durabilité, ce type d’investissement ferroviaire n’est pas simplement une adaptation : il incarne un tournant stratégique dont les implications dépassent largement le simple tracé des rails.












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