Malika Agueznay est une artiste pionnière à plus d’un titre. Première femme à développer l’abstraction, elle a pris part à la modernité marocaine et contribué, à en définir les codes et les formes. Parmi les formes qui la préoccupent dès ses premières années à l’Ecole des Beaux-Arts, celle de l’algue marine qui  a pris une place prédominante dans son travail et devient omniprésente. Guidé par la main experte de l’artiste, le motif de l’algue se renouvelle sans cesse depuis plus de cinquante ans et fait partie intégrante de l’histoire de l’art marocain. Malika Agueznay n’est plus à présenter. C’est à l’orée des années 1980 qu’elle aborde le monde de la gravure à Asilah auprès de grands-maîtres tels que Roman Artymowski Mohamed Omar Khalil, Krichna Reddy ou encore Robert Blackburn.
 

La So Art Gallery accueillera, ce juin, une exposition de la grande artiste, où elle dévoilera au public ses œuvres majeures, ainsi que ses œuvres récentes en exploitant différentes techniques. L’artiste en donne de nombreuses variantes qui évoquent les courbes gracieuses du corps féminin ou les mouvements browniens et tentaculaires des bactéries observées au microscope lors de ses études médicales. Dans certaines gravures, les figures abstraites deviennent entrelacs, composent ou intègrent des maximes, des fragments de poésie, des litanies ou des prières. La simplicité de la forme qui se répète à l’infini se suffit à elle-même et, l’effet cinétique qu’elle génère, déconcerte et questionne. 
 

L'art d'Agueznay est unique et lui appartient. Ses gravures la distinguent des autres et forme son identité d'artiste. Malika Agueznay est connue par l'utilisation de plusieurs supports et technique, elle travaille sur les toiles, le zinc ou encore le cuivre. Elle est à la fois peintre, sculpteur et graveur émérite, motivée par l’amour de l’art. L'artiste a présenté plusieurs expositions personnelles en collaboration avec l'Institut Cervantes, ainsi que des expositions collectives à l'échelle nationale et internationale.