Véhicules électriques : essor commercial, goulet d’étranglement réglementaire
Le marché progresse vite : 2 417 immatriculations au premier semestre 2025, soit +132 % sur un an, des modèles d’entrée de gamme (Dacia Spring) aux références haut de gamme (Tesla Model Y). Selon l’APIME, cette courbe traduit une normalisation de l’électrique dans l’esprit des ménages. Les mesures fiscales ont joué un rôle d’accélérateur : exonération de la taxe annuelle, baisse des droits de douane et primes pouvant atteindre 100 000 dirhams pour les flottes. L’écart de coût total entre thermique et électrique s’est contracté d’environ 45 % à 15–20 % en trois ans.
Reste que l’ossature technique ne suit pas. Seules 632 bornes publiques sont recensées, dont 142 rapides, et les projections officielles — une centaine de points supplémentaires d’ici fin 2026 jusqu’à 350 kW — apparaissent timides face aux ambitions nationales. Le déficit ne tient pas seulement au volume : les capitaux privés hésitent et le cadre réglementaire crée une zone grise. Le droit actuel réserve la vente directe d’électricité aux régies ; les opérateurs contournent en facturant le temps plutôt que le kilowattheure, introduisant volatilité et défiance. La loi 82‑21 n’a pas encore pleinement levé ces verrous.
Autre paradoxe : le pays ambitionne un leadership solaire, mais la mobilité électrique demeure peu arrimée à une alimentation renouvelable traçable. L’APIME propose une feuille de route intégrant normalisation, modèle économique et pédagogie, condition sine qua non pour atteindre 150 000 véhicules électriques en 2030 et l’objectif qu’un véhicule neuf sur cinq soit électrique dès 2026. Sans accélération réglementaire, financière et logistique, le risque est de voir l’adoption ralentir à mesure que l’infrastructure atteint son seuil de saturation.
Reste que l’ossature technique ne suit pas. Seules 632 bornes publiques sont recensées, dont 142 rapides, et les projections officielles — une centaine de points supplémentaires d’ici fin 2026 jusqu’à 350 kW — apparaissent timides face aux ambitions nationales. Le déficit ne tient pas seulement au volume : les capitaux privés hésitent et le cadre réglementaire crée une zone grise. Le droit actuel réserve la vente directe d’électricité aux régies ; les opérateurs contournent en facturant le temps plutôt que le kilowattheure, introduisant volatilité et défiance. La loi 82‑21 n’a pas encore pleinement levé ces verrous.
Autre paradoxe : le pays ambitionne un leadership solaire, mais la mobilité électrique demeure peu arrimée à une alimentation renouvelable traçable. L’APIME propose une feuille de route intégrant normalisation, modèle économique et pédagogie, condition sine qua non pour atteindre 150 000 véhicules électriques en 2030 et l’objectif qu’un véhicule neuf sur cinq soit électrique dès 2026. Sans accélération réglementaire, financière et logistique, le risque est de voir l’adoption ralentir à mesure que l’infrastructure atteint son seuil de saturation.












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