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Parution de L'ODJ i-Mag Juin 2023


Rédigé par La Rédaction le Vendredi 30 Juin 2023



Edito de Ahmed Naji , Directeur de la publication : Le polisario, plus un problème pour Alger que Rabat

Plusieurs raisons avaient motivé la décision du président algérien défunt, Houari Boumediene, il y a un demi-siècle, pour créer et appuyer le polisario.

Il était question d’accéder au rivage de l’océan atlantique, afin d’exporter à moindre frais le minerai de fer de Ghar Jbilet, qui n’est toujours pas exploité, d’affaiblir le Maroc, en tant que concurrent géopolitique régional, et d’en changer le régime politique, pour en faire un Etat vassal.

Le contexte de la guerre froide s’y prêtait, alors, parfaitement.

Un demi-siècle plus tard, ce qui devait constituer une épine dans le pied du Maroc s’est transformée en une poutre dans l’œil du régime algérien.

Depuis quelques mois, les camps de Tindouf sont secoués par des heurts, d’abord entre tribus et bandes de trafiquants rivales, puis ce furent des manifestations, menées par les membres de la tribu des Rguibat Souaâd, pour dénoncer les arrestations et mauvais traitement dont ils sont l’objet.

Moins revendicatifs, mais non moins dangereux, les Sahraouis originaires du Nord du Mali et de la Mauritanie rappellent à la direction du polisario qu’ils avaient été amenés dans les camps de Lahmada, pour se battre dans les rangs de la milice séparatiste, et qu’ils n’allaient jamais renoncer à leurs « droits » à titre de compensation. La menace est peu perceptible, mais réelle.

Ce n’est pas la première fois que les habitants des camps de Tindouf s’en prennent à la direction du polisario. Ce qui a changé, c’est l’apparition des drones des Forces Royales Air, depuis le succès de l’opération menée par les Forces armées royales à Guergarat, en novembre 2020. 

Ces petits « oiseaux » métalliques sont devenus les fossoyeurs des derniers espoirs des polisariens et les révélateurs de leur incapacité à se frotter à l’armée marocaine.

Le polisario pouvait encore nourrir les illusions dans les camps de Tindouf, en appelant la zone démilitarisée « territoires libérés ». A présent que les polisariens n’arrivent plus à y mettre les pieds, sans se faire éliminer par les drones, le mirage d’un Etat indépendant s’est définitivement évaporé.

La déception n’est pas que celle des polisariens et de leurs parrains algériens. Les eurocrates de Bruxelles doivent se demander quoi faire, après l’arrivée à échéance de l’accord de pêche Maroc-UE, le 17 juillet prochain, surtout que Rabat n’a montré aucun empressement à le voir renouvelé. La décision de la Cour de justice de l’UE, prise fin septembre 2021, empêche la conclusion de tout accord entre les deux parties incluant les provinces du Sud. 

Alger, pour sa part, a littéralement perdu la tête. Le président Tebboun s’est rendu, à la mi-juin, à Moscou, mais n’en a pas obtenu le soutien souhaité sur la question du Sahara.

Son ministre des affaires étrangères, Ahmed Attaf, en visite en Serbie, a commis l’erreur de tenter un rapprochement entre l’affaire du Sahara et celle du Kosovo. Quelques jours après, le ministère des affaires étrangères serbe a renouvelé son appui l’intégrité territoriale du Maroc.

Le Maroc conserve son Sahara, l’Algérie se coltine le polisario.

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Vendredi 30 Juin 2023

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