Bienvenue dans l’ère du phénotype digital, où votre téléphone devient votre psy de poche. Couplé à l’intelligence artificielle, ce suivi continu pourrait, dit-on, révolutionner la prise en charge : détection précoce, diagnostic fin, suivi personnalisé. Finis les silences gênés, les oublis, les angles morts de la mémoire. La machine, elle, observe tout.
Mais faut-il s’en réjouir ? Derrière la promesse technologique, la psychiatrie rappelle qu’elle est une science de l’humain, de la parole, de l’ambivalence. L’IA peut aider, mais à quel prix ? L’inquiétude monte : déshumanisation du soin, étiquetage algorithmique, pressions assurantielles… Voire un usage politique à peine masqué pour pallier la pénurie de praticiens. Quand on manque de bras, les puces deviennent des béquilles.
Et dans un pays où la santé mentale est encore taboue, difficile d’imaginer une IA guérir ce que la société ne reconnaît même pas comme une maladie.
Mais faut-il s’en réjouir ? Derrière la promesse technologique, la psychiatrie rappelle qu’elle est une science de l’humain, de la parole, de l’ambivalence. L’IA peut aider, mais à quel prix ? L’inquiétude monte : déshumanisation du soin, étiquetage algorithmique, pressions assurantielles… Voire un usage politique à peine masqué pour pallier la pénurie de praticiens. Quand on manque de bras, les puces deviennent des béquilles.
Et dans un pays où la santé mentale est encore taboue, difficile d’imaginer une IA guérir ce que la société ne reconnaît même pas comme une maladie.
👹 L’avocat du diable : Guérison ou gestion de masse ?
Et si l’IA appliquée à la psychiatrie n’était qu’un miroir déformant de notre malaise social ? On prétend “aider” en connectant, en modélisant, en surveillant. Mais que soigne-t-on vraiment ? La souffrance ou son expression ? L’IA psychiatrique n’est pas une thérapie. C’est un outil de monitoring. Et derrière la neutralité des données se cachent des normes, des biais, des décisions froides. Qui décide qu’un comportement est “anormal” ? Qui reçoit les alertes ? Qui filtre les faux positifs ? Pire : si le patient se sait observé, ne va-t-il pas… performer la santé mentale ? Jouer au citoyen équilibré pour éviter d’être classé à risque ? La psychiatrie assistée par IA pourrait vite glisser d’un rôle médical à un rôle disciplinaire. Et dans un monde de plus en plus anxieux, cela revient à confier notre fragilité à une machine qui ne ressent… rien.