Car il y a quelque chose de profondément révélateur dans le fait que ce constat vienne de citoyens de pays qui, pour beaucoup, disposent de ressources naturelles autrement plus abondantes que celles du Maroc :
Comment un pays sans pétrole ni gaz, longtemps classé parmi les pays “en développement”, a-t-il pu atteindre ce niveau d’infrastructures, de stabilité et de projection internationale ? La réponse dérange parfois : le développement ne s’achète pas uniquement avec des ressources naturelles.
Il se construit avec des institutions, une vision, une continuité de l’État, une capacité à se projeter dans le temps long.
Cela ne signifie pas que tout est parfait.
Elle montre qu’un pays africain peut organiser un événement d’envergure internationale avec sérieux, modernité et efficacité. Elle montre qu’il est possible de croire dans ses propres capacités. Elle montre surtout que le développement n’est pas une question de richesse naturelle, mais de volonté collective.
Les disparités territoriales persistent, entre un littoral suréquipé et des arrière-pays longtemps relégués. Les problèmes sociaux demeurent structurels : chômage des jeunes, précarité, accès inégal à la santé, à l’éducation, au logement. Nul ne les nie. Nul ne peut honnêtement les balayer d’un revers de main.
Les politiques d’aménagement du territoire, les investissements dans les infrastructures des régions enclavées, les programmes de protection sociale, la généralisation de l’assurance maladie, les grands chantiers éducatifs et sanitaires, tout cela procède d’une même logique : réduire les écarts, recoudre le pays, ne laisser aucun territoire définitivement hors du récit national.
Il est heurté. Il avance par à-coups, par corrections successives, par ajustements. Et c’est précisément ce qui le rend crédible. Il ne repose pas sur une rente qui anesthésie, mais sur un effort continu qui oblige à penser, à prioriser, à arbitrer. Là où la rente crée souvent l’illusion de la richesse, le travail impose la discipline du réel.
Les stades flambant neufs, les transports performants, les villes propres et organisées ne sont pas une fin en soi. Ils sont les symptômes visibles d’un État qui planifie, d’institutions qui fonctionnent, d’une société qui, malgré ses tensions, reste arrimée à l’idée de progrès.
Et surtout, ils sont le produit d’un consensus silencieux mais profond : celui d’un peuple qui veut sortir du sous-développement.
Un pays qui n’a pas le luxe de la rente, mais qui a choisi la dignité de l’effort.












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