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Réchauffement climatique et tergiversations


Rédigé par Salma Chaoui le Mercredi 28 Décembre 2022

Nous avons vécu en cette année 2022 l'été le plus long. Du mois de mai à celui de novembre, des températures anormalement élevées ont marqué notre quotidien, presque sans interruption. Dans la foulée, nous avons connu des incendies de forêts d'une intensité inédite, alors qu'une rude et exceptionnelle sécheresse s'est abattue sur le pays réduisant nos réserves en eau à leur plus simple expression.



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Par Jamal HAJJAM

Ce ne sont là que les manifestations, bien visibles, du réchauffement climatique que le Maroc subit de plein fouet et dont les impacts concernent l’amplification et l’augmentation de la fréquence des phénomènes extrêmes (sécheresses et inondations), la dégradation des écosystèmes et, surtout, la raréfaction des ressources en eau.

A tel point que nous sommes passés de 2000 m3 d'eau par habitant dans les années 1960, à moins de 600 m3 par habitant actuellement.

Plus globalement, les principales manifestations du réchauffement du climat sont l'accélération de l'élévation du niveau moyen de la mer, un taux d’acidité de l'océan de plus en plus élevé, le recul de la banquise arctique, la fonte de la calotte glaciaire, entre autres phénomènes récurrents comme les incendies de forêts accompagnant de grandes chaleurs et dont la fréquence et la violence renseignent sur le drame du dérèglement.

Le souvenir de la catastrophe de l'Australie, théâtre en 2020 du plus grand et des plus dévastateurs incendies de forêt de son histoire, est encore vivace. Ses écosystèmes se sont effondrés enregistrant plus de 500 millions d'animaux tués et près de 6 millions d'hectares partis en fumée, avec plus de 250 millions de tonnes de CO2 lâchés dans l'atmosphère !

Sont également remarquables, sans être aussi spectaculaires, les vagues de chaleur et les inondations, jadis rarissimes, mais qui se produisent à présent à grande fréquence. Ces deux phénomènes auxquels s'ajoute la pluviométrie plus irrégulière qui en découle, combinée à la croissance démographique, posent des défis considérables en matière de sécurité alimentaire pour une bonne partie de la population mondiale.

Et que font les maîtres du monde pendant ce temps ? Ils parlementent, causent, promettent, supposent, mettent en doute, alors que les scientifiques et experts du climat sont catégoriques et attestent que les catastrophes liées au réchauffement climatique qui se multiplient aux dépens de la stabilité et de la sédentarité de nombreuses populations, sont du fait du comportement de l'Homme et de sa voracité.

 

Bien-sûr, pleinement conscient de la fragilité de ses écosystèmes et de la rareté de ses ressources, le Maroc redouble d'efforts et met les bouchées doubles pour développer des stratégies de résilience dans l'espoir de réduire, un tant soit peu, les effets néfastes d'un mal qui découle directement de la cupidité des puissances économiques et industrielles et de l'orientation programmée des sociétés mondiales vers la consommation à outrance.

Comme de nombreux pays qui n'ont rien demandé, le Maroc subit et s'active "intramuros" dans une lutte héroïque, bien qu'à armes inégales, contre un adversaire d'ampleur planétaire. C'est David contre Goliath alors que, comme tout le monde l'admet, le dérèglement climatique est une question globale qui nécessite une réponse mondiale. 

Jusqu'ici, après moult forums et conférences, c'est à peine que l'on feigne agir pour "sauver la planète" et, quand bien même les contours d'une réponse adéquate sont définis et la solution échelonnée, ce sont les tergiversations, les égoïsmes et l'hypocrisie des politiciens, passés maîtres dans la roublardise, qui prennent le dessus.

Pourquoi donc les puissants de ce monde, dotés normalement de raison et de conscience, font-ils preuve d'engagement lorsqu’il s’agit d’une menace directe et immédiate, comme pour le cas de la pandémie Covid-19 marquée par une mobilisation implacable à l'échelle mondiale, et rechignent-ils à faire preuve d'un zèle équivalent devant les menaces qui sont soit latentes, soit dont l’échéance n’est que partie remise, comme ici pour les conséquences inévitables du réchauffement climatique ? 

Pourquoi l’Homme en général, dans la plénitude de son avidité, dès qu'il est question d'intérêt économique, ne va pas combattre en amont les menaces annoncées et laisse-t-il les situations, dont il est lui-même l’auteur et le pourvoyeur, s’aggraver dangereusement ?
Pourquoi adopte-t-il l'attitude de l'autruche et lègue-t-il la gestion de ses propres tares aux générations futures, faisant fi de la solidarité générationnelle ?

Si le réchauffement climatique s’avère, preuves scientifiques à l’appui, catastrophique pour l’avenir de l’humanité, plus destructrice et plus meurtrière encore est la cupidité à l'échelle des États et la cécité des pouvoirs politiques mondiaux qui n'ont aucune excuse pour traîner des pieds quand la science et la morale montrent qu'il est urgent d'agir.

Rédigé Par Jamal HAJJAM 





Mercredi 28 Décembre 2022

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