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Said Nafaa : L'art, c'est marcher dans la lecture du cafard


Rédigé par La Rédaction le Lundi 9 Juin 2025

Dans une intervention aussi franche que nuancée, l’écrivain et cinéaste marocain Saïd Nafi a tiré la sonnette d’alarme sur les mutations profondes du paysage audiovisuel national. Dans une vidéo publiée récemment, il revient sur les polémiques autour de l’arrivée massive d’influenceurs dans le monde du jeu d’acteur, mais élargit surtout le débat à des enjeux plus vastes : la santé mentale des artistes, la qualité des scénarios, la responsabilité des producteurs et le rôle décisif de la dramaturgie dans la formation culturelle des jeunes générations.



Cinéma marocain : influenceurs, scénaristes et avenir dramatique, l'appel à la lucidité de Saïd Nafi

Dès les premières minutes, Saïd Nafi dresse un constat préoccupant : les figures publiques, qu’elles soient artistes ou influenceurs, sont souvent confrontées à des traumatismes anciens non résolus. Entre la pression sociale, la quête de validation et l’absence d’accompagnement psychologique, beaucoup s’effondrent en silence. Il plaide pour une approche plus humaine et introspective du métier artistique, incluant une forme d’auto-censure et de responsabilité individuelle. « Le sérieux artistique commence par le sérieux mental », affirme-t-il.

✍️ Scénario : la grande faiblesse

Au cœur de son propos, l’écriture scénaristique apparaît comme la bête noire du cinéma marocain. Les réalisateurs peinent à collaborer avec des scripts confus ou bâclés, et l’absence de scénaristes professionnels entrave la création. Nafi déplore la tendance à confier des rôles importants à des influenceurs sans formation, alimentant une forme de superficialité dramatique. Il insiste sur le rôle central du scénario : « Ce n’est pas une suite de scènes, c’est une architecture de sens ».

🎥 De l’ombre à la lumière : la reconnaissance tardive

Saïd Nafi évoque aussi l’invisibilité des vrais artisans de l’audiovisuel marocain : scénaristes, coachs, compositeurs, tous relégués dans l’ombre des têtes d’affiche. Le succès d’une série ne récompense que les visages visibles, oubliant les plumes et les cerveaux. « On se souvient du rire, rarement de celui qui l’a écrit », lance-t-il avec amertume.

📺 Le théâtre, la télé et l’avenir

Revenant sur son propre parcours – du théâtre universitaire dans les années 90 à ses courts-métrages primés – Nafi appelle à replacer la dramaturgie au cœur du débat culturel. La télévision, selon lui, reste un médium puissant pour éveiller les consciences, raconter des histoires vraies et préparer une jeunesse lucide et enracinée.

Il plaide pour une approche systémique, où les productions dramatiques seraient le fruit d’une vision cohérente, portée par des professionnels formés, des débats ouverts et une volonté de faire du cinéma un miroir – non pas flatteur, mais révélateur – de notre société.

Loin des buzz stériles et des clashs virtuels, Saïd Nafi lance un cri du cœur pour redonner ses lettres de noblesse à la création artistique marocaine. Un plaidoyer qui invite à la vigilance, à la formation et à l’écoute. Car si le drame, comme le dit Nafi, est un terrain d’expression collectif, encore faut-il en respecter la grammaire et l’éthique.





Lundi 9 Juin 2025

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