Le secteur du taxi, pilier discret mais essentiel de la mobilité urbaine au Maroc, est de nouveau sous les projecteurs. En deux mille vingt-cinq, près de cinq mille infractions ont été relevées, entraînant le retrait de plus de mille cinq cents licences. Au-delà du chiffre, c’est toute la question de la réforme d’un modèle ancien qui se trouve posée.
L’annonce a été faite par le Ministère de l’Intérieur, qui assume un durcissement des contrôles sur l’ensemble du territoire. Excès divers, manquements aux règles professionnelles ou infractions liées à l’exploitation des licences : les sanctions témoignent d’une volonté claire de rétablir l’ordre dans un secteur souvent critiqué pour ses dérives, mais aussi pour ses fragilités structurelles. Le retrait de licences, mesure lourde aux conséquences sociales immédiates, marque un tournant dans la gestion administrative du transport par taxi.
Avec un parc estimé à soixante-dix-sept mille deux cents véhicules et environ cent quatre-vingt mille chauffeurs, le taxi représente un enjeu socio-économique majeur. Dans de nombreuses villes, il demeure un mode de transport incontournable, notamment pour les classes populaires et les zones peu desservies par les réseaux structurés. Toute intervention publique sur ce secteur a donc un impact direct sur l’emploi, le pouvoir d’achat et la fluidité des déplacements urbains.
La multiplication des infractions constatées en deux mille vingt-cinq révèle toutefois des dysfonctionnements persistants. Pour les autorités, le problème ne se limite pas à des comportements individuels, mais renvoie à un cadre global devenu obsolète. C’est dans ce contexte qu’une étude stratégique a été lancée afin d’identifier les blocages profonds du secteur et d’esquisser des pistes de réforme crédibles.
Au cœur du diagnostic figure le statut individuel des conducteurs, pointé comme le principal frein à toute modernisation depuis près de soixante ans. Ce modèle, fondé sur des licences souvent dissociées de l’exploitation réelle du véhicule, limite l’investissement, freine la professionnalisation et entretient une précarité structurelle. Les chauffeurs, rarement propriétaires de leur licence, évoluent dans un système où la marge de manœuvre économique est réduite et où l’amélioration de la qualité de service reste difficile à financer.
Cette situation contraste avec les transformations observées dans d’autres segments du transport urbain, marqués par l’introduction de solutions numériques, de nouveaux standards de confort et d’exigences accrues des usagers. Le taxi traditionnel se retrouve ainsi pris en étau entre une réglementation rigide et une concurrence informelle ou technologique qui redéfinit les attentes en matière de mobilité.
Pour autant, le renforcement des contrôles ne fait pas l’unanimité. Certains professionnels y voient une réponse punitive qui ne traite pas les causes profondes des dérives constatées. D’autres estiment au contraire que la discipline est un préalable indispensable à toute réforme, sans lequel aucune modernisation ne serait crédible. Entre ces deux lectures, l’État semble chercher un équilibre délicat : restaurer l’autorité de la règle tout en préparant une refonte progressive du modèle.
La question centrale reste celle de la sortie du statu quo. Le lancement de l’étude stratégique ouvre une fenêtre d’opportunité, mais ses conclusions seront scrutées de près. Réformer le statut des chauffeurs, clarifier la gouvernance des licences et encourager l’investissement apparaissent comme des chantiers incontournables, mais politiquement et socialement sensibles.
Le contrôle renforcé engagé en deux mille vingt-cinq marque ainsi moins une fin qu’un signal. Celui d’un secteur arrivé à un point de tension, où la régulation ne peut plus se limiter à la sanction, mais doit s’accompagner d’une vision de long terme. Faute de quoi, le taxi marocain risque de rester prisonnier d’un modèle hérité du passé, de plus en plus en décalage avec les réalités urbaines contemporaines.
L’annonce a été faite par le Ministère de l’Intérieur, qui assume un durcissement des contrôles sur l’ensemble du territoire. Excès divers, manquements aux règles professionnelles ou infractions liées à l’exploitation des licences : les sanctions témoignent d’une volonté claire de rétablir l’ordre dans un secteur souvent critiqué pour ses dérives, mais aussi pour ses fragilités structurelles. Le retrait de licences, mesure lourde aux conséquences sociales immédiates, marque un tournant dans la gestion administrative du transport par taxi.
Avec un parc estimé à soixante-dix-sept mille deux cents véhicules et environ cent quatre-vingt mille chauffeurs, le taxi représente un enjeu socio-économique majeur. Dans de nombreuses villes, il demeure un mode de transport incontournable, notamment pour les classes populaires et les zones peu desservies par les réseaux structurés. Toute intervention publique sur ce secteur a donc un impact direct sur l’emploi, le pouvoir d’achat et la fluidité des déplacements urbains.
La multiplication des infractions constatées en deux mille vingt-cinq révèle toutefois des dysfonctionnements persistants. Pour les autorités, le problème ne se limite pas à des comportements individuels, mais renvoie à un cadre global devenu obsolète. C’est dans ce contexte qu’une étude stratégique a été lancée afin d’identifier les blocages profonds du secteur et d’esquisser des pistes de réforme crédibles.
Au cœur du diagnostic figure le statut individuel des conducteurs, pointé comme le principal frein à toute modernisation depuis près de soixante ans. Ce modèle, fondé sur des licences souvent dissociées de l’exploitation réelle du véhicule, limite l’investissement, freine la professionnalisation et entretient une précarité structurelle. Les chauffeurs, rarement propriétaires de leur licence, évoluent dans un système où la marge de manœuvre économique est réduite et où l’amélioration de la qualité de service reste difficile à financer.
Cette situation contraste avec les transformations observées dans d’autres segments du transport urbain, marqués par l’introduction de solutions numériques, de nouveaux standards de confort et d’exigences accrues des usagers. Le taxi traditionnel se retrouve ainsi pris en étau entre une réglementation rigide et une concurrence informelle ou technologique qui redéfinit les attentes en matière de mobilité.
Pour autant, le renforcement des contrôles ne fait pas l’unanimité. Certains professionnels y voient une réponse punitive qui ne traite pas les causes profondes des dérives constatées. D’autres estiment au contraire que la discipline est un préalable indispensable à toute réforme, sans lequel aucune modernisation ne serait crédible. Entre ces deux lectures, l’État semble chercher un équilibre délicat : restaurer l’autorité de la règle tout en préparant une refonte progressive du modèle.
La question centrale reste celle de la sortie du statu quo. Le lancement de l’étude stratégique ouvre une fenêtre d’opportunité, mais ses conclusions seront scrutées de près. Réformer le statut des chauffeurs, clarifier la gouvernance des licences et encourager l’investissement apparaissent comme des chantiers incontournables, mais politiquement et socialement sensibles.
Le contrôle renforcé engagé en deux mille vingt-cinq marque ainsi moins une fin qu’un signal. Celui d’un secteur arrivé à un point de tension, où la régulation ne peut plus se limiter à la sanction, mais doit s’accompagner d’une vision de long terme. Faute de quoi, le taxi marocain risque de rester prisonnier d’un modèle hérité du passé, de plus en plus en décalage avec les réalités urbaines contemporaines.












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