Énarque et inspecteur des finances, Schweitzer débute sa carrière comme directeur de cabinet de Laurent Fabius, alors Premier ministre en France. Il rejoint Renault en 1986, à une période critique pour le groupe, avant d'en prendre la tête six ans plus tard. Sous sa direction, Renault opère une transformation majeure : la Régie nationale devient société anonyme, puis est privatisée en 1996. En une décennie, le constructeur passe d'une situation déficitaire à des résultats bénéficiaires, retrouvant sa compétitivité et son identité industrielle.

Parmi les faits marquants de son mandat figure le rapprochement stratégique avec Nissan en 1999. Alors que le constructeur japonais est au bord de la faillite, Schweitzer engage Renault dans un rachat partiel audacieux, fondé sur des participations croisées. Cette alliance franco-japonaise s'imposera comme l'une des plus durables et structurantes du secteur.

Schweitzer est également à l'origine du rachat de Dacia, constructeur roumain alors en difficulté. Il initie le projet de relance qui aboutira à la création de la Dacia Logan, véhicule emblématique d'une mobilité accessible, et pilier de la stratégie internationale du groupe.

Après son départ en 2005, Schweitzer reste actif dans le monde économique, siégeant aux conseils d'administration de grandes entreprises. Louis Schweitzer était le petit-neveu du docteur Albert Schweitzer, prix Nobel de la paix, et cousin du philosophe Jean-Paul Sartre.