La durée de vie des compétences techniques s'est considérablement réduite, passant de 30 ans à seulement 2 ans. Ce constat sonne comme un signal d'alarme pour le système éducatif marocain, encore ancré dans une logique du siècle dernier.

Autrefois, les étudiants pouvaient compter sur les connaissances acquises à l'université pour toute leur carrière. Aujourd'hui, l'accélération technologique et l'essor de l'intelligence artificielle imposent un renouvellement constant des savoir-faire. Le modèle traditionnel, basé sur l'accumulation de diplômes, n'est plus adapté à ce monde en mutation rapide.

Pour relever ce défi, le Maroc doit engager une véritable révolution silencieuse de son système éducatif. Il ne s'agit plus seulement d'ajouter quelques modules numériques aux programmes, mais de repenser en profondeur la philosophie même de l'éducation.

L'objectif n'est plus de former des employés qualifiés pour un poste unique, mais de développer chez les apprenants des compétences transversales leur permettant de s'adapter et de se réinventer tout au long de leur vie. Pensée critique, apprentissage continu, maîtrise des outils digitaux : voilà les nouvelles priorités.

Le rôle de l'enseignant évolue également, passant d'un simple transmetteur de connaissances à un facilitateur de l'apprentissage. Accompagner les élèves dans leur développement personnel, les guider dans la jungle de l'information, deviennent des missions essentielles.

Avec l'essor de l'intelligence artificielle, le Maroc dispose d'une opportunité unique de repenser son modèle éducatif et de former des citoyens épanouis, capables de relever les défis du XXIe siècle. Une transformation ambitieuse, mais indispensable pour assurer l'avenir de la jeunesse marocaine.