Un baromètre de consommation
Les chiffres publiés par l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) font office de thermomètre avancé: 151 755 voitures de tourisme ont été dédouanées au Maroc sur les sept premiers mois de 2024. Cet indicateur, qui précède souvent les consolidations annuelles de livraisons concessionnaires, confirme une phase de reprise graduelle après une période marquée par les tensions logistiques mondiales et la normalisation post‑pandémie.
Plusieurs facteurs concourent à ce regain. Premièrement, l’amélioration de la disponibilité des stocks – grâce à une stabilisation des approvisionnements en semi‑conducteurs – a réduit les délais de livraison, incitant les ménages hésitants à finaliser leurs achats. Deuxièmement, la montée en puissance des offres de financement à taux promotionnels sur des durées allongées (jusqu’à 72 mois dans certains cas) a élargi l’accessibilité de segments intermédiaires. Troisièmement, l’élargissement de la gamme des modèles électrifiés (full électrique et hybrides rechargeables) commence à se traduire en volumes, même si la part exacte reste modeste par rapport aux moteurs thermiques.
La progression est cependant hétérogène selon les segments. Les SUV compacts consolidant leur attractivité grâce à une perception de polyvalence et à des équipements d’assistance à la conduite plus démocratisés. Les citadines d’entrée de gamme résistent, soutenues par une clientèle attentive au coût total de possession, tandis que certaines berlines traditionnelles voient leur part s’éroder. Le canal corporate (flottes) maintient sa contribution, porté par les renouvellements retardés en 2022‑2023.
Le volet fiscal demeure central dans les anticipations des opérateurs. Une éventuelle révision graduelle de la fiscalité carbone ou des droits d’importation différenciés pourrait reconfigurer la compétitivité relative des motorisations. L’État, tout en cherchant à encourager la mobilité plus propre, doit arbitrer entre incitations, recettes budgétaires et accessibilité sociale. L’infrastructure de recharge électrique, en densification mais encore concentrée dans les grands axes urbains et autoroutiers, conditionne la bascule plus large vers l’électrique.
La dynamique des dédouanements éclaire aussi la chaîne logistique portuaire: un flux plus soutenu impose une optimisation coordinatrice (douanes, transitaires, transport routier) pour limiter les temps de séjour des véhicules dans les zones d’import, réduisant les coûts de détention. Les efforts de digitalisation des procédures (manifestes électroniques, pré‑déclarations) ont contribué à fluidifier le passage, mais des marges subsistent sur l’intégration temps réel des rendez-vous de sortie.
Côté risques, la volatilité potentielle du dirham face à un panier de devises (principalement euro) peut infléchir les stratégies tarifaires des importateurs. A cela s’ajoute l’incertitude macro sur le pouvoir d’achat réel si l’inflation des postes incompressibles devait repartir. L’offre nationale croissante en véhicules produits localement – segment surtout exporté – pourrait à terme alimenter davantage le marché intérieur si des ajustements de gamme sont opérés.
En somme, le volume de dédouanements confirme la renaissance d’un cycle de renouvellement et la transition progressive vers une offre plus diversifiée technologiquement. Pour consolider la tendance, l’écosystème devra orchestrer fiscalité, infrastructure et crédit responsable.
Plusieurs facteurs concourent à ce regain. Premièrement, l’amélioration de la disponibilité des stocks – grâce à une stabilisation des approvisionnements en semi‑conducteurs – a réduit les délais de livraison, incitant les ménages hésitants à finaliser leurs achats. Deuxièmement, la montée en puissance des offres de financement à taux promotionnels sur des durées allongées (jusqu’à 72 mois dans certains cas) a élargi l’accessibilité de segments intermédiaires. Troisièmement, l’élargissement de la gamme des modèles électrifiés (full électrique et hybrides rechargeables) commence à se traduire en volumes, même si la part exacte reste modeste par rapport aux moteurs thermiques.
La progression est cependant hétérogène selon les segments. Les SUV compacts consolidant leur attractivité grâce à une perception de polyvalence et à des équipements d’assistance à la conduite plus démocratisés. Les citadines d’entrée de gamme résistent, soutenues par une clientèle attentive au coût total de possession, tandis que certaines berlines traditionnelles voient leur part s’éroder. Le canal corporate (flottes) maintient sa contribution, porté par les renouvellements retardés en 2022‑2023.
Le volet fiscal demeure central dans les anticipations des opérateurs. Une éventuelle révision graduelle de la fiscalité carbone ou des droits d’importation différenciés pourrait reconfigurer la compétitivité relative des motorisations. L’État, tout en cherchant à encourager la mobilité plus propre, doit arbitrer entre incitations, recettes budgétaires et accessibilité sociale. L’infrastructure de recharge électrique, en densification mais encore concentrée dans les grands axes urbains et autoroutiers, conditionne la bascule plus large vers l’électrique.
La dynamique des dédouanements éclaire aussi la chaîne logistique portuaire: un flux plus soutenu impose une optimisation coordinatrice (douanes, transitaires, transport routier) pour limiter les temps de séjour des véhicules dans les zones d’import, réduisant les coûts de détention. Les efforts de digitalisation des procédures (manifestes électroniques, pré‑déclarations) ont contribué à fluidifier le passage, mais des marges subsistent sur l’intégration temps réel des rendez-vous de sortie.
Côté risques, la volatilité potentielle du dirham face à un panier de devises (principalement euro) peut infléchir les stratégies tarifaires des importateurs. A cela s’ajoute l’incertitude macro sur le pouvoir d’achat réel si l’inflation des postes incompressibles devait repartir. L’offre nationale croissante en véhicules produits localement – segment surtout exporté – pourrait à terme alimenter davantage le marché intérieur si des ajustements de gamme sont opérés.
En somme, le volume de dédouanements confirme la renaissance d’un cycle de renouvellement et la transition progressive vers une offre plus diversifiée technologiquement. Pour consolider la tendance, l’écosystème devra orchestrer fiscalité, infrastructure et crédit responsable.












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