L’arrivée d’Ahmad al-Chareh dans la capitale américaine intervient au lendemain de son retrait de la liste noire du terrorisme par les États-Unis et de la levée des sanctions onusiennes décidée par le Conseil de sécurité. L’ancien chef du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), autrefois lié à Al-Qaïda, a pris le pouvoir en décembre 2024 après avoir renversé Bachar al-Assad, mettant fin à 13 années de guerre civile.
Selon l’émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack, cette visite doit permettre à Damas de rejoindre officiellement la coalition internationale antijihadiste menée par Washington. Une base militaire américaine près de Damas serait même en projet, selon une source diplomatique citée par l’AFP, un signal fort du retour de la Syrie dans le jeu géopolitique mondial.
Ce rapprochement intervient dans un contexte de reconfiguration profonde du Moyen-Orient, où les anciennes lignes de fracture se redessinent. Depuis son arrivée au pouvoir, Ahmad al-Chareh tente de rompre avec son passé jihadiste, menant une campagne de raids contre les cellules de l’État islamique (EI) et affichant une volonté d’ouverture envers l’Occident et même Israël, avec lequel la Syrie reste officiellement en guerre. Jeudi dernier, l’ONU a salué son « engagement à lutter contre le terrorisme », ouvrant la voie à une normalisation progressive avec Washington et ses alliés arabes.
La rencontre de lundi à la Maison Blanche sera hautement symbolique : elle pourrait redéfinir l’équilibre des forces au Moyen-Orient, rouvrir le chantier colossal de la reconstruction syrienne (estimée à 216 milliards de dollars) et sceller le retour diplomatique d’un pays exsangue sur la scène internationale. Mais pour beaucoup, une question demeure : jusqu’où Ahmad al-Chareh pourra-t-il convaincre qu’il n’est plus le chef de guerre d’hier, mais bien l’homme d’État de demain ?












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