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Après son fort ralentissement en 2022, l'économie nationale devrait se redynamiser en 2023

Elle sera soutenue principalement par les activités primaires et tertiaires.


Rédigé par La Rédaction le Mercredi 12 Juillet 2023



Selon le HCP

L’amélioration tardive des conditions climatiques durant la campagne agricole 2022/2023 après une période relativement sèche, devrait compenser le déficit hydrique affiché au début de la saison et améliorer légèrement les retenues des principaux barrages nationaux. Ces conditions devraient être légèrement bénéfiques à la production céréalière estimée  à 55,1 Millions de quintaux en accroissement de 62% par rapport à la campagne précédente, mais plutôt favorables pour le renforcement de la production maraichère et arboricole, notamment la production agrumicole, oléicole et dattière. 

En dépit de l’amélioration du couvert végétal et de la bonne tenue attendue des cultures fourragères, l’activité de l’élevage devrait être confrontée à la baisse de l’effectif du cheptel, sous l’effet de la succession des années de sécheresse conjugué au renchérissement des coûts de production. Cette situation devrait nécessiter un recours massif à l’importation des bovins et des ovins afin de satisfaire la demande locale.

Ainsi, la valeur ajoutée agricole devrait connaître une amélioration de 6,7% en 2023 après une baisse brutale de 12,9% en 2022. Compte tenu d’une évolution de 5,3% de l’activité de la pêche maritime, après son repli de 9,7% enregistré en 2022, le secteur primaire devrait enregistrer une hausse de l’ordre de 6,6% après un fort recul de 12,7% en 2022.

Les activités non agricoles devraient profiter de la dynamique des activités tertiaires, mais resteraient affectées par le ralentissement de la demande étrangère et par le maintien du niveau élevé des prix des matières premières. 

La croissance des industries manufacturières devrait connaitre une amélioration modeste à 1,1% au lieu de 0,3% en 2022. En 2023, l’activité des industries agroalimentaires devraient décélérer sous l’effet du ralentissement des exportations des fruits et des produits de la mer.

L’activité textile connaîtrait également une perte de vitesse liée à la décélération des exportations des vêtements confectionnés et des articles de bonneterie.

L’industrie du matériel de transport devrait quant à elle poursuivre son élan profitant de l’amélioration continue de la demande extérieure.

En revanche, l’activité des industries chimiques devrait continuer de subir l’impact de la baisse de la demande extérieure pour les engrais phosphatés entamée depuis mi-2022, notamment de l’Inde et du Brésil. 

La torpeur de l’activité minière liée à la faible demande extérieure adressée aux produits de phosphate roche devrait s’atténuer, amortie par le maintien du niveau élevé de leurs cours à l’export.

Le secteur du BTP devrait poursuivre son essoufflement, avec une croissance timide de 0,4% en 2023- après un repli de 3,6% en 2022. Cette situation résulte, du renchérissement des coûts de construction et du foncier, et du durcissement des conditions de financement affaiblissant la demande des particuliers pour les biens immobiliers. Néanmoins, la branche des travaux publics devrait compenser en partie la baisse du secteur du bâtiment, bénéficiant de l’accroissement de l’enveloppe des investissements publics destinée à l’infrastructure.

Dans ces conditions, le secteur secondaire devrait dégager une valeur ajoutée en légère hausse de 0,3% en 2023 contre une baisse de 1,7% enregistrée en 2022.

La reprise des activités touristiques en expansion remarquable et du transport aérien et l’aboutissement de leur processus de rattrapage, devraient contribuer à la hausse de la valeur ajoutée des services marchands de 4,2% en 2023. 

Cette bonne dynamique du secteur touristique est attribuable à la reprise du tourisme mondial, au renforcement de la notoriété de la destination « Maroc » grâce à l’exploit des Lions de l’Atlas dans la Coupe du Monde et au succès de la campagne ‘’Maroc terre de lumière’’ lancée par l’ONMT.

Le trafic aérien devrait ainsi être dynamique en 2023, en lien avec la reprise des activités touristiques. Toutefois, le transport maritime devrait connaitre une contraction, sur fond du ralentissement des échanges extérieurs notamment des exportations de phosphate et ses produits dérivés.

Les autres services marchands devraient évoluer à un rythme modéré en lien avec une demande intérieure en légère reprise.

Par ailleurs, les services non marchands devraient continuer d’afficher une croissance soutenue par suite de l’accroissement des dépenses du personnel de l’administration publique. 

Globalement, le secteur tertiaire devrait s’accroitre de 4,2% en 2023 après 5,4% en 2022, contribuant ainsi positivement à la croissance du PIB de 2,3 points.

Compte tenu d’une progression de 2,9% des impôts et taxes sur les produits nets de subventions, la croissance économique nationale devrait afficher une reprise de 3,3% en 2023 après une forte décélération de 1,3% enregistrée en 2022. L’inflation, exprimée par l’indice implicite du PIB, devrait connaitre un ralentissement à près de 2,8% au lieu de 3,1% en 2022.

Dans ces conditions, le marché du travail serait marqué par une baisse continue du taux d’activité de 0,8% en 2023 après un recul de 2,2% en 2022. Ainsi, et tenant compte d’une hausse prévisible de la création nette d’emploi, le taux de chômage au niveau national devait connaitre une quasi-stagnation à 12,2% en 2023.



Malgré la persistance des niveaux élevés des prix, la consommation des ménages devrait s’améliorer légèrement sur fond d’affermissement des revenus agricoles et du maintien du rythme évolutif des transferts des MRE. Elle devrait ainsi s’accroitre de 0,8% après son repli de 0,7% en 2022. Avec une consolidation de 3,5% des dépenses de consommation de l’administration publique, la consommation finale nationale s’accroitrait de 1,5% au lieu de 0,4% en 2022 contribuant ainsi de 1,2 point à la croissance économique en 2023. 
La poursuite du resserrement de la politique monétaire et du maintien de l’inflation dans cette conjoncture marquée par une forte incertitude relative aux perspectives économiques, devrait limiter l’expansion de l’investissement privé. Néanmoins, l’accroissement des dépenses d’investissement public, traduisant la poursuite des efforts de soutien de l’économie, devrait limiter la baisse de l’investissement brut à 0,6% en 2023 après son repli de 6,5% en 2022. Compte tenu de ces évolutions, la demande intérieure devrait connaitre un accroissement de 0,9%, contribuant ainsi positivement d’un point à la croissance du PIB au lieu d’une contribution négative de 1,7 point enregistrée en 2022. 
Allègement du besoin de financement permis par les recettes du tourisme et par l’accroissement des transferts MRE
Le ralentissement de la demande étrangère suite à la décélération de l’activité économique des principaux partenaires commerciaux devrait limiter l’expansion de l’offre exportable nationale. L’évolution des exportations serait attribuable principalement à la bonne performance des secteurs des métiers mondiaux, notamment le segment de l'automobile, et à l’amélioration des exportations agroalimentaires et textiles. Cependant, les exportations du phosphate et de ses produits dérivés devraient connaître une atténuation de leur baisse. Cette tendance s'explique par une réorientation de la demande adressée au Maroc à ces produits, ainsi que par le maintien d'un niveau de prix sur les marchés mondiaux largement supérieur à la moyenne enregistrée sur la période 2015-2019. 
Par ailleurs, les retombées négatives de la succession des années de sècheresse et de l’épisode inflationniste devraient accroitre le recours aux marchés étrangers pour satisfaire les besoins de l’économie nationale en produits alimentaires et en animaux vivants. En outre, les incertitudes quant aux perspectives économiques conjuguées à un ralentissement plus lent que prévu de l’inflation devraient limiter l’accroissement des importations en produits d’équipement et en demi-produits. 
Tenant compte du niveau des cours internationaux, le déficit commercial devrait s’inscrire en atténuation en 2023 pour atteindre 21,8% du PIB au lieu de 23,2% en 2022. Par ailleurs, la bonne tenue des échanges de services notamment ceux du transport et du voyage devrait contribuer à l’allégement du déficit en ressources qui devrait avoisiner 10,5% du PIB au lieu de 14,5% du PIB en 2022. De surcroit, la poursuite de la tendance haussière des transferts des marocains résidents à l’étranger devrait atténuer le déficit courant de 2,7 points pour atteindre 0,8% du PIB au lieu de 3,5% enregistré en 2022. 

Déficit budgétaire en atténuation suite à la bonne tenue des recettes et à la baisse des dépenses de compensation
La situation des finances publiques devrait se caractériser en 2023 par la poursuite de l’amélioration des équilibres budgétaires en dépit du contexte économique difficile. Ainsi, la performance des recettes de l’Etat, soutenues par la dynamique des composantes fiscale et non fiscale, devrait compenser la hausse des dépenses ordinaires. Toutefois, cette situation demeure confrontée aux risques d’augmentation des dépenses relatives au soutien du pouvoir d’achat. 
Les recettes ordinaires devraient afficher une évolution positive en 2023 pour atteindre 22,7% du PIB au lieu de la moyenne de 20,4% enregistrée entre 2014 et 2022. A l’exception du recul des recettes de l’IS, qui ont marqué une progression remarquable en 2022, les autres composantes fiscales devraient profiter des hausses significatives des entrées au titre de l’IR, de la TIC, ainsi que de la TVA et des droits de douane qui devraient s’améliorer en 2023. 
Dans ce sillage, les efforts de restauration des marges budgétaires devraient être consolidés également par la poursuite de la mobilisation des recettes non fiscales qui devraient atteindre près de 3,8% du PIB. Cette évolution serait attribuable à la hausse des autres recettes, notamment celles au titre des mécanismes innovant de financement. 
Par ailleurs, les dépenses totales devraient avoisiner 27,9% du PIB, suite à la poursuite de l’orientation de la politique de l’Etat en matière de dépenses, notamment celles relatives aux mesures conjoncturelles pour faire face à la hausse des prix, aux réformes sociales, et à la promotion des investissements. En effet, les dépenses ordinaires devraient s’établir à près de 21,4% du PIB en augmentation de 2,1 points du PIB par rapport à la moyenne annuelle enregistrée entre 2014 et 2022. Ces dépenses devraient s’accentuer suite à la hausse attendue des dépenses des biens et services qui devraient atteindre près de 16,6% du PIB. 
En revanche, les dépenses de la compensation devraient reculer à 2,7% du PIB contre 3,2% du PIB en 2022, sous l’effet de la baisse des prix des matières premières sur le marché international notamment ceux du blé tendre et du gaz naturel. Tenant compte de l’évolution des dépenses et recettes ordinaires et de celles des dépenses d’investissement représentant près de 6,5% du PIB en 2023, le déficit budgétaire devrait enregistrer un allègement passant de 5,2% à 4,8% en 2023.
Dans ces conditions, le trésor devrait faire recours aux ressources financières externes pour le financement de ses besoins, et ce après le recours quasi exclusif au marché intérieur ces deux dernières années. Cette orientation devrait permettre une atténuation des tensions sur le marché intérieur, dans un contexte qui demeure marqué par un manque de visibilité quant aux décisions de la politique monétaire. Elle permettrait également la formation d’une réserve confortable en devises permettant de faire face aux éventuels aléas extérieurs relatifs aux cours des matières premières.
Ainsi, le ratio de la dette extérieure du trésor devrait grimper à 18,6% du PIB en 2023 au lieu de 15,9% entre 2019 et 2022. La dette globale du trésor devrait, en conséquence se situer à près de 72% du PIB en accentuation par rapport à 71,6% du PIB en 2022. Cependant, le poids de la dette intérieure du trésor devrait s’atténuer pour passer de 54,3% à 53,4% du PIB en 2023. Compte tenu du poids de la dette extérieure garantie qui devrait atteindre 13,8% du PIB, le ratio de la dette publique globale devrait afficher un allègement à 85,8% du PIB contre 86,1% du PIB en 2022.
Evolution positive des contreparties de la masse monétaire 
Le secteur monétaire devrait profiter des effets positifs du retrait du Maroc de la liste grise du GAFI, de son recours à la ligne de crédit modulable de 5 milliards de dollars et de l’émission d’un emprunt obligataire sur le marché international. Ceci devrait renforcer le stock des avoirs en devises qui constitue près de 20% de la masse monétaire. En effet, les avoirs extérieurs nets devraient atteindre près de 342,7 MMDH, affichant ainsi un affermissement remarquable de 7,9% pour couvrir 5,4 mois d’importations en 2023.Tenant compte de ces évolutions et de la poursuite de la forte hausse de la monnaie fiduciaire, sous l’effet notamment du rebond du secteur touristique et des transferts des MRE en 2023, le besoin de la liquidité bancaire  devrait continuer de se creuser pour atteindre près de 107 MMDH au lieu de 80,9 MMDH en 2022.
Dans cette conjoncture économique, les créances sur l’économie devraient afficher une progression de 6,1% en 2023, portés principalement par la hausse des crédits bancaires. Ainsi, et tenant compte des autres contreparties, notamment les créances nettes sur l’administration centrale qui devraient enregistrer une croissance de 8,5% suite au recours prévu du trésor au marché intérieur, l’agrégat M3 devrait s’améliorer de 7,2% par rapport à l’année précédente pour représenter 1,3% du PIB.

Vers une poursuite de reprise de l’économie nationale en 2024
Les perspectives économiques pour l’année 2024 sont établies sur la base des hypothèses portant essentiellement sur un redressement de l’économie mondiale, induisant un regain de croissance de la demande étrangère adressée au Maroc et sur une atténuation des niveaux élevés des prix des matières premières au niveau mondial. Ces prévisions se basent sur un scénario d’une production céréalière moyenne durant la campagne agricole 2023/2024, et tiennent compte également de la reconduction de la politique budgétaire en vigueur durant l’année 2023.
En se basant sur les hypothèses susmentionnées, le secteur agricole, devrait dégager une hausse de 8,3% en 2024 au lieu de 6,7% en 2023, confortée par la consolidation de la production végétale et le redressement attendu de l’activité de l’élevage.
 De leur côté, les activités non agricoles devraient maintenir leur taux de croissance à près de 2,9% en 2024. Le secteur secondaire devrait être marqué par un regain du dynamisme, non seulement au niveau du secteur minier et énergétique, mais également au niveau des industries de transformation et du BTP. Ainsi, sa valeur ajoutée devrait afficher un accroissement de 2% en 2024 au lieu de 0,3% en 2023.
De son côté, le secteur minier, qui avait affiché une contreperformance de son activité depuis l’année 2022, devrait connaître une hausse de sa valeur ajoutée de 1,6% en 2024 au lieu d’une baisse de 4,2% en 2023. Il devrait profiter de la demande extérieure, notamment en provenance de l’Inde et du Brésil, dans le contexte d’une baisse prévue des cours du phosphate et ses dérivés au niveau international. 
Quant au secteur du bâtiment et travaux publics, sa valeur ajoutée devrait s’accroître à un rythme plus soutenu que celui enregistré en 2023, profitant de l’apaisement attendu des prix des matériaux de construction, de la consolidation de l’investissement public et des mesures relatives au soutien à l’acquisition des logements.
Les services marchands, tirés par la reprise de la demande intérieure, devraient enregistrer une croissance de 3,1% en 2024, notamment sous l’effet du raffermissement de la performance de l’activité touristique, du commerce et du transport ainsi que de l’amélioration des activités financières. 
Corrélé à l’activité touristique, le transport aérien devrait continuer d’enregistrer une croissance soutenue en 2024. De même, le transport maritime devrait tirer profit de la dynamique des échanges commerciaux extérieurs, en particulier du redressement prévu des exportations de phosphate et de ses dérivés. De son côté, l’activité du commerce devrait afficher une bonne tenue en 2024 stimulée par l’accroissement de la demande intérieure, la poursuite de la performance du tissu productif national, et la décélération de l’inflation, enregistrant ainsi une croissance de 1,8% en 2024 au lieu de 1,1% en 2023.
Dans ces conditions, et compte tenu d’une évolution de 4,1% des impôts et taxes sur produits nets de subventions, le Produit Intérieur Brut devrait enregistrer une croissance de 3,6% en 2024 au lieu de 3,3% en 2023. Aux prix courants, le Produit Intérieur Brut devrait afficher une progression de 5,5% au lieu de 6,2% en 2023. L’inflation, mesurée par l’indice implicite du PIB, devrait ainsi ralentir à 1,8% en 2024 au lieu de 2,8% en 2023.

Amélioration de la demande intérieure 
La demande intérieure devrait afficher une contribution positive à la croissance du PIB en 2024 s’élevant à 3,1 points au lieu d’un point estimé en 2023. Cette performance est attribuable à l’accroissement de la consommation des ménages qui devrait enregistrer une hausse de 1,6% contribuant ainsi de 1 point à la croissance économique, sur fond d’amélioration du revenu agricole et du maintien du rythme d’évolution tendanciel des transferts extérieurs, dans un contexte marqué par l’atténuation des effets d’inflation sur le pouvoir d’achat des ménages. De son côté, la consommation des administrations publiques devrait enregistrer une hausse de 3,8% donnant lieu à une contribution positive de 0,7 point au PIB. Ainsi, la consommation nationale devrait évoluer de 2,2%, soit un rythme de croissance plus important comparativement à l’année 2023, contribuant pour 1,7 point à la croissance économique en 2024. 
Tirant profit de l’amélioration des perspectives économiques, de la réduction des pressions inflationnistes, de la consolidation de l’orientation de la politique budgétaire en matière d’investissement, la formation brute de capital fixe devrait s’inscrire en hausse de 2,9% contribuant de 0,8 point à la croissance du PIB. Ainsi le volume de l’investissement brut devrait s’accroître d’environ 4,6% générant une contribution positive à la croissance de 1,3 point au lieu d’une contribution négative de 0,2 point en 2023. Tenant compte de ces évolutions, le volume de la demande intérieure devrait progresser de 2,8% au lieu de 0,9% en 2023.
Consolidation des échanges extérieurs sur fond de l’amélioration de la demande étrangère
L’amélioration prévue des perspectives économiques chez les principaux partenaires commerciaux devrait contribuer à l’accroissement de la demande adressée au Maroc et par conséquent à l’affermissement de l’offre exportable de l’économie nationale. Ainsi, les exportations de biens et services devraient afficher une accélération attribuable à la poursuite de la performance des exportations des métiers mondiaux, à l’amélioration des exportations agricoles et agroalimentaires, à la bonne tenue des exportations du secteur textile ainsi qu’au redressement prévu des exportations nationales en phosphate et ses produits dérivés.
 Par ailleurs, l’amélioration prévue de la campagne agricole et l’allégement des besoins en animaux vivants devraient limiter le recours massif à l’importation sur ce segment de produits. Toutefois, l’amélioration des perspectives économiques devrait contribuer à une relance des importations des biens intermédiaires et d’équipement. 
Tenant compte de l’atténuation des pressions inflationnistes sur les marchés mondiaux notamment ceux des matières premières et de l’amélioration des conditions d’approvisionnement, les exportations de biens et services devraient enregistrer, en terme nominal, une évolution de 7,9% tandis que les importations devraient afficher une progression de 7,2%. Ainsi, le déficit en ressources devrait se maintenir à 10,1% du PIB en 2024. 
Avec un accroissement du PIB nominal de 5,5% en 2024 et de la consommation finale nationale de 4,6%, le taux d’épargne intérieure devrait se situer à 20,6% du PIB en 2024 au lieu de 20% prévu pour l’année en cours en amélioration par rapport à 18,8% du PIB enregistré en 2022. En tenant compte des revenus nets en provenance du reste du monde qui devraient représenter près de 7,5% du PIB, l’épargne nationale devrait atteindre 28,1% du PIB au lieu de 27,8% du PIB en 2023 et 26,8% en 2022. Ce niveau d’épargne nationale devrait rester inférieur au niveau d’investissement brut représentant 29,1% du PIB au lieu de 28,6% du PIB prévu en 2023 et 30,3% enregistré en 2022. De ce fait, le besoin de financement de l’économie devrait atteindre 1% du PIB en 2024.


Légère accentuation du déficit budgétaire en 2024 
L’amélioration du rythme de croissance de l’économie nationale en 2024 et la baisse prévue des cours des matières premières devraient contribuer à limiter l’accentuation du déficit budgétaire qui devrait passer de 4,8% en 2023 à 5% du PIB après 5,2% en 2022.
Les recettes ordinaires devraient s’inscrire en hausse suite notamment à l’accroissement des recettes fiscales de 4,4%. Les impôts directs devraient augmenter de près de 4,7% contre seulement 2,7% une année auparavant, bénéficiant de la reprise des recettes de l’IS. Par ailleurs les recettes tirées de la TVA devraient afficher une hausse bénéficiant de la dynamique soutenue de la demande intérieure prévue en 2024.
De leur côté, les dépenses ordinaires devraient marquer un ralentissement de leur rythme de croissance à 4,3% atteignant ainsi 21,2% du PIB au lieu de 21,4% l’année précédente. Cette tendance devrait être attribuable au recul des dépenses de la compensation qui devraient atteindre 2,2% du PIB en 2024 au lieu de 2,7% du PIB en 2023, bénéficiant de la poursuite de l’atténuation des prix des matières premières à l’échelle mondiale. 
Sur la base de l’hypothèse de la reconduction des mesures budgétaires mises en vigueur durant l’année 2023 et la poursuite des efforts de soutien de l’économie, les dépenses d’investissement devraient atteindre 6,2% du PIB au lieu de 6,5% du PIB en 2023.
Sur fond de la poursuite de l’allégement du besoin de financement, de l’amélioration du rythme de la croissance économique et du ralentissement plus lent que prévu de l’inflation, les indicateurs de l’endettement national devraient s’inscrire en baisse. En effet, le ratio de la dette extérieure garantie devrait se situer à 13,6% du PIB après de 13,8% en 2023. Tenant compte d’une légère hausse du ratio de la dette du trésor à 72,9% du PIB, le ratio de la dette publique globale devrait afficher une accentuation à 86,5%, après 85,8% du PIB attendu en 2023.
Les projections des agrégats monétaires en 2024 prennent en considération les prévisions de la croissance économique et de l’inflation, ainsi que les flux extérieurs nets qui devraient maintenir leur évolution tendancielle bénéficiant de l’amélioration des conditions économiques internationales.
En effet, les réserves nettes en devises devraient garder un niveau presque similaire à celui de l’année précédente, pour couvrir 5,2 mois d’importations. Pour leur part, les créances nettes sur l’administration centrale devraient poursuivre leur tendance haussière. Elles devraient afficher une progression à deux chiffres, reflétant le recours du Trésor au marché domestique pour assurer ses engagements en matière de relance économique. Ainsi, et tenant compte d’une légère décélération prévue des crédits bancaires, la création monétaire devrait avancer de 5,5%, en ralentissement par rapport à 7,2% prévu en 2023.

 

Amélioration modérée de la demande intérieure en 2023

La demande intérieure devrait afficher une contribution positive à la croissance du PIB en 2024 s’élevant à 3,1 points au lieu d’un point estimé en 2023. Cette performance est attribuable à l’accroissement de la consommation des ménages qui devrait enregistrer une hausse de 1,6% contribuant ainsi de 1 point à la croissance économique, sur fond d’amélioration du revenu agricole et du maintien du rythme d’évolution tendanciel des transferts extérieurs, dans un contexte marqué par l’atténuation des effets d’inflation sur le pouvoir d’achat des ménages.

De son côté, la consommation des administrations publiques devrait enregistrer une hausse de 3,8% donnant lieu à une contribution positive de 0,7 point au PIB. Ainsi, la consommation nationale devrait évoluer de 2,2%, soit un rythme de croissance plus important comparativement à l’année 2023, contribuant pour 1,7 point à la croissance économique en 2024.

Tirant profit de l’amélioration des perspectives économiques, de la réduction des pressions inflationnistes, de la consolidation de l’orientation de la politique budgétaire en matière d’investissement, la formation brute de capital fixe devrait s’inscrire en hausse de 2,9% contribuant de 0,8 point à la croissance du PIB.

Ainsi le volume de l’investissement brut devrait s’accroître d’environ 4,6% générant une contribution positive à la croissance de 1,3 point au lieu d’une contribution négative de 0,2 point en 2023. Tenant compte de ces évolutions, le volume de la demande intérieure devrait progresser de 2,8% au lieu de 0,9% en 2023.

Consolidation des échanges extérieurs sur fond de l’amélioration de la demande étrangère

L’amélioration prévue des perspectives économiques chez les principaux partenaires commerciaux devrait contribuer à l’accroissement de la demande adressée au Maroc et par conséquent à l’affermissement de l’offre exportable de l’économie nationale.

Ainsi, les exportations de biens et services devraient afficher une accélération attribuable à la poursuite de la performance des exportations des métiers mondiaux, à l’amélioration des exportations agricoles et agroalimentaires, à la bonne tenue des exportations du secteur textile ainsi qu’au redressement prévu des exportations nationales en phosphate et ses produits dérivés.

 Par ailleurs, l’amélioration prévue de la campagne agricole et l’allégement des besoins en animaux vivants devraient limiter le recours massif à l’importation sur ce segment de produits. Toutefois, l’amélioration des perspectives économiques devrait contribuer à une relance des importations des biens intermédiaires et d’équipement. 

Tenant compte de l’atténuation des pressions inflationnistes sur les marchés mondiaux notamment ceux des matières premières et de l’amélioration des conditions d’approvisionnement, les exportations de biens et services devraient enregistrer, en terme nominal, une évolution de 7,9% tandis que les importations devraient afficher une progression de 7,2%. Ainsi, le déficit en ressources devrait se maintenir à 10,1% du PIB en 2024. 

Avec un accroissement du PIB nominal de 5,5% en 2024 et de la consommation finale nationale de 4,6%, le taux d’épargne intérieure devrait se situer à 20,6% du PIB en 2024 au lieu de 20% prévu pour l’année en cours en amélioration par rapport à 18,8% du PIB enregistré en 2022.

En tenant compte des revenus nets en provenance du reste du monde qui devraient représenter près de 7,5% du PIB, l’épargne nationale devrait atteindre 28,1% du PIB au lieu de 27,8% du PIB en 2023 et 26,8% en 2022. Ce niveau d’épargne nationale devrait rester inférieur au niveau d’investissement brut représentant 29,1% du PIB au lieu de 28,6% du PIB prévu en 2023 et 30,3% enregistré en 2022. De ce fait, le besoin de financement de l’économie devrait atteindre 1% du PIB en 2024.

Légère accentuation du déficit budgétaire en 2024

L’amélioration du rythme de croissance de l’économie nationale en 2024 et la baisse prévue des cours des matières premières devraient contribuer à limiter l’accentuation du déficit budgétaire qui devrait passer de 4,8% en 2023 à 5% du PIB après 5,2% en 2022.

Les recettes ordinaires devraient s’inscrire en hausse suite notamment à l’accroissement des recettes fiscales de 4,4%. Les impôts directs devraient augmenter de près de 4,7% contre seulement 2,7% une année auparavant, bénéficiant de la reprise des recettes de l’IS. Par ailleurs les recettes tirées de la TVA devraient afficher une hausse bénéficiant de la dynamique soutenue de la demande intérieure prévue en 2024.

De leur côté, les dépenses ordinaires devraient marquer un ralentissement de leur rythme de croissance à 4,3% atteignant ainsi 21,2% du PIB au lieu de 21,4% l’année précédente. Cette tendance devrait être attribuable au recul des dépenses de la compensation qui devraient atteindre 2,2% du PIB en 2024 au lieu de 2,7% du PIB en 2023, bénéficiant de la poursuite de l’atténuation des prix des matières premières à l’échelle mondiale. 

Sur la base de l’hypothèse de la reconduction des mesures budgétaires mises en vigueur durant l’année 2023 et la poursuite des efforts de soutien de l’économie, les dépenses d’investissement devraient atteindre 6,2% du PIB au lieu de 6,5% du PIB en 2023.

Sur fond de la poursuite de l’allégement du besoin de financement, de l’amélioration du rythme de la croissance économique et du ralentissement plus lent que prévu de l’inflation, les indicateurs de l’endettement national devraient s’inscrire en baisse. En effet, le ratio de la dette extérieure garantie devrait se situer à 13,6% du PIB après de 13,8% en 2023. Tenant compte d’une légère hausse du ratio de la dette du trésor à 72,9% du PIB, le ratio de la dette publique globale devrait afficher une accentuation à 86,5%, après 85,8% du PIB attendu en 2023.

Les projections des agrégats monétaires en 2024 prennent en considération les prévisions de la croissance économique et de l’inflation, ainsi que les flux extérieurs nets qui devraient maintenir leur évolution tendancielle bénéficiant de l’amélioration des conditions économiques internationales.

En effet, les réserves nettes en devises devraient garder un niveau presque similaire à celui de l’année précédente, pour couvrir 5,2 mois d’importations. Pour leur part, les créances nettes sur l’administration centrale devraient poursuivre leur tendance haussière.

Elles devraient afficher une progression à deux chiffres, reflétant le recours du Trésor au marché domestique pour assurer ses engagements en matière de relance économique. Ainsi, et tenant compte d’une légère décélération prévue des crédits bancaires, la création monétaire devrait avancer de 5,5%, en ralentissement par rapport à 7,2% prévu en 2023.

Télécharger ci-dessous le rapport complet du budget économique exploratoire 2024






Mercredi 12 Juillet 2023

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