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Au-delà de l’affaire Naciri et Bioui


Une bourrasque, un ouragan, une tornade judiciaire ! Après plusieurs mois, voire années d’enquêtes, d’investigations, de recoupements et de prudence, la justice s’est finalement décidée à aller plus loin, décidant la mise sous écrou d’une vingtaine de personnes. Les questions fusent, « pourquoi eux ? », « pourquoi maintenant ? », « et maintenant ? »…



Par Aziz Boucetta

Tout en n'ôtant rien à la présomption d'innocence dans l'attente d'une condamnation définitive, incarcérer le député-président du WAC, Saïd Naciri, n’est pas une mince affaire ; l’homme est connu comme un dirigeant de foot peut l’être, et le club est emblématique, chargé d’histoire et croulant sous les titres.

Et toujours dans le cadre de la présomption d'innocence, incarcérer le député-président de la région de l’Oriental, Abdenbi Bioui, n’est pas non plus affaire anodine ; le personnage, par ailleurs dirigeant d’une des plus grosses entreprises de BTP dans le royaume, est haut en couleurs, a déjà été condamné pour irrégularités de gestion, mais blanchi pour irrégularités de procédures. Ils sont tous les deux PAM, ce qui fait désordre sachant que ce parti est membre de l’actuelle coalition gouvernementale et que son chef est ministre de la Justice.

Ledit ministre Abdellatif Ouahbi n’est aucunement concerné par cette affaire, sauf peut-être pour avoir accepté d’investir au nom de son parti ces deux personnages sulfureux. Ils ne sont pas les seuls au PAM et le PAM n’est le seul à agir ainsi… Cette affaire pose très sérieusement le problème de la moralité et de l’intégrité des élus de la nation, locaux soient-ils ou régionaux, et même nationaux.

On peut comprendre et même admettre que jadis, on pouvait accepter cela, car les conditions s’y prêtaient et le Maroc était docile ; mais aujourd’hui, le royaume a placé la barre trop haut pour se permettre des écarts de morale et des ruptures d’intégrité chez ses responsables.

​Et le bilan est triste, affligeant, consternant… 6 députés actuellement incarcérés, pour malversations financières, corruption, escroquerie et même viol sur mineure handicapée, et plusieurs autres ayant affaire(s) devant les tribunaux ! Des dizaines d’élus locaux démis par la tutelle et/ou devant la justice.

Tous pour mauvaise gestion, corruption, malversation, détournements… Plus graves sont les cas des élus siégeant paisiblement bien que condamnés et encore plus graves les cas des élus ayant commis des délits sérieux et qui sont arrivés à déjouer les enquêtes de la police et de la justice (ils se reconnaîtront, s’il leur arrive de lire…).

 

Quand le roi Mohammed VI avait martelé une quinzaine de fois le mot « sérieux » dans son dernier discours du Trône, la plus importante et solennelle adresse du souverain, il avait ainsi tiré la sonnette d’alarme sur ce...

qui se passe dans le pays et il avait aussi, indirectement, enjoint aux institutions judiciaires de faire leur travail. Il n’est en effet pas « sérieux » d’avoir des élus crapuleux et il est encore moins « sérieux » de les voir se pavaner dans les lieux de pouvoir, y traîner leur arrogance et y afficher leur insoutenable impunité.

Il fallait que cela cesse. Nul ne peut se réjouir de l’incarcération d’une personne, mais nul ne peut non plus s’accommoder de voir des gens de peu de scrupules, sans morale, décider de l’avenir du pays (comme le cas de cet ancien élu, condamné pour toutes sortes de délits financiers et qui vice-présidait la commission de la justice au parlement !).

Il est encore moins sérieux que les partis politiques, supposés encadrer la population, mettent en avant de tels énergumènes. « Oui, c’est un salaud, mais c’est notre salaud », diraient en paraphrasant Roosevelt ces chefs de partis, de tous les partis, qui s’accommodent de voir tels personnages porter leurs couleurs et prétendre défendre la veuve et l’orphelin. Plus grave encore, représenter le royaume dans les aréopages internationaux. C’est ainsi qu’on plombe l’image d’un pays et qu’on prête le flanc à des critiques veillant et surveillant, le doigt sur la gâchette.

Or, ce pays, le nôtre, le Maroc, le royaume du Maroc, a choisi de se placer sous les projecteurs du monde entier, par son autonomie de décision, par sa férocité diplomatique dans la défense de son intégrité territoriale, par son engagement quasi militant dans son hinterland continental… et par sa future organisation de deux compétitions sportives majeures, la CAN 25 et surtout le Mondial 2030.

Pour cet événement, il ne fait pas de doute que le Maroc aura droit au même traitement que le Qatar pour son Mondial 2022, scruté et décortiqué, pas toujours de bonne foi et toujours à charge. Il serait bon de ne pas prêter le flanc en donnant prise à ces médias et autres sachants des plateaux télé pour 2030.

Dans tous les pays du monde, il existe des ripoux, mais aussi des juges et des parlements. Mais les pays du monde se divisent en deux catégories, celle où les premiers sont les plus forts et celle ou c’est l’inverse. Il appartient, aujourd’hui plus que jamais, que le Maroc appartienne à la seconde catégorie. Et qu’il le montre en brandissant le glaive de sa justice, aveuglément, indistinctement.

Il faut que les uns soient aussi « sérieux » que les autres. Et dans cela, la justice et les juges ont une place incontournable et un rôle essentiel. L'avenir nous attend et l'Histoire guette...

Rédigé par Aziz Boucetta sur Panorapost



Mercredi 27 Décembre 2023

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