Bank Al-Maghrib (BAM) a présenté, lors d’une conférence à Casablanca, la 19ème édition de son rapport annuel sur la supervision bancaire pour l’exercice 2022. La directrice de la supervision bancaire à BAM, Hiba Zahoui, a dressé le bilan des activités du secteur des établissements de crédit et organismes assimilés, ainsi que de leur contrôle par BAM au cours de l’année 2022. Cette période a été marquée par une décélération de la croissance économique et une forte augmentation de l’inflation à l’échelle mondiale.
Malgré l’impact négatif de l’environnement macroéconomique sur l’activité bancaire au Maroc, avec une hausse des créances en souffrance et une baisse de la rentabilité, les indicateurs du secteur bancaire ont néanmoins démontré la solidité et la résilience de l’écosystème bancaire marocain.
BAM a entrepris diverses réformes et projets visant à renforcer la stabilité du système bancaire, à accroître l’inclusion financière, à promouvoir une économie verte et à accélérer la digitalisation.
Pour favoriser le retour de l’inflation à des niveaux conformes à l’objectif de stabilité des prix, BAM a augmenté son taux directeur à trois reprises en 2022, portant le relèvement total à 150 points de base à 3%.
La banque centrale a également renforcé la résilience des banques en leur demandant de faire preuve de prudence dans la distribution des dividendes et en les invitant à soumettre des projections de leur solvabilité selon différents scénarios.
En dépit de la décélération des crédits aux ménages, le crédit global a progressé de 6,5%, principalement en raison de l’augmentation des besoins de financement des entreprises, conséquence de la hausse des prix des produits énergétiques et des matières premières.
Le ratio de solvabilité moyen des banques s’est établi à 15,6%, dépassant le minimum réglementaire de 12%, mais leur résultat net cumulé a baissé de 13% en raison de la diminution de la valeur de marché de leurs portefeuilles-titres.
La banque centrale a orienté ses actions de surveillance prudentielle vers les risques liés à la conjoncture économique, notamment les risques de crédit, de marché et de taux d’intérêt.
Concernant la finance verte, BAM a travaillé en collaboration avec la Banque Mondiale pour évaluer les risques liés au changement climatique susceptibles d’affecter les institutions bancaires.
En matière d’intégrité financière, BAM a soutenu la feuille de route nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, ce qui a conduit au retrait du Maroc de la liste grise du Groupe d’action financière « GAFI ».
En parallèle, BAM a continué de promouvoir la digitalisation des services bancaires en contribuant notamment à la mise en place d’un système d’authentification et d’identification en ligne des usagers des services bancaires, ainsi qu’en édictant des textes réglementaires relatifs au cloud computing, au paiement mobile et au crowdfunding.
La banque a également cherché à renforcer la relation banques-clients en améliorant l’accès à l’information pour les demandeurs de crédit, en promouvant l’égalité des genres pour une plus grande autonomisation économique des femmes, en facilitant l’accessibilité des services bancaires pour les personnes en situation de handicap, et en adoptant des pratiques éthiques en matière de recouvrement pré-judiciaire des créances.
Par ailleurs, un comparateur des tarifs bancaires et des dates de valeur a été mis en place en collaboration avec le secteur bancaire pour être proposé comme premier service début 2023.
avec MAP