67 journalistes tués en 2025 : Gaza, Mexique et Ukraine parmi les pays les plus meurtriers
Le bilan 2025 de Reporters sans frontières met en lumière la situation dramatique des journalistes en zone de guerre. En 2025, près de 50% des journalistes tués l'ont été dans la bande de Gaza, où le conflit israélo-palestinien a défiguré la couverture médiatique. RSF accuse l'armée israélienne d’être « le pire ennemi des journalistes », en soulignant que de nombreux reporters ont été tués délibérément lors de frappes ciblées. Parmi les 67 journalistes décédés cette année, un nombre tragique d'entre eux étaient en mission dans cette zone de conflit, souvent victimes de violences directes ou de tirs visant spécifiquement des professionnels des médias.
Le 25 août 2025, la photojournaliste palestinienne Mariam Dagga a été tuée dans une frappe israélienne. Une image de cette tragédie, montrant un collègue de Dagga tenant son appareil, a circulé sur les réseaux sociaux, symbolisant le danger extrême auquel les journalistes font face, non seulement au moment des attaques, mais également lorsqu'ils tentent de documenter les événements sur le terrain.
La guerre à Gaza : un climat de haine et d’impunité
Les critiques de RSF vont au-delà des seuls faits tragiques : Anne Bocandé, directrice éditoriale de Reporters sans frontières, a dénoncé l’impunité qui semble entourer les attaques contre les journalistes, évoquant un climat de haine à leur égard. « Les journalistes ne meurent pas, ils sont tués », a-t-elle affirmé, soulignant que ces actions s'inscrivent dans une stratégie de ciblage direct des journalistes pour les empêcher de rapporter la réalité du conflit.
Le conflit israélo-palestinien, avec sa violence extrême, a donc été la scène de plusieurs crimes de guerre selon l'ONG. RSF accuse Israël de dénigrer systématiquement les journalistes pour justifier ces meurtres, comme ce fut le cas avec le journaliste Anas al-Sharif, tué par les frappes israéliennes en août 2025, dont l'armée israélienne a prétendu qu'il se faisait passer pour un "terroriste".
Le Mexique et l’Ukraine parmi les zones les plus meurtrières
Outre la bande de Gaza, le Mexique continue de détenir le triste titre de pays le plus meurtrier pour les journalistes, avec neuf victimes en 2025. Ces journalistes, souvent victimes du crime organisé ou des liens entre ce dernier et les politiques locales, étaient en général menacés de mort avant de perdre la vie.
L'Ukraine, toujours en guerre après l'invasion russe, a également connu une année tragique avec trois journalistes tués, dont le photoreporter français Antoni Lallican. Le Soudan, en proie à des tensions internes, a perdu quatre journalistes dans l’exercice de leur métier, faisant partie des zones les plus meurtrières pour la presse en 2025.
La situation mondiale : une menace croissante pour les journalistes
En dehors des zones de guerre, RSF déplore un nombre croissant de journalistes victimes de violences physiques ou d'emprisonnement, un phénomène qui semble s'intensifier avec le temps. En décembre 2025, 503 journalistes étaient détenus dans 47 pays à travers le monde, avec un nombre inquiétant de journalistes disparus et otages principalement en Syrie et au Yémen. Ce climat d'hostilité face aux journalistes s'inscrit dans un contexte de répression croissante de la liberté de la presse à l'échelle mondiale.
Le bilan de 2025 de RSF est un appel urgent à l’action pour protéger ceux qui œuvrent pour la liberté de l'information. Reporters sans frontières appelle les gouvernements à s’engager davantage pour garantir la sécurité des journalistes, à la fois en temps de guerre et dans des régimes autoritaires. La répression de la liberté de la presse ne doit pas devenir la norme. Les journalistes doivent pouvoir travailler sans crainte pour éclairer le monde sur les événements qui façonnent notre histoire.












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