Le technicien national a d’abord tenu à rassurer concernant son secteur défensif, malgré les interrogations suscitées par la sortie prématurée de Romain Saïss lors du premier match, ainsi que l’état physique de Nayef Aguerd. Si l’incertitude demeure autour du capitaine, Regragui a affirmé que l’essentiel de sa ligne arrière est opérationnel, affichant un discours serein avant un rendez-vous déjà crucial dans cette CAN disputée à domicile. Concernant Achraf Hakimi, éloigné des terrains depuis sa blessure avec le PSG, le sélectionneur a également tenu à calmer les inquiétudes.

« À part Romain Saïss, toute la défense est prête. Hakimi est bien géré, Aguerd aussi, il n’y a pas de panique », a-t-il déclaré, soulignant sa confiance à l’approche d’un duel face à un Mali réputé pour sa puissance physique et son jeu vertical.

La présence d’Abdelhamid Aït Boudlal en conférence a permis à Regragui d’évoquer le parcours d’un joueur qu’il suit depuis de nombreuses années. « Je le connais depuis qu’il est petit. C’est un énorme talent. Beaucoup ne le savent pas encore, mais nous, on sait qu’on tient une vraie pépite », a-t-il confié.

Le sélectionneur a rappelé l’avoir convoqué alors que le jeune défenseur n’avait pas encore évolué au niveau professionnel, un choix vivement critiqué à l’époque. « On m’avait attaqué. Aujourd’hui, tout le monde se demande pourquoi il ne joue pas. Nous, on a une vision », a-t-il assumé, tout en appelant à la patience.

Refusant toute précipitation, Regragui insiste sur la gestion progressive du joueur : « Le plus important, c’est de ne pas le griller. Un talent comme le sien doit entrer au bon moment ». Si une titularisation face au Mali n’est pas exclue, elle n’a toutefois pas été confirmée.

De son côté, Aït Boudlal a exprimé sa fierté avec humilité : « Je suis très heureux d’être ici avec ces grands joueurs. Ils m’aident beaucoup à progresser. J’espère pouvoir rendre fier le peuple marocain ».

Revenant sur la victoire face aux Comores, le sélectionneur a reconnu certaines imperfections dans le jeu de son équipe. « On a parfois manqué de courses dans les espaces, de présence dans la surface, peut-être trop de sécurité », a-t-il analysé, tout en relativisant grâce à la série d’invincibilité des Lions de l’Atlas.

« On reste sur 19 matches sans défaite. Cette possession finit par user l’adversaire, et souvent, à la fin, il craque », a-t-il rappelé.

Face au Mali, Regragui s’attend néanmoins à un tout autre scénario : « Ce sera une équipe avec plus de personnalité, plus de maîtrise technique. Il y aura des espaces, mais aussi des moments où nous allons souffrir ». Il n’a pas manqué de souligner le respect qu’il porte à son adversaire : « Le Mali me rappelle le Maroc d’avant : beaucoup de talent, mais parfois une difficulté à gérer les émotions. Le jour où ils auront ce déclic, ils deviendront très dangereux ».

À la veille de ce choc, le Maroc aborde la rencontre avec une défense presque au complet, un collectif en confiance et une nouvelle génération prête à saisir sa chance. Entre la gestion des cadres et l’intégration progressive de jeunes talents, Walid Regragui poursuit la construction d’un groupe capable de répondre aux exigences d’une CAN à domicile.

Le sélectionneur a également insisté sur le niveau élevé de cette édition 2025, estimant que toutes les sélections sont venues avec l’ambition de décrocher le titre. Dans des conditions qu’il juge idéales — infrastructures modernes, pelouses et hébergements de haut niveau —, il considère que le futur champion devra plus que jamais mériter son sacre.

« Toutes les équipes sont prêtes, tout le monde veut gagner cette CAN. Celui qui la remportera aura plus de mérite que les années précédentes. Tout est réuni. Maintenant, on a besoin de sentir qu’on est à domicile, que le stade soit en feu », a-t-il conclu.

Pour rappel, la rencontre Maroc–Mali se disputera vendredi à 21h00 au stade Prince Moulay Abdellah de Rabat, pour le compte de la deuxième journée du groupe A. Un match à fort enjeu, opposant deux équipes ambitieuses mais aux dynamiques bien différentes.