Cette surcharge chronique est causée par l’accumulation des manuels scolaires, un excès de cahiers imposé par certaines écoles, et un manque de coordination dans la gestion des fournitures. Conséquences : douleurs dorsales, troubles posturaux, fatigue généralisée et, dans les cas les plus graves, déformations de la colonne vertébrale comme la scoliose.

Des spécialistes en orthopédie pédiatrique et en physiothérapie tirent la sonnette d’alarme : plus de la moitié des adolescents marocains souffrent de maux de dos, avec un pic observé vers l’âge de 16 ans, les filles étant plus touchées. Pour compenser le poids, les enfants adoptent des postures nocives — penchés vers l’avant, épaules désaxées — aggravant les risques à long terme.

Des fournitures... dangereuses

Au-delà du poids, la toxicité potentielle des fournitures scolaires est un autre motif d’inquiétude. Plusieurs études et associations de consommateurs dénoncent la présence de substances chimiques dangereuses dans des articles couramment utilisés par les élèves :
 

• Phtalates (perturbateurs endocriniens)

• Formaldéhyde, toluène, nitrosamines (irritants et cancérigènes)

• Métaux lourds (plomb, cadmium)

• Bisphénol A (BPA)

Ces substances sont particulièrement présentes dans les produits bon marché importés, notamment en provenance de Chine. Le contact avec la peau, l’inhalation, ou le fait que certains enfants mâchouillent leurs crayons ou gommes, accentue l'exposition. Résultat : allergies, troubles hormonaux, irritations respiratoires, et risques accrus de cancer à long terme.

Un triple enjeu sanitaire

Entre poids excessif des sacs, quantité démesurée de cahiers et risques liés aux fournitures toxiques, les élèves marocains font face à un triple danger sanitaire. Ce constat souligne l’urgence d'une réglementation claire et contraignante, visant à :
 

• Limiter le poids des cartables,

• Rationaliser le nombre et le type de fournitures exigées,

• Imposer des normes de sécurité sanitaire sur les produits scolaires.

 

Parents, enseignants, directeurs d’école, distributeurs, et pouvoirs publics : tous ont un rôle à jouer pour préserver la santé des enfants. Il est temps de repenser l’environnement scolaire en mettant le bien-être physique et mental des élèves au centre des priorités éducatives.