La rencontre s’inscrivait dans le cadre des travaux de recherche menés sur les vulnérabilités et discriminations dans les métiers précaires : call centers, plateformes de livraison comme Glovo, facility management et coopération technique internationale. L’objectif avait été de dresser un Plan national de lutte contre les discriminations et vulnérabilités dans ces secteurs en pleine expansion.

Les intervenants avaient mis en évidence la face cachée de l’essor du gig work au Maroc : salaires instables, pression psychologique, contrats fragiles et exposition à une précarité structurelle. Le cas des centres d’appel avait été présenté comme emblématique, avec des conditions de travail souvent critiquées par les employés eux-mêmes.

La conférence avait également permis de partager des témoignages de jeunes salariés confrontés à l’épuisement professionnel et à l’absence de perspectives d’évolution. Les chercheurs avaient souligné l’importance d’ouvrir un débat national sur les formes de protection sociale adaptées à ces nouvelles réalités du marché du travail.

Le rapport avait conclu que la multiplication de ces métiers dits « flexibles » renforçait une logique néocoloniale où les pays du Sud servaient de réservoir de main-d’œuvre à bas coût pour des donneurs d’ordre internationaux. Mais, en parallèle, de nouvelles formes d’autodéfense syndicale avaient commencé à émerger, marquant un tournant dans les luttes sociales contemporaines au Maroc.

Les participants avaient enfin rappelé que la question des droits humains, des inégalités sociales et de la dignité des travailleurs ne pouvait plus être écartée au profit de la seule compétitivité économique.

Le Policy Paper issu de cette recherche avait été mis en ligne et rendu accessible au public, afin de prolonger le débat et d’inspirer des réformes structurelles dans le monde du travail marocain.