Cette décision est motivée par un certain nombre de considérations, dont, essentiellement, la nette décélération de l’inflation et les anticipations de la Banque centrale qui vont avec.

En 2024, les projections élaborées, en ce sens, retiennent un taux de 2,6 %, bien en deçà du taux directeur aujourd’hui en vigueur.

Serait-ce le début d’un retour à la normalité ?
Peut-être bien.

La réponse ne peut être que nuancée dans la mesure où, d’une part, ces prévisions ne tiennent pas compte des différentes déclinaisons de l’impact du séisme d’Al Haouz au niveau socioéconomique et au niveau des initiatives enclenchées par l’ensemble des intervenants et parties prenantes en termes de reconstruction et de relance.

Et d’autre part, Bank Al-Maghrib, se basant sur des évaluations préliminaires, a fini par admettre que la transmission de ses trois dernières décisions de relèvement du taux directeur aux conditions monétaires et à l’économie réelle demeure partielle.

Ce qui, en toute logique, renvoie à la pertinence et à la réelle portée dans le temps de telles décisions.

En plus du fait qu’un éventuel renchérissement plus important des matières premières énergétiques, conjugué à l’effet du stress hydrique sur les perspectives de la production agricole et les prix des produits alimentaires, pourrait entraîner une augmentation plus forte que prévu des prix à la consommation.

Et c’est d’ailleurs ce que signifie la Banque centrale dans sa balance des risques qu’elle qualifie d’orientée à la baisse pour la croissance et à la hausse pour l’inflation.
En d’autres termes, les risques entourant les perspectives de l’inflation sont maintenus à la hausse.

Et à moyen terme, Bank Al Maghrib estime que les retombées positives des efforts pour dynamiser l’investissement devraient contribuer à l’accélération de la croissance.