Dis-moi, Alger, pourquoi tu n’as que des problèmes avec tout le monde ?
Avec tes voisins africains, avec les Européens, avec les Arabes, avec les Amazighs, avec ton peuple parfois… Pourquoi cette colère permanente, ce réflexe d’hostilité, cette posture de défi systématique ? Qu’est-ce qui t’empêche d’être en paix, ou du moins en relation saine avec le monde qui t’entoure ?
Tu dis lutter pour la dignité, la souveraineté, la mémoire. Très bien. Tu dis ne pas plier devant les anciennes puissances coloniales, et tu en fais un totem. Pourquoi pas. Tu affirmes porter la voix des peuples opprimés — et parfois tu le fais vraiment. Mais dis-moi, pourquoi ces grands principes deviennent-ils toujours des prétextes à la rupture, à l’isolement, à la crispation ? Pourquoi ton drapeau devient-il trop souvent une barricade ?
Regardons autour.
Tu fermes tes frontières avec le Maroc depuis des années. Tu t’isoles de l’Union du Maghreb Arabe, que tu avais pourtant appelée de tes vœux. Tu refuses de participer aux exercices conjoints avec le Sahel, alors que la menace terroriste est à ta porte. Tu dénonces la France, mais tu continues de dépendre de ses médicaments, de ses écoles, de ses technologies. Tu invectives l’Europe, mais tu continues de commercer avec elle.
Et maintenant, tu regardes avec suspicion l’Union africaine, tu t’éloignes des dynamiques d’intégration continentale, tu t’abstiens des alliances régionales. Et même dans le monde arabe, tu préfères l’abstention au dialogue, le silence à la coopération. Tu es présent, mais toujours à côté, rarement dedans.
Alors, dis-nous franchement : qui a vraiment un problème avec qui ?
Est-ce vraiment le monde qui te rejette ? Ou bien est-ce toi qui refuses le monde ? Est-ce que tu redoutes tant le compromis que tu préfères le conflit ? Est-ce que ton système politique a besoin d’ennemis pour survivre ? Est-ce que l’hostilité extérieure te sert d’excuse pour éviter le face-à-face intérieur ?
Car c’est peut-être ça, le vrai fond du problème.
Ton plus grand conflit n’est peut-être pas avec le Maroc, ni avec Paris, ni avec l’Occident. Il est avec toi-même. Avec ton histoire que tu glorifies à l’excès pour mieux camoufler tes blocages. Avec ta jeunesse que tu exiles faute de lui offrir une place. Avec ta mémoire que tu sacralises, mais que tu refuses de revisiter honnêtement.
Tu veux être respectée ? C’est légitime. Mais le respect ne se conquiert pas uniquement à coups de slogans, de ruptures diplomatiques et de bras de fer idéologiques. Il se gagne aussi dans la constance, dans l’ouverture, dans la capacité à construire plutôt qu’à se plaindre.
Alors dis-moi, Alger, quand cesseras-tu d’être seule contre tous ?
Quand cesseras-tu d’ériger ta solitude en vertu, et ton entêtement en doctrine d’État ? Quand comprendras-tu que la fierté n’est pas l’arrogance, que la souveraineté n’est pas la fermeture, et que l’indépendance ne signifie pas l’isolement ?
Il n’est jamais trop tard pour tendre la main. Ni pour apprendre à vivre avec les autres sans les combattre.
Encore faut-il en avoir le courage.
Tu dis lutter pour la dignité, la souveraineté, la mémoire. Très bien. Tu dis ne pas plier devant les anciennes puissances coloniales, et tu en fais un totem. Pourquoi pas. Tu affirmes porter la voix des peuples opprimés — et parfois tu le fais vraiment. Mais dis-moi, pourquoi ces grands principes deviennent-ils toujours des prétextes à la rupture, à l’isolement, à la crispation ? Pourquoi ton drapeau devient-il trop souvent une barricade ?
Regardons autour.
Tu fermes tes frontières avec le Maroc depuis des années. Tu t’isoles de l’Union du Maghreb Arabe, que tu avais pourtant appelée de tes vœux. Tu refuses de participer aux exercices conjoints avec le Sahel, alors que la menace terroriste est à ta porte. Tu dénonces la France, mais tu continues de dépendre de ses médicaments, de ses écoles, de ses technologies. Tu invectives l’Europe, mais tu continues de commercer avec elle.
Et maintenant, tu regardes avec suspicion l’Union africaine, tu t’éloignes des dynamiques d’intégration continentale, tu t’abstiens des alliances régionales. Et même dans le monde arabe, tu préfères l’abstention au dialogue, le silence à la coopération. Tu es présent, mais toujours à côté, rarement dedans.
Alors, dis-nous franchement : qui a vraiment un problème avec qui ?
Est-ce vraiment le monde qui te rejette ? Ou bien est-ce toi qui refuses le monde ? Est-ce que tu redoutes tant le compromis que tu préfères le conflit ? Est-ce que ton système politique a besoin d’ennemis pour survivre ? Est-ce que l’hostilité extérieure te sert d’excuse pour éviter le face-à-face intérieur ?
Car c’est peut-être ça, le vrai fond du problème.
Ton plus grand conflit n’est peut-être pas avec le Maroc, ni avec Paris, ni avec l’Occident. Il est avec toi-même. Avec ton histoire que tu glorifies à l’excès pour mieux camoufler tes blocages. Avec ta jeunesse que tu exiles faute de lui offrir une place. Avec ta mémoire que tu sacralises, mais que tu refuses de revisiter honnêtement.
Tu veux être respectée ? C’est légitime. Mais le respect ne se conquiert pas uniquement à coups de slogans, de ruptures diplomatiques et de bras de fer idéologiques. Il se gagne aussi dans la constance, dans l’ouverture, dans la capacité à construire plutôt qu’à se plaindre.
Alors dis-moi, Alger, quand cesseras-tu d’être seule contre tous ?
Quand cesseras-tu d’ériger ta solitude en vertu, et ton entêtement en doctrine d’État ? Quand comprendras-tu que la fierté n’est pas l’arrogance, que la souveraineté n’est pas la fermeture, et que l’indépendance ne signifie pas l’isolement ?
Il n’est jamais trop tard pour tendre la main. Ni pour apprendre à vivre avec les autres sans les combattre.
Encore faut-il en avoir le courage.












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