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Dissolution des ordres des pharmaciens : une option en perspective


Ni les élections de mi-mandat, ni les élections de fin de mandat chez les pharmaciens d’officine n’ont été organisées.
Les actuels bureaux des conseils régionaux des pharmaciens, sont hors la loi, selon un pharmacien Marocain, qui suit de très près le monde de la pharmacie au Maroc, Dr Abderrahim DERRAJI.

Dans cette interview, donnée à lodj médecine et santé, ce docteur en pharmacie explique le désarroi des pharmaciens d’officine devant cette situation qui est à l’encontre des intérêts de cette profession qui a pignon sur rue. Le ministère de la santé, en tant qu’administration de tutelle, jouera t il son rôle de régulateur, en procédant à la dissolution des actuels ordres des pharmaciens et supervisera-t-elle dans les plus brefs délais de nouvelles élections ?

C’est à quoi semble évoluer la situation



Entretien avec Dr Abderrahim DERRAJI & Réalisé par Dr Anwar CHERKAOUI

Lodj médecine et santé : Pourquoi les pharmaciens d’officine tardent à renouveler les bureaux des ordres des pharmaciens ?
 
Dr Abderrahim DERRAJI : six ans, jour pour jour, les  pharmaciens d’officine avaient  organisé leurs dernières élections  ordinales. Depuis cette date, ni les élections de mi‐mandat, ni de fin de mandat, n’ont eu lieu.

Pourtant, des syndicats de  pharmaciens ont adressé à la tutelle des courriers pour que les Conseils régionaux des pharmaciens  d’officine se conforment aux textes qui les régissent.

En parallèle, le  ministre de la Santé a adressé une correspondance au président du Conseil national de l’Ordre des  pharmaciens et aux présidents des Conseils régionaux pour qu’ils  organisent leurs élections. Il les a même menacés, lors d’une réunion de la Commission sociale au Parlement, de procéder à la  dissolution des conseils. Mais nos représentants semblent faire peu cas des déclarations du monstre de la santé Khalid Aït Taleb ! Le respect de la loi et la  démocratie qui était jadis de mise, s’est perdu dans les méandres de considérations que les pharmaciens de base ont de plus en plus de mal à cerner. 
 
Lodj médecine et santé : Comment cette situation se répercute-t- elle sur la profession ?
 
Dr Abderrahim DERRAJI : Les pharmaciens d’officine sont  aujourd’hui totalement désespérés. Sans organismes professionnels  fédérateurs, crédibles, responsables et engagés, leurs intérêts ne  pourront être défendus. Résultat des courses : ils passent leur temps à compter les coups et ce ne sont pas les exemples qui manquent.  Le dernier exemple en date est le courrier adressé, le 26 août 2021, par la tutelle au président du Conseil  national de l'Ordre lui demandant de rappeler aux pharmaciens  l'importance de la disponibilité des médicaments entrant dans le cadre du protocole officiel de prise en charge de la Covid‐19, notamment l’hydroxychloroquine (HCQ). Mais apparemment, le ministre semble oublier que tout le stock de ce  médicament a été réquisitionné au début de la pandémie ce qui a, par ailleurs, posé pas mal de problèmes aux malades chroniques. Certes, entre temps, les officinaux ont été autorisés à dispenser à nouveau l’HCQ, seulement, pour qu’ils puissent le faire, il faut qu’ils puissent s’en approvisionner régulièrement.
 
Lodj médecine et santé : citez nous un autre problème des pharmaciens d’officine pour lequel les instances représentatives doivent être présent en force ?
 
Dr Abderrahim DERRAJI : les tests salivaires mis sur le marché pour diagnostiquer le  Sars-Cov 2 devraient interpeller tous les pharmaciens. La décision du Ministre de la santé n° 13 01 du 23 août 2021 n’autorise pas les pharmaciens à réaliser des tests Covid-19, ce qui n’est pas le cas de leurs confrères médecins qui pourraient se faire autoriser par les Autorités sanitaires régionales. Et étant donné que la loi 17‐04 portant Code du médicament et de la pharmacie, autorise le pharmacien à dispenser les tests de diagnostic, tout a été fait pour que ces tests ne soient plus disponibles sur le marché. C’est bien dommage, car l’implication de 12 000  pharmaciens dans le dépistage de la Covid‐19 et les prix bas et  raisonnables qu’ils auraient pu pratiquer seraient des atouts de taille pour contenir la pandémie. La situation est devenue de plus en plus grave, car ces tests sont  aujourd’hui vendus hors circuit légal par des particuliers via Internet et dans certaines boutiques!  En parallèle, le monopole du  pharmacien est transgressé à  longueur de journée.
 
Lodj médecine et santé: Quelles sont les réactions de l’administration de tutelle ?
 
Dr Abderrahim DERRAJI : L'administration à diffuser le 19 juillet 2021, la circulaire N° 6/100 DMP/D/18. Cet écrit rappelle à tous les  intervenants l’obligation du respect strict du circuit légal de distribution des médicaments et des produits de santé.
 
Mais nous savons pertinemment que cette nième circulaire aura l’effet d’un pansement sur une jambe de bois!
Au lieu de traquer, comme il se doit, les auteurs de  pratiques illicites avérées, on se contente de diffuser régulièrement des circulaires pour se dédouaner et pour rappeler une loi que personne n’est censé ignorer.
On note au  passage, que quand le syndicat des biologistes a saisi l’administration pour que les pharmaciens ne fassent plus de tests salivaires, le ministère de la Santé a réagi au quart de tour en diligentant des inspections des pharmacies et des grossisteries avec une célérité pour le moins  inhabituelle. C’est ce qu’on appelle: deux poids, deux mesures !
 
In fine, l’administration tient  aujourd’hui l’avenir de la profession pharmaceutique entre les mains. Elle est la seule à pouvoir débloquer la  situation actuelle, notamment en procédant à la dissolution des conseils s’ils s’obstinent à refuser d’organiser les élections. La  profession a besoin d’urgence d’un Conseil de l’Ordre, un interlocuteur  légitime et crédible à même de la  réguler et d’accompagner sa mise à niveau, deux conditions nécessaires pour garantir sa pérennité et  présence

Mercredi 1 Septembre 2021



Rédigé par La rédaction le Mercredi 1 Septembre 2021

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