Dans la nuit, des dizaines de drones en provenance d’Ukraine ont franchi la frontière polonaise. Les appareils, identifiés comme des Shahed de fabrication iranienne utilisés par Moscou, ont été repérés au-dessus des régions de Podlachie, Mazovie et Lublin. Les systèmes de défense polonais, épaulés par des avions alliés, ont intercepté plusieurs engins jugés menaçants. L’un d’eux s’est écrasé près d’un immeuble résidentiel à Wyryki, causant des dégâts matériels mais aucune victime.
Le ministère de la Défense a confirmé que la situation était « sous contrôle », tout en maintenant l’alerte maximale sur l’ensemble du territoire. Des sirènes ont retenti dans plusieurs villes de l’est du pays, plongeant les habitants dans une atmosphère de guerre jusque-là confinée à l’Ukraine voisine.
Depuis le début du conflit en Ukraine, la Pologne s’est imposée comme l’un des soutiens les plus actifs de Kiev, accueillant des millions de réfugiés et livrant armes et équipements. Sa proximité géographique et politique en fait une cible sensible pour Moscou.
C’est toutefois la première fois que Varsovie dénonce une incursion massive et directe de drones russes dans son ciel. Ce franchissement de ligne rouge pousse la Pologne à activer l’Article 4 du traité de l’OTAN, qui prévoit une consultation immédiate entre alliés en cas de menace pour la sécurité d’un État membre. Cette escalade soulève des interrogations : s’agit-il d’un incident isolé, d’un avertissement délibéré ou d’un test grandeur nature de la réaction occidentale ? Quoi qu’il en soit, la tension monte d’un cran entre Moscou et l’Alliance.
Le Premier ministre polonais a dénoncé une « provocation à grande échelle » et prévenu que son pays « ne laisserait pas passer cette violation de souveraineté ».
Du côté européen, la présidente de la Commission a exprimé sa solidarité « totale » avec Varsovie. Le secrétaire général de l’OTAN a convoqué une réunion d’urgence, insistant sur le caractère « inacceptable » de l’incursion. À Kiev, le président ukrainien a déclaré que cette attaque prouvait que « la guerre menée par Moscou dépasse déjà les frontières de l’Ukraine » et a appelé à une défense aérienne commune.
La nuit du 10 septembre pourrait marquer un tournant. L’Europe se retrouve confrontée à la possibilité d’une extension directe du conflit. Si Moscou a voulu envoyer un signal, Varsovie et l’OTAN devront désormais choisir la réponse.
À surveiller : le déploiement renforcé de la défense aérienne, la tenue des consultations à Bruxelles, et l’éventuelle riposte politique ou militaire de l’Alliance. Un nouvel équilibre de la guerre est peut-être en train de se dessiner.












L'accueil

















