Sur le terrain, la macroéconomie laisse peu de doutes : la courbe LM est quasi horizontale, la création monétaire est endogène (les banques prêtent selon la demande solvable, pas un stock fixe d’épargne). Aucun signe de tension sur les taux qui montrerait une éviction par l’emprunt public
Mais l’éviction sectorielle saute aux yeux : quand l’État lance en rafale routes, gares, stades, tramways, il accapare une part significative du BTP. Moins d’ouvriers pour les chantiers privés, délais plus longs, coûts unitaires qui se tendent. C’est une contrainte de capacité.
Pour les promoteurs et industriels, cela se traduit par : devis qui grimpent, carnets de commandes replanifiés, délais d’obtention d’équipes rallongés, primes à payer pour retenir les chefs de chantier. Le logement souffre en premier : la hausse du coût de construction ampute la marge et décourage la mise en chantier des produits abordables. L’éviction n’est pas théorique ; elle est micro-économique.
Que faire ? D’abord, il faut lisser les chantiers publics dans le temps, éviter les pics simultanés. Une cellule interministérielle (Finances, Équipement, Intérieur) peut piloter un “cadencement BTP” avec des fenêtres de lancement coordonnées, surtout dans les zones tendues. Ensuite, stimuler l’offre : fast-track pour l’import de matériels rares, incitations à l’investissement dans de nouvelles centrales à béton, efforts de formation accélérée (compagnonnage, micro-certifications) pour élargir le vivier d’ouvriers qualifiés.
Dans les marchés publics, privilégions la modularité et l’industrialisation (préfabrication), qui réduisent la dépendance aux pics de main-d’œuvre et améliorent la productivité. La commande publique peut imposer des clauses d’impact : primes liées à la transfert de compétences, quotas de sous-traitance locale, calendriers qui tiennent compte des saisons des grands chantiers privés.
Reste la tentation de geler des grands projets pour “libérer” des ressources. C’est une fausse bonne idée. Le pays a besoin de ses infrastructures stratégiques pour gagner en compétitivité. La solution n’est pas de ralentir, mais d’orchestrer : meilleure prévisibilité, interopérabilité des plannings, et un observatoire des coûts BTP qui publie des indices mensuels sur le ciment, l’acier, la main-d’œuvre — l’oxygène d’une économie de la construction saine.
En filigrane, rappelons que ce n’est pas le budget qui bloque la santé et l’éducation, mais l’exécution. En 2025, au 30 juin, seulement 28 % des investissements éducation (8,2 MMDH) et 38 % en santé (9 MMDH) ont été réalisés
Accuser les stades d’“aspirer” les crédits est commode ; la réalité est une sous-capacité administrative. La planification BTP et la réforme de l’exécution publique sont deux jambes d’une même marche : sans cadence et sans gouvernance, on trébuche
Mais l’éviction sectorielle saute aux yeux : quand l’État lance en rafale routes, gares, stades, tramways, il accapare une part significative du BTP. Moins d’ouvriers pour les chantiers privés, délais plus longs, coûts unitaires qui se tendent. C’est une contrainte de capacité.
Pour les promoteurs et industriels, cela se traduit par : devis qui grimpent, carnets de commandes replanifiés, délais d’obtention d’équipes rallongés, primes à payer pour retenir les chefs de chantier. Le logement souffre en premier : la hausse du coût de construction ampute la marge et décourage la mise en chantier des produits abordables. L’éviction n’est pas théorique ; elle est micro-économique.
Que faire ? D’abord, il faut lisser les chantiers publics dans le temps, éviter les pics simultanés. Une cellule interministérielle (Finances, Équipement, Intérieur) peut piloter un “cadencement BTP” avec des fenêtres de lancement coordonnées, surtout dans les zones tendues. Ensuite, stimuler l’offre : fast-track pour l’import de matériels rares, incitations à l’investissement dans de nouvelles centrales à béton, efforts de formation accélérée (compagnonnage, micro-certifications) pour élargir le vivier d’ouvriers qualifiés.
Dans les marchés publics, privilégions la modularité et l’industrialisation (préfabrication), qui réduisent la dépendance aux pics de main-d’œuvre et améliorent la productivité. La commande publique peut imposer des clauses d’impact : primes liées à la transfert de compétences, quotas de sous-traitance locale, calendriers qui tiennent compte des saisons des grands chantiers privés.
Reste la tentation de geler des grands projets pour “libérer” des ressources. C’est une fausse bonne idée. Le pays a besoin de ses infrastructures stratégiques pour gagner en compétitivité. La solution n’est pas de ralentir, mais d’orchestrer : meilleure prévisibilité, interopérabilité des plannings, et un observatoire des coûts BTP qui publie des indices mensuels sur le ciment, l’acier, la main-d’œuvre — l’oxygène d’une économie de la construction saine.
En filigrane, rappelons que ce n’est pas le budget qui bloque la santé et l’éducation, mais l’exécution. En 2025, au 30 juin, seulement 28 % des investissements éducation (8,2 MMDH) et 38 % en santé (9 MMDH) ont été réalisés
Accuser les stades d’“aspirer” les crédits est commode ; la réalité est une sous-capacité administrative. La planification BTP et la réforme de l’exécution publique sont deux jambes d’une même marche : sans cadence et sans gouvernance, on trébuche












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