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Éloge de mon roman…


Rédigé par Salma Chaoui le Mardi 13 Septembre 2022



Par Rachid Boufous

Depuis le temps que je vous bassine avec mon roman, intitulé « Chroniques du Détroit », vous en avez au moins entendu parler, sinon acheté et même fait dédicacer par mon humble personne.

Je suis fier de ce premier roman que je trouve excellentissime et qui rend, verts de jalousie, quelques amis écrivains comme Mohamed Laroussi et surtout Rida Lamrini. Je n’y peux rien les copains, quand on est bon, on est bon. Et je l’ai prouvé avec cet ouvrage, qui devait rester à la base, accessible aux seuls amis du monde bleu.

Je me suis fait violence en acceptant qu’il soit publié sur papier, moi le fervent défenseur de la forêt amazonienne et de celle de la Maamora. 

A chaque fois que je vois un exemplaire de mon roman, j’ai un pincement au cœur, car un arbre a dû être sacrifié pour porter ma saillie. Et en même temps, j’en suis très fier, car au moins cet arbre porte en lui les feuilles de ma verve sublime…
J’estime donc qu’il est impératif, non seulement que vous achetiez mon roman, mais de l’offrir à vos proches et amours, aux principales fêtes d’ici et d’ailleurs : à Halloween, au Mawlid, au  Réveillon de Noël, à la Saint Sylvestre, ou à la Saint Glinglin. C’est un excellent cadeau, surtout si votre interlocuteur n’a rien lu depuis le Goncourt de Tahar Benjelloun au siècle dernier ou qu’il a une vague idée de Ba Hmad ou de Bouhmara…

Pourquoi lire mon roman ?
A défaut d’être érudit sur l’histoire du Maroc, vous pouvez le devenir, soudain, grâce à mon roman dont la trame historique est unique dans les annales littéraires marocaines. Avec les faits qu’il recèle vous pourrez tenir une discussion dans un salon respectable, rien qu’en utilisant les arguments et les anecdotes qu’il contient.

Vous êtes même autorisés à dire que vous connaissez l’auteur, déjà célèbre pour ses billets caustiques et pour ses passages non moins célèbres à la radio et à la télévision. Et si on vous demande où avez fait sa rencontre ? Répondez avec assurance, et sans l’ombre d’un doute, que vous l’aviez vaguement croisé, pour la première fois, à un événement littéraire au PapersClub à Casablanca, alors qu’il était inconnu au bataillon, posant des questions timides sur un ton non moins timide, et que depuis vous êtes devenus les meilleurs amis du monde…

Mon roman est une œuvre littéraire complète, parsemée de citations hautement intelligentes qui résument à elles seules chaque chapitre. Il y’en a treize, écrits en treize jours sur un iPhone 7. Ça aussi vous pouvez le dire, car c’est vrai.

Mon roman n’est certes pas éligible au Goncourt, où on préfère des histoires ennuyeuses, racontées par des gens aigris. D’ailleurs Louis-Ferdinand Céline et Julien Gracq avaient refusé le Goncourt en leur temps. Pas assez prestigieux à leur goût. Et puis quand on voit que Romain Gary l’a obtenu la première fois avec son nom et la seconde fois avec son pseudonyme d’Emile Ajar, je me dis qu’ils ne sont même pas foutus, dans cette académie, de confondre deux styles, d’un même écrivain…

Non, je ne postulerai pas pour le Goncourt, ni pour le Médicis ou le Femina, ni pour le Pulitzer ou le PennClub. Non pour moi, ça sera le grand prix de l’académie française oulla Walou. Tant qu’à être vaniteux et suffisant, autant élever ses propres prétentions…!!!

Donc, je disais, que mon roman est une épopée incertaine d’un mec et d’une nana dans un monde, tout aussi incertain et dans une ville improbable, comme Tanger. D’ailleurs cette ville est un personnage à part entière du roman. Faites attention, car en lisant vite le roman, vous risquez d’entendre des voix jaillir du vieux quartier de la Kasbah, et vous emporter dans un rêve intemporel entre les vagues houleuses de la mer d’Alboran. C’est la quatrième dimension, mais à reculons, mon roman ! A manipuler avec précaution !

Il faut donc le lire doucement, afin de prendre le temps de raccorder les personnages avec les faits, de se souvenir des noms et des lieux, sinon vous risquez de le lire deux fois de suite, pour mieux en comprendre l’intrigue. Et ça c’est pas bon pour le commerce ! Car ça fait une lecture gratuite, non payée…! 

Pour en venir, enfin au prix de la seconde édition; cette fois-ci on a arrondi le prix à 100 Dh TTC, comme ça pas de monnaie, car il était à 96 Dh lors de la première édition et ce n’était pas évident de trouver les 4 dirhams nécessaires à la monnaie. Ça fera aussi quelques centimes dans ma poche, en droits d’auteur, ce qui permettra de mettre du beurre sur les épinards. C’est toujours ça de pris…

La différence a été mise dans la qualité du papier, la typographie sexy et l’agrandissement de mon nom sur la couverture. C’est plus intelligent comme ça il vous suffira de demander en soirée : Tu as lu le dernier BOUFOUS ? pour recommander mon roman à celles et ceux qui ne me connaissent pas encore.

En général, vous avez au moins deux billets de 100 dirhams ou 1 de 200 dirhams qui traînent dans vôtre porte-monnaie ou au fond de la poche de votre jean. Donc vous gardez 100 dirhams et vous achetez mon roman avec les 100 autres dirhams. C’est comme faire la diète ou perdre quelques centaines de grammes en salle de sport.

Soyez rassurés, avec mon roman, vos neurones vont se muscler d’un coup. 
Je ne dis pas cela pour vous convaincre de l’acheter, car je sais que vous allez le faire, mais juste pour vous convaincre de le lire, ce qui est une autre paire de manche. Et pas la peine de le prendre pour caler le vase de Mémé. Si c’est le cas, mettez-le nonchalamment en évidence sur la table du salon, entre un beau livre sur le Maroc et la coupe de fèves de Cacao de chez Patchi ou Graines de Chocolat…ça fera très chic !

Et puis si vous avez des gamins ou des gamines qui ont un problème avec l’histoire du Maroc du début du 20e siècle, la seule enseignée à la mission française, mon roman est tout indiqué et constitue une bonne introduction.

Bon, maintenant que je me suis assez jeté de fleurs, je vous laisse dans l’expectative de quelqu’un qui doit se dire : il ne manque pas de culot ce Boufous, de nous vanter ainsi son roman, alors qu’on n’a pas envie ni de le lire ni de l’acheter. Mais maintenant qu’il nous taquine, on va acheter sa logorrhée, sa race, rien que pour qu’il arrête de nous embêter à chaque fois avec son roman, comme s’il était Hemingway…!

Rédigé par Rachid Boufous





Mardi 13 Septembre 2022

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