Selon Elon Musk, Wikipédia serait “contrôlée par des activistes d’extrême gauche”. L’homme le plus riche du monde estime que le site créé en 2001 ne reflète plus une neutralité suffisante. Avec Grokipedia, il promet “la vérité, toute la vérité, rien que la vérité”. Le code de l’encyclopédie a été rendu open-source, afin que “tout le monde puisse l’utiliser librement”. Ce lancement intervient après un petit retard : Musk avait annoncé début octobre vouloir “purger la propagande” avant la mise en ligne du service. Un discours qui fait écho aux critiques de plusieurs responsables politiques républicains aux États-Unis, qui accusent Wikipédia de biais progressistes.
 

Alors que Wikipédia repose sur une écriture collaborative, alimentée et vérifiée par des bénévoles du monde entier, Grokipedia fait le pari du contenu généré par l’intelligence artificielle, notamment via l’IA Grok développée par xAI. Chaque page cite des sources, comme le requiert la logique encyclopédique, mais plusieurs experts signalent déjà des formulations influencées par une vision politique conservatrice.
 

Le contexte du lancement est explosif. En avril, un procureur fédéral nommé par Donald Trump a remis en question le statut fiscal de la Fondation Wikimedia, l’accusant de “manipulation de l’information”. Deux élus républicains mènent aussi une enquête contre le site, soupçonné de “chercher à influencer l’opinion”.
 

Elon Musk, lui, assure vouloir corriger ces biais. Il promet une version 1.0 bientôt, “dix fois meilleure” que la version actuelle. Mais de premières voix dénoncent un projet qui ne ferait que déplacer le curseur du biais idéologique. Le lancement de Grokipedia ouvre une bataille du savoir en ligne qui s’annonce féroce. Et dans un monde où l’IA écrit de plus en plus la réalité… qui décidera demain de ce qui est vrai ?