Dans le détail, la durée moyenne mensuelle des appels via un forfait postpayé atteint 274 minutes, contre seulement 28 minutes pour les utilisateurs prépayés. L’écart confirme deux tendances : la montée en puissance des abonnements postpayés, et l’usage désormais sporadique de l’option prépayée, souvent réservée aux communications ponctuelles. Le téléphone fixe surprend lui aussi par sa résistance. Avec 3,103 millions d’abonnements actifs, il génère 435 millions de minutes d’appels, soit 48 minutes mensuelles par abonnement. Une endurance étonnante à l’heure où tout transite par le mobile.
 

Le marché mobile marocain reste un champ de bataille à trois têtes. Médi Télécom détient 35,45 pour cent de parts de marché. Wana Corporate possède 32,59 pour cent de parts de marché. Maroc Télécom contrôle 31,97 pour cent du marché mobile. Les écarts sont faibles, révélant une concurrence serrée, faite de promotions agressives, de packages data, et d’offres fidélité.
 

En parallèle, le parc national d’abonnements mobiles atteint 58,751 millions de lignes, soit une croissance de 2,36 pour cent en un an. Un chiffre paradoxal, puisqu’il dépasse largement la population : effet cartes SIM multiples, forfaits data, objets connectés.
 

Le volume de SMS sur la même période baisse fortement, atteignant 383 millions de messages, soit moins 17,9 pour cent sur un an. Sans surprise, les messageries instantanées, WhatsApp en tête, continuent de cannibaliser le bon vieux texto.
 

Au deuxième trimestre, les abonnements Internet atteignent 41,184 millions, en hausse de 5,21 pour cent par rapport à juin 2023. Dans ce total, trente-huit virgule trente-trois millions sont des abonnements Internet mobile. Le reste se répartit entre ADSL, fibre optique (FTTH) et solutions TDD/BLR. La fibre poursuit son implantation, portée par la demande croissante streaming, gaming, télétravail et cloud personnel.
 

Sur le fixe, Maroc Télécom domine avec quarante-huit virgule quatre-vingt-neuf pour cent du parc résidentiel et soixante-sept virgule un pour cent du parc professionnel.
 

L’ANRT a reçu 337 réclamations liées aux services télécoms, en nette augmentation. Soixante-deux pour cent concernent la qualité de service, et seize pour cent les aspects contractuels. Dans le détail, cent douze concernent la téléphonie mobile, cent quatre la fibre (FTTH), quatre-vingt-seize l’ADSL et vingt et une seulement le téléphone fixe. Les plaintes reflètent l’exigence croissante des usagers et l’importance d’une infrastructure fiable dans une économie de plus en plus numérique.
 

Avec la croissance continue du parc mobile, l’essor spectaculaire de la fibre et le recul des SMS, le Maroc confirme sa transition vers une consommation data illimitée. La prochaine bataille devrait porter sur la 5G, la couverture fibre régionale et la régulation des prix.