Eurovision 2026 : Israël maintenu, l’Europe se divise
Réunis jeudi à Genève, les diffuseurs de l’UER ont estimé qu’il n’était « pas nécessaire de voter » sur la présence d’Israël, confirmant de fait sa participation à l’édition 2026. Mais cette décision a provoqué une onde de choc immédiate : les chaînes espagnoles, néerlandaises, irlandaises et slovènes ont annoncé qu’elles ne prendraient pas part au concours.
Le boycott s’appuie sur deux arguments majeurs : la situation humanitaire à Gaza et la politisation croissante de l’Eurovision. La polémique enfle depuis 2024, lorsque les votes du public avaient propulsé la candidate israélienne Eden Golan dans le top 5 malgré un rejet massif des jurys nationaux. En 2025, l’Israélienne Yuval Raphael, survivante du 7 octobre 2023, avait terminé deuxième, nourrissant les accusations d’ingérence, de vote coordonné et de campagnes gouvernementales en soutien à Israël.
Pour les pays boycotteurs, la participation d’Israël pose aujourd’hui un problème de neutralité culturelle.
Le secrétaire général de la RTVE espagnole estime que « la situation à Gaza et l’usage politique du concours par Israël rendent impossible la prétention à un événement neutre ». Les diffuseurs irlandais et néerlandais évoquent quant à eux une incompatibilité de valeurs tant que la guerre se poursuit.
À l’inverse, Israël salue une décision « méritée », soutenue par des voix fortes en Europe, dont le ministre allemand de la Culture affirmant que « Israël fait partie de l’Eurovision comme l’Allemagne fait partie de l’Europe ». L’Autriche, pays hôte, regrette le boycott mais soutient pleinement la décision de l’UER.
Face à ces tensions, l’UER a adopté de nouvelles règles censées renforcer la transparence du vote et limiter les campagnes de promotion orchestrées par des États. Ces mesures réduisent notamment le nombre maximal de votes par utilisateur, de 20 à 10, afin de limiter les comportements coordonnés.
L’Eurovision 2026 se dirige vers une édition fracturée, où l’ambiance musicale risque d’être éclipsée par un bras de fer politique inédit. La liste définitive des participants devra être finalisée « avant Noël », laissant quelques jours aux diffuseurs indécis pour trancher. Une chose est sûre : la décision de l’UER pourrait remodeler durablement l’image d’un concours censé être « apolitique », mais rattrapé depuis des années par les réalités géopolitiques.












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