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Expulsion de 45000 marocains résidants en Algérie : « Un rapport pour lutter contre l’oubli »


Rédigé par le Lundi 22 Décembre 2025

Entretien avec Abderrazak El Hannouchi, vice président de la CIMEA 75
CIMEA 75 : Collectif international de soutien aux familles d’origine marocaine expulses d’Algérie



8 Décembre 1975, il y a 50 ans par un hiver froid, le président Boumediene lance le hallali pour l’opération de l’expulsion de quelques 45000 marocains résidant en Algérie pour certains depuis des générations.

Cet acte de vengeance en riposte à la marche verte sera déclenchée dans plusieurs villes Oran Alger Constantine Tlemcen… dans son livre  « les fourmis prédatrices » Fatiha Saïdi  comparent celles-ci  aux fourgons verts et blancs qui durant des jours et des jours « ramassent » les marocains, des enfants des femmes dans  les ecoles, les usines, les maisons , les parcs..et ce le matin de la fête de l’Aid el Kebir …des familles ont été séparées , des enfants arrachés à leurs mères marocaines… leurs biens confisqués.. 

Même tonalité dans les ouvrages de Mohamed Cherfaoui dans « La marche noire » ou dans les livres du poète sociologue Hachemi Salhi dans « la conférence des oiseaux expulsés » où il raconte comment le jour de l'aïd el kebir les autocrates lâchèrent les chiens contre ces marocains qui habitaient ce pays depuis des décennies …

Dépossédés de tous leurs biens, ils trouvent refuge dans l’oriental  à Oujda, Benidrar Nador et Figuig. On notera que nombre de citoyens algériens, outrés par cette ignominie, vont condamner cette opération, allant jusqu’à recueillir femmes et enfants dans leurs maisons.

De ces ouvrages, des archives, des témoignages recueillis , l’équipe du CIMEA75  a réalisé un rapport que nous présente Abderrazak el Hannouchi, acteur associatif militant des droits de l’homme auteur d’un ouvrage  sur le bilan  du parlement  en matière des droits de l’homme , vice-président du collectif .

Entretien avec Abderrazak El Hannouchi, vice président de la CIMEA 75 par la rédaction de LODJ

Vous avez présenté le 17 Décembre au siège du CCME un rapport inédit relatif à l’expulsion il a 50 ans des milliers de marocains résidant en Algérie. Quels sont les outils d’investigation qui vous ont permis d’élaborer ce rapport ?

Abderrazak El Hannouchi : Le travail  que notre Collectif à effectuer sous la direction de notre secrétaire générale Fatiha Saïdi est inédit car pour la  première fois nous avons pu consulter et décrypter de manière scientifique les archives de la Fédération internationale des sociétés de la Croix Rouge et du Croissant rouge établis à Genève . A cela s’ajoute la compulsion d’une multitude documents d’articles de presse de témoignages et de recherches menés pas des historiens et des sociologues dont certains étaient présents à la conférence de presse. 

Ces matériaux nous ont permis d’aboutir à des constats relatifs à la date exacte du début des premières opérations d’expulsions collectives et arbitraires le 8 décembre 1975 comme le souligne le rapport des marocains d’Algérie, au nombre des expulsions soit 45 000personnes, au déroulement des expulsions qui ont eu lieu en même temps dans différentes villes Oran Constantine Tlemcen … dans son livre  « les fourmis prédatrices » Fatiha Saïdi  comparent celles-ci aux fourgons verts et blancs qui durant des jours et des jours
« ramassent » les marocains, des enfants des femmes dans  les ecoles,les usines, les maisons ,les parcs..et ce le matin de la fête de l’Aid el Kebir …
des familles ont été séparées , des enfants arrachés à leurs mères marocaines…leurs biens confisqués..

Et ce, en totale violation à la fois des lois du pays et des lois internationales ?

Abderrazak El Hannouchi : Oui, en violation des engagements pris dans la constitution algerienne, dans les conventions bilatérales et internationales signées par l’Etat algérien. L’ordonnance relative à la gestion des étrangers préconise que les arrêtés d’expulsions doivent être notifies et que toute personne sous le coup d’expulsion a droit à un recours.

Tous ces droits ont été balayés d’un revers de main et nombre de documents consultés et de témoignages entendus nous ont permis de qualifier les différentes violations des droits de l’homme. Les expulsions et la spoliation des biens sont des actes internationalement illicites qui engage la responsabilité de l’Etat algérien. Notre collectif s’appuie sur la Charte des Nations Unies , la Déclaration universelle , les Pactes internationaux pour qualifier ces violations et pour demander reconnaissance des faits  et réparation en conséquence .

Au cours de la conférence Driss Yazami Président du CCME ui suit ce dossier depuis des années a mis l’accent sur la nécessité de lutter contre l’oubli par la transmission et par les livres. Vous avez cité Fatiha Saïdi ..d’autres auteurs comme Hachemi Salhi Mohamed Cherfaoui et d’autres ont témoigné sur cette page noire de l’histoire du Maghreb ..C’est important de se réapproprier ce drame ?

Abderrazak El Hannouchi :  Oui Au-delà de l’exercice de mémoire porteur d’une douleur incommensurable comme le souligne Fatiha Saïdi, nous avons besoin dit-elle de comprendre d’analyser avec le recul de recouper les faits pour reconstituer les morceaux d’une partie de l’histoire trop vite oubliée voire occultée et tournée sans être lue. Pour ce faire, Notre collectif a établi une bibliographie exhaustive des différents récits et témoignages. Nous envisageons également dans cet esprit de nécessaire transmission et lutte contre l’oubli, de réaliser un film documentaire sur cette tragédie.

Vous êtes militants des droits de l’homme et auteur d’un ouvrage sur le bilan du parlement en matière des droits de l’homme. Ce dossier des expulsés est-il présent dans les travaux du parlement ? Quelle importance les députés et le gouvernement accordent ils à cette question ?

Abderrazak El Hannouchi : Cette question était et est présente dans l’agenda du parlement durant les deux dernières décennies à travers les question des députés. La position des gouvernements successifs n’a pas changé avec le soutien des droits légitimes des victimes. Cette a toujours figuré à l’ordre du jour des réunions bilatérales entre le Maroc et l’Algérie   quand les deux pas partageaient des relations diplomatiques. Il  a même eu un comité ad hoc qui devait se pencher sur ce dossier mais le comité n’a jamais pu se réunir.

Le rapport de la CIMEA 75 présenté à Genève et à Rabat est un plaidoyer qui offre la possibilité de recours aux victimes spoliés de leurs biens. De quelle manière ?

Abderrazak El Hannouchi : De l’avis des experts juridiques les violations subies par les victimes de l’expulsion collective et arbitraire   ne tombent pas dans la prescription car ils n’ont jamais été traité par une instance algérienne ou autres. Ce rapport extrêmement bien documenté ouvre la possibilité de voies de recours pour rendre justice aux victimes et à leurs ayants en droit.

​Selon les investigations de la rédaction de lodj

Le président Boumediene commanditaire personnel de cette marche noire avait la ferme intention d'expulser non pas 45 000 mais 350 000 (parallélisme à comprendre avec les 350 000 marcheurs de la marche verte). Seules les condamnations de plus en plus nombreuses des citoyens algériens, outrés par cette ignominie et condamnant cette opération, feront reculer président Boumediene .





Lundi 22 Décembre 2025

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