Marine Le Pen et l’Algérie : une critique acerbe d’un passé qui ne passe pas
Marine Le Pen, dans un élan de verve incisive, a dressé un tableau sombre des relations franco-algériennes. Elle accuse Alger d’un double jeu cynique, refusant obstinément de reprendre ses ressortissants en situation irrégulière tout en continuant à bénéficier des largesses économiques et diplomatiques de la France. "Comment un pays qui se targue de sa souveraineté peut-il, dans le même souffle, rejeter les devoirs qui en découlent ?" s’interroge-t-elle, non sans ironie. Selon elle, l’Algérie, loin d’assumer ses responsabilités internationales, se complaît dans une posture victimaire, exigeant sans cesse davantage tout en rendant à la France une hostilité à peine voilée.
Avec une rhétorique qui rappelle les pamphlets des Lumières, Le Pen fustige ce qu’elle appelle "l’arrogance algérienne", un mélange de déni historique et de revendications incessantes. Elle évoque un pays qui, tout en clamant son indépendance, continue de tendre la main pour recevoir les transferts d’argent de sa diaspora en France, tout en refusant de coopérer sur des dossiers cruciaux comme celui des expulsions. Ce comportement, selon elle, illustre une "ingratitude institutionnalisée" qui mine les efforts de réconciliation et alimente un ressentiment légitime chez les Français.
Face à ce qu’elle perçoit comme une défiance systématique de l’Algérie envers la France, Marine Le Pen propose des mesures radicales, inspirées, dit-elle, par le pragmatisme de Donald Trump. Parmi ces propositions figurent l’arrêt des transferts d’argent vers l’Algérie et la suspension des visas, des leviers qu’elle considère comme essentiels pour contraindre Alger à respecter ses engagements internationaux. "Pourquoi continuer à nourrir un système qui nous méprise ?" lance-t-elle, avec une indignation feinte ou sincère, difficile à dire.
Elle va plus loin en évoquant la possibilité d’une rupture des relations diplomatiques si l’Algérie persiste dans son refus de coopérer. Une telle mesure, bien que drastique, s’inscrirait selon elle dans une logique de souveraineté retrouvée. "La France ne peut pas être l’otage d’un pays qui ne respecte ni ses obligations, ni notre peuple", martèle-t-elle, ajoutant que cette fermeté est la seule voie pour rétablir un équilibre dans des relations qu’elle juge aujourd’hui asymétriques et humiliantes.
Marine Le Pen ne manque pas de rappeler que cette situation trouve ses racines dans un passé colonial dont les séquelles continuent d’empoisonner les relations entre les deux nations. Mais là où d’autres prônent la repentance ou la coopération, elle adopte une posture résolument antagoniste. Pour elle, l’Algérie exploite ce passé pour justifier son immobilisme et ses manquements. "Il est temps de sortir de cette logique de culpabilisation permanente", affirme-t-elle, accusant Alger de manipuler l’Histoire pour détourner l’attention de ses propres échecs politiques et économiques.
Elle critique également la classe politique française, qu’elle accuse de faiblesse et de complaisance. Selon elle, les gouvernements successifs ont trop souvent cédé aux exigences algériennes, par crainte de réveiller les plaies du passé ou de froisser une diaspora influente. Cette attitude, qu’elle qualifie de "soumission déguisée en diplomatie", a conduit à une situation où la France se retrouve dans une position de dépendance morale et économique vis-à-vis de son ancienne colonie.
Marine Le Pen, en adoptant ce ton résolument critique, cherche à se positionner comme la championne d’une France fière et souveraine, refusant de plier face à ce qu’elle considère comme des abus flagrants. Mais sa vision, bien que séduisante pour une partie de l’électorat, soulève des questions sur les conséquences d’une telle rupture. Peut-on réellement envisager une relation franco-algérienne fondée sur la confrontation plutôt que sur le dialogue ? Et quelles seraient les répercussions économiques et sociales d’un tel bras de fer, notamment pour les millions de Franco-Algériens qui vivent entre ces deux mondes ?
In fine, Marine Le Pen, fidèle à son style, a fait de l’Algérie un symbole de tous les maux qu’elle attribue à la faiblesse de la politique étrangère française. Si son discours séduit par sa clarté et sa fermeté, il n’en demeure pas moins empreint d’une charge émotionnelle qui, comme chez Voltaire, pourrait bien masquer des solutions plus nuancées et réalistes. Mais dans une époque où la rhétorique prévaut souvent sur la raison, il semble que ce ton tranchant trouve un écho grandissant.












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