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Geisha : un art ancestral japonais en péril malgré sa fascination mondiale


Rédigé par le Mercredi 9 Juillet 2025

Longtemps perçues comme des symboles d’élégance, de raffinement et de mystère, les geisha demeurent parmi les figures les plus emblématiques de la culture japonaise. Pourtant, cette tradition pluriséculaire est aujourd’hui menacée d’extinction. Malgré l’admiration qu’elles continuent de susciter, notamment sur les réseaux sociaux, elles ne sont plus qu’une poignée à exercer à Kyoto ou Tokyo.



Un savoir-faire d’exception souvent méconnu

Souvent mal interprétées à l’étranger, les geisha ne sont ni des courtisanes ni de simples artistes de scène. Ce sont des hôtesses de prestige, formées durant de longues années à la maîtrise de disciplines traditionnelles telles que la musique, la danse, la cérémonie du thé, l’art floral ou encore l’art de la conversation.

Revêtues de kimonos somptueux, coiffées et maquillées selon un code ancestral, elles incarnent un mode de vie hérité de l’époque Edo (1603–1868), fait d’esthétique, de rigueur et de traditions.


Une disparition progressive et silencieuse

Le déclin est saisissant : on comptait environ 80 000 geisha au début du XXe siècle ; aujourd’hui, il en resterait moins de 300 dans tout le Japon, selon les chiffres du ministère de la Culture. À Kyoto, dans le quartier historique de Gion, seuls quelques dizaines de geiko (terme local pour geisha) et de maiko (apprenties) perpétuent encore cette tradition.

Les causes de cette raréfaction sont multiples : coût prohibitif de la formation, exigences strictes du mode de vie, désintérêt des jeunes générations et concurrence des formes modernes de divertissement.


Une notoriété numérique… qui ne suffit pas

Ironiquement, les geisha rencontrent un regain d’intérêt sur les plateformes comme TikTok ou Instagram. Leurs apparitions — qu’il s’agisse de déplacements en kimono ou de prestations artistiques — fascinent les internautes du monde entier, qui expriment émerveillement et respect. On peut lire : « Voir une geisha est mon rêve » ou encore « Quelle grâce, quelle beauté ! »

Mais derrière cette visibilité se cache une réalité plus morose : la majorité des okiya (maisons de geisha) peinent à recruter, et plusieurs ferment leurs portes, faute de relève.


Préserver un héritage vivant : une course contre la montre

Pour lutter contre cette disparition annoncée, quelques initiatives émergent. Certaines okiya innovent en ouvrant leurs portes au public, en animant des ateliers culturels ou en collaborant avec des marques de luxe. D’autres s’appuient sur le mécénat ou des soutiens institutionnels. Le gouvernement japonais a classé certaines pratiques liées aux geisha comme patrimoine culturel immatériel, mais les ressources allouées restent insuffisantes.

Aujourd’hui, l’image des geisha continue d’inspirer, mais leur avenir reste incertain. Tant que cette tradition ne bénéficiera pas d’un véritable appui local et d’une politique culturelle ambitieuse, elle risque de s’éteindre à petit feu, dans une société japonaise de plus en plus tournée vers la modernité.


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Salma Labtar
Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC. Dompteuse de mots, je jongle avec... En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 9 Juillet 2025

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