La parole d’un fils éploré, l’écho d’une nation
Devant la foule recueillie, Zefzafi a parlé d’une franchise rude et digne. Mais sa voix portait bien au-delà de la douleur d’un fils endeuillé : elle cherchait à se faire l’écho d’un pays tout entier. Le Maroc est un tout indivisible, rappelant que l’intérêt national est la mesure suprême à laquelle doivent se plier opinions et divergences.
Cette déclaration, dans un contexte de funérailles, prend la valeur d’un manifeste. Elle s’élève comme un rappel à dépasser les fractures, à suturer une plaie qui ne cesse de hanter le lien national. Ce qui aurait pu n’être qu’un moment de tristesse familiale devient alors un instant de vérité collective.
Le courage d’un mot simple : réconciliation
Le détenu, condamné à vingt ans de prison pour son rôle dans le Hirak, a choisi de parler la le langage de l’unité. Et ce langage, parce qu’il jaillit d’un homme qui a incarné la contestation, prend une résonance singulière. Sa parole n’est pas neutre, elle porte le poids des épreuves et de l’enfermement. C’est ce qui lui confère dans un moment unique, la perte d’un père, cette densité morale : l’un de ceux qui furent désignés comme fauteurs de troubles affirme aujourd’hui que l’essentiel est de préserver la patrie commune.
Une opportunité à saisir
« Nasser Zefzafi… Il est temps que cette blessure se referme ! Le discours d’adieu que Nasser Zefzafi a prononcé aujourd’hui lors des funérailles de son défunt père, devant la foule des personnes venues présenter leurs condoléances, peut en réalité valoir comme un mot de bienvenue à un nouveau moment marocain.
Je voudrais ici être l’écho de ce qui habite les cœurs de tous, y compris celui du Roi : il est temps que cette blessure se referme.
Il est temps pour nous tous de rappeler - comme Nasser l’a évoqué dans son discours avec un courage éthique « rifain » - que la patrie est une et que « le Maroc est un tout indivisible, de son Sahara à son Nord, de son Est à son Ouest, et que rien ne prime sur l’intérêt de la patrie, même s’il faut donner son sang pour chaque parcelle de sa terre.
Il est temps pour toutes ces énergies de prendre conscience que la construction de la patrie - à une seule vitesse et non à deux- et sa défense sont la responsabilité de tous, du sommet de la pyramide jusqu’à sa base, surtout en cette période troublée de l’histoire où la logique de la force et de la coercition est revenue à l’agenda des puissants du monde.
Il est temps que les portes de la prison de Tanger s’ouvrent grand.
Il est temps que la blessure se referme. »












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