Un parti qui se réinvente par le terrain
La rencontre de Rabat, présidée par Nizar Baraka, n’était pas une simple réunion de bilan. C’était un signal politique fort : celui d’un parti qui veut sortir de la logique électoraliste pour s’ancrer dans une logique sociétale. Les membres du comité exécutif, les organisations parallèles, les liaisons professionnelles étaient là pour tirer une conclusion : la politique peut redevenir un outil de mobilisation et de service public.
Cette initiative n’est pas un gadget. Elle structure un mouvement profond : celui de la réhabilitation de la culture du bénévolat comme pilier de la cohésion nationale. La proposition de créer un Institut National du Bénévolat en est la preuve. En d’autres termes, l’Istiqlal ne veut pas seulement susciter l’engagement, il veut l’organiser, le former et le pérenniser.
Réponse stratégique aux crises
Cette démarche n’arrive pas par hasard. Dans un contexte marqué par des campagnes hostiles visant à fragiliser la confiance des Marocains dans leurs institutions, l’Istiqlal choisit la voie la plus exigeante : celle de l’action constructive. Plutôt que de répondre aux attaques par le bruit médiatique, le parti répond par le concret : aide aux éleveurs pour bénéficier des 11 milliards de dirhams d’aides publiques, sensibilisation sur la souveraineté alimentaire, programmes de proximité avec les jeunes et les femmes.
C’est une réponse politique et sociale à la fois : renforcer le front intérieur avant d’affronter les défis extérieurs.
La cause nationale comme fil rouge
L’échéance d’octobre au Conseil de sécurité a été au cœur des discussions. Nizar Baraka a insisté sur la mobilisation générale pour défendre l’initiative marocaine d’autonomie, solution réaliste et crédible au conflit du Sahara. Là encore, l’approche est claire : créer un continuum entre engagement citoyen et diplomatie nationale. Un peuple mobilisé est le meilleur ambassadeur de sa cause.
Un pari sur la jeunesse
Avec plus de 1500 activités bénévoles déjà recensées et un objectif de dépasser les 2000 d’ici 2025, le programme touche une corde sensible : celle de la jeunesse en quête de sens et d’utilité sociale. L’Istiqlal parie sur cette génération pour faire du bénévolat non pas un acte ponctuel mais un réflexe civique, contribuant ainsi à fabriquer un Maroc plus solidaire et plus résilient.
Un message pour toute la classe politique
L’initiative « 2025, Année du Bénévolat » pourrait être plus qu’un succès istiqlalien : elle pourrait devenir un modèle pour toute la scène politique. Dans un pays où les partis peinent souvent à exister en dehors des périodes électorales, cette stratégie démontre qu’il est possible d’occuper le terrain autrement, de redonner confiance aux citoyens et de reconnecter la politique avec le réel.
Si l’Istiqlal tient le cap et évite l’écueil d’une récupération purement partisane, il pourrait bien ouvrir une nouvelle ère : celle d’une politique qui ne se contente pas de débattre, mais qui agit et qui rassemble. Dans un Maroc en quête de repères, ce pari sur le bénévolat pourrait devenir la matrice d’un nouveau contrat social, où chaque citoyen retrouve sa place et sa voix.