Les victimes se trouvaient en plein travaux de préparation : élagage, réparation de toitures, installation de protections. La pluie et les rafales ont déjà commencé à secouer les villes côtières, notamment autour de Port Royal et Kingston.
Le Premier ministre Andrew Holness prévient : « Je ne pense pas qu’une seule infrastructure dans l’ouest puisse résister à un ouragan de cette puissance ». Sa consigne est claire : évacuer les zones vulnérables, notamment les littoraux et les vallées sujettes aux glissements de terrain.
Pourtant, beaucoup refusent de partir. Une partie des habitants, traumatisés par les mauvaises conditions des abris publics dans le passé, préfèrent rester chez eux. Une décision risquée alors que l’eau pourrait monter jusqu’à 4 mètres sur les côtes du sud, selon le Centre américain des ouragans (NHC).
Plus de 881 abris sont ouverts pour les 2,8 millions d’habitants de l’île. Les ports et l’aéroport de Kingston ont été fermés. Les autorités jamaïcaines redoutent une situation comparable aux pires catastrophes de la région. L’inquiétude est renforcée par la vitesse très faible de déplacement de Melissa : 4 km/h seulement. Résultat : la tempête risque de stagner et de s’acharner sur les mêmes zones pendant des heures. Les pluies torrentielles pourraient déclencher des coulées de boue meurtrières, surtout que les sols sont déjà saturés après plusieurs semaines humides.
Melissa a déjà causé au moins 4 décès dans sa trajectoire, en Haïti et en République dominicaine. Les experts insistent sur un lien avec le réchauffement climatique : eaux plus chaudes, ouragans plus intenses, montée du niveau marin. La Jamaïque garde aussi en mémoire le souvenir dramatique de l’ouragan Gilbert en 1988 : 40 morts, une île défigurée.
Après la Jamaïque, Melissa devrait toucher Cuba dès mercredi, où des évacuations ont déjà commencé. Les Bahamas et les îles Turques-et-Caïques sont aussi sur la trajectoire. Pour l’instant, le mot d’ordre est simple : se mettre à l’abri et attendre. Les prochaines 24 heures seront décisives. Si Melissa ne s’affaiblit pas, la Jamaïque pourrait vivre l’un de ses pires épisodes climatiques du siècle. On garde un œil sur la situation heure par heure.












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