Les faits remontent au 1er juillet 2024. Ce jour-là, un docker impliqué dans des activités illégales avait été forcé de monter dans un véhicule par Ben Saddik et deux complices. Selon l’enquête, l’enlèvement serait lié à une transaction de drogue avortée : la victime avait touché une avance pour récupérer une cargaison de cocaïne, qu’elle n’a finalement jamais livrée. Retenu contre son gré, l’homme aurait été pressé de coopérer. Son calvaire a pris fin grâce à l’intervention rapide de la police, alertée par sa sœur.
À l’issue du procès tenu en novembre, le parquet avait requis quatre ans de prison ferme – une demande que les juges ont suivie strictement. Ben Saddik a été reconnu coupable de séquestration avec menaces de mort, détention d’armes prohibées et participation à une organisation criminelle. Le tribunal a estimé que son rôle central justifiait une sanction sévère.
Âgé de 34 ans, le combattant d’origine rifaine cumule les déboires judiciaires depuis plusieurs années. Né à Anvers en 1990 au sein d’une famille originaire de Bni Hadifa, il s’est illustré très tôt en kickboxing, atteignant le sommet en remportant le Glory Heavyweight Grand Prix en 2018.
Cette nouvelle condamnation intervient dans la foulée d’une autre affaire majeure. En juin 2025, la cour d’appel d’Anvers l’avait déjà reconnu coupable de blanchiment d’argent à hauteur de plus de 1,2 million d’euros, via un système complexe incluant faux contrats, opérations immobilières et paiements numériques. Il avait alors été condamné à 40 mois de prison, dont la moitié avec sursis, en compagnie de son frère et d’un complice.
Les ennuis judiciaires de Ben Saddik avaient commencé bien plus tôt, notamment en 2021, lors de l’opération Sky, vaste enquête internationale sur le crime organisé. Soupçonné de trafic de téléphones cryptés, il avait passé près de 18 mois en détention provisoire, tout en poursuivant un traitement contre un cancer de la thyroïde diagnostiqué plusieurs années auparavant.
Sur le plan sportif, ces affaires ont profondément perturbé sa carrière. L’organisation GLORY l’a sanctionné à plusieurs reprises pour comportement antisportif, infractions disciplinaires et dopage. Plusieurs suspensions ont ponctué son parcours, dont une ayant conduit à l’annulation d’une victoire en 2022. Malgré ces turbulences, Ben Saddik avait réalisé un retour remarqué en 2025 et atteint les demi-finales du tournoi Glory 100.
La condamnation de décembre 2025 implique une incarcération immédiate, la peine excédant le seuil permettant des aménagements automatiques en droit belge. Le rôle moteur attribué à Ben Saddik dans l’enlèvement a pesé lourdement dans le verdict final.












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