Par Adnane Benchakroun
Mais mon ventre gourmand reste insatisfait.
Trop vite je dévore, en hâte à l'affût,
Les vieux restaurants m'ont ce vice infusé.
Je n'ai point l'art sacré de dresser une table,
L'étiquette m'échappe, elle est impitoyable.
Nostalgie me ronge, des saveurs du passé,
La soupe de ma mère, oh Harira adorée !
Le couscous de mamie, joyau de mes festins,
Et le tajine de poulet, souvenir enfantin.
Je parcours les bistrots, qu'ils soient vieux ou récents,
Mais nulle part je ne trouve ces plats si réconfortants.
Les salades marocaines, délices en entrée,
Deviennent sous les traiteurs un vrai massacre à pleurer.
J'ai tenté d'apprendre, de devenir maître en cuisine,
Mais mes efforts sont vains, et mon ardeur s'échine.
Des cours j'ai suivi, avec grande attention,
Du Thermomix au robot multifonction,
J'ai tout acquis, tout essayé, tout acheté,
Mais en cuisine, hélas, je reste désemparé.
Les tutos sur YouTube, je les suis avec zèle,
Mais mes plats sont toujours un échec, une querelle.
Chaque recette tentée se solde par un fiasco,
Je dois l'admettre, je suis un cuisinier maudit.
Je voudrais faire une sauce, une salade exquise,
Ou cuire un bon steak, mais rien n'est à ma guise.
Mes résultats sont nuls, il faut le reconnaître,
Cuisiner n'est pas pour moi, c'est une dure vérité.
Hélas, pour mon malheur, je n'apprendrai jamais,
À manier les saveurs, à enchanter un palais.
Peut-être est-ce le destin, une farce bien cruelle,
De me voir condamné à une cuisine si rebelle.
Oh, comment me consoler, où trouver le remède ?
À ces plats ratés, à ces saveurs de misère ?
Peut-être dans un rêve, un jour viendra la chance,
De savourer enfin, un festin en abondance.