L’arganier, nouvel enjeu de la rivalité entre le Maroc et l’Algérie
Cette initiative, qui s’inscrit dans une stratégie de développement durable, vise à concurrencer le Maroc, leader mondial incontesté de la production d’huile d’argan. L’arganier, un arbre endémique du sud-ouest marocain, est non seulement une ressource économique précieuse, mais aussi un symbole culturel et écologique.
L’Algérie a identifié plusieurs régions propices à la culture de cet arbre résistant à la sécheresse, notamment dans les zones semi-arides. Ce projet s’inscrit dans une volonté de diversifier son économie, encore largement dépendante des hydrocarbures. "L’arganier est une ressource stratégique pour l’avenir", a déclaré un responsable algérien, soulignant les retombées économiques potentielles de cette initiative.
Cependant, ce projet soulève des questions. L’arganier pousse naturellement dans des conditions spécifiques, et sa culture à grande échelle en dehors de son habitat naturel pourrait poser des défis écologiques. De plus, le Maroc bénéficie d’un savoir-faire ancestral et d’une reconnaissance internationale, notamment à travers l’inscription de l’arganier au patrimoine immatériel de l’UNESCO. L’huile d’argan marocaine est également protégée par une Indication Géographique Protégée (IGP), ce qui limite les opportunités pour les concurrents étrangers.
Ainsi, cette initiative pourrait intensifier la compétition dans un marché en pleine expansion, notamment en Europe et en Asie. Le projet s’inscrit dans une rivalité historique entre les deux pays voisins, exacerbée par des tensions diplomatiques récentes. En outre, il pourrait offrir des opportunités d’emploi dans les régions rurales algériennes, tout en sensibilisant à l’importance de la préservation des écosystèmes.
À l’échelle internationale, ce projet rappelle des initiatives similaires dans d’autres pays cherchant à se positionner sur des marchés dominés par des acteurs historiques, comme l’Afrique du Sud avec le rooibos ou l’Inde avec le thé Darjeeling. Cependant, le succès de ces initiatives dépend souvent de la capacité à allier innovation et respect des traditions.
À court terme, le projet algérien pourrait susciter des débats sur la protection des ressources naturelles et la concurrence sur les marchés internationaux. À long terme, il reste à voir si l’Algérie pourra rivaliser avec le Maroc dans un secteur où ce dernier dispose d’un avantage historique et culturel.












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