Par El Montacir Bensaid
L'occident n'est pas la démocratie !
Je me suis indigné.
La même voix a repris :
Les pays dits civilisés ne le sont pas !
J'étais outré.
Elle insistait :
Les instances internationales sont des baudruches, des coquilles vides !
Scandale ! Quoi croire ?
La petite voix se faisait impérieuse :
Réveille-toi! Oû vois-tu de la justice, de la compassion,de la morale?
Mais, mais, à l'école française de mon enfance et jusqu'au bac,
on m'a parlé d'abolition de l'esclavage,
des luttes contre le bolchevisme et le nazisme,du siècle des lumières, des grands penseurs...
La voix, the voice, commençait à perdre patience:
On t'a embobiné pour mieux t'assujettir.
Quand on parle de droits,de justice,d'équité, tu n'es pas concerné frérot !
Non, non, là ça divague !
Petite voix de mon coeur , voice de mi corazon,on parle de qui alors?
Et bien la civilisation,la convention.
De Genève, la Déclaration des droits de l'homme et tout le schmilblick ,
ce n'est pas pour les arabes,les africains,les afghans ,une partie des asiatiques et j'en passe.
Devant mon étonnement, voire mon manque de discernement,la voix reprend:
Qu'est ce qu'il te faut frérot ?
Un enfant ukrainien vaut un enfant palestinien?
Un envahisseur israélien vaut un envahisseur russe?
On m'aurait manipulé ?
Tous ces poèmes d'amour appris et recités :
Du pipeau?
Toutes ces injustices dénoncées, l'affaire Dreyfus , le massacre des indiens d'Amérique...
Du pipeau ?
C'était juste pour que l'occident se refasse une virginité ?
La petite voix, un sanglot étouffé, reprit :
Qu'est ce qu'il te faut ?
Regarde Gaza, pense Gaza, vis Gaza !
Tu trouveras toutes les réponses à ta quête d'une justice qui n'existe
que pour certains pas pour d'autres.
Elle ajouta désespérée :
Je n'entends que le bruit des canons,
le fracas des bombes et les bottes des assassins qui claquent,
sous les applaudissements des "Défenseurs de la civilisation occidentale"
Désemparé, je cherchais une réplique à ce murmure incessant dans ma tête.
Hélas, je dus me rendre à l'évidence
la petite voix de ma conscience était plus lucide que celle de mon intelligence.