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La Tbourida, art équestre et patrimoine culturel

Du 5 au 11 juin à Dar Es Salam


Rédigé par La Rédaction le Mardi 30 Mai 2023

Mot magique qui sublime la plus merveilleuse des montures, évoque la bravoure des cavaliers et les épopées de nos guerriers, rappelle les chevaux qui halètent, font jaillir des étincelles et voler la poussière… Où le souffle des chevaux se confond avec la détonation synchronisée de clôture de chevauchées autant folles qu’ordonnées... Image d’exhibition festive envoûtante pour les nationaux comme pour les étrangers, particulièrement prisée par les photographes et les artistes peintres qui en font un de leurs sujets de prédilection.



Par Jamal HAJJAM

La Tbourida, baptisée "Fantasia" par le grand peintre Eugène Delacroix -subjugué surtout par son aspect exhibitionniste, d'où l'appellation-, est classée patrimoine immatériel de l'Unesco depuis 2021. Cette richesse culturelle marocaine qui se manifeste par la simulation d'assauts militaires, redonne rendez-vous au public rbati (pas que), du 5 au 11 juin à Dar Es Salam, pour la 22ème édition du Trophée Hassan II "Tbourida, Championnat du Maroc des Arts Équestres Traditionnels".

Les meilleures troupes équestres du Royaume seront mises en compétition avec la participation de 24 "Sorbas", dont 18 Sorbas Seniors, âgés de 17 ans et plus, et 6 Sorbas Juniors, âgés de 12 à 16 ans qui se sont qualifiées à ce grand évènement prestigieux à l'issue de différents concours régionaux et interrégionaux, organisés tout au long de l’année.

Une semaine de fête donc où le cheval qui appelle le sacré et force le respect, qui a de tout temps imposé estime et déférence, s'érigera encore en un piédestal où l'on apprend la modestie.

Pratiquement, chaque parade de Tbourida est effectuée par une troupe constituée d’un nombre impair de cavaliers et de chevaux (de 15 à 25), alignés côte à côte et au milieu desquels se place le chef de la troupe sous la direction duquel cavaliers et chevaux exécutent une parade composée de deux parties principales.

La première est la "hadda", ou le salut de la troupe qui entre au trot en piste et réalise un maniement d’armes acrobatique, puis se repositionne à son point de départ.

La deuxième est la "talqa", où les troupes repartent au galop et effectuent un tir au fusil avant de se retirer, simulant un départ collectif à la guerre. Les cavaliers portent des costumes et des accessoires d’époque incluant notamment un turban, des vêtements drapés, des babouches, un petit livret du Coran et une épée arabe ancienne. Les chevaux, eux, sont harnachés avec du matériel cousu et décoré de manière traditionnelle.
 
Le cheval Barbe, porte flambeau...

La monture, élément central des épopées guerrières et, aujourd'hui, de cet art traditionnel qu'est la Tbourida, n'est autre que le cheval Barbe et le cheval Arabe Barbe issu du croisement des deux races, sans lesquels la Tbourida ne serait peut-être pas ce qu'elle est.

L'existence du cheval Barbe marocain, l'une des plus anciennes races de chevaux, remonte à plusieurs milliers d'années. C'est ce qui est attesté par des peintures rupestres et par d'anciennes inscriptions gravées trouvées sur les murs de grottes dans les montagnes du Rif et de l'Atlas et dans les vallées sahariennes.

Les scientifiques avancent de nombreuses théories sur la véritable origine du cheval Barbe, mais la plus plausible est que cette race descend de plusieurs chevaux sauvages, qui ont pu survivre aux périodes glaciaires, une théorie qui a pu être confirmée par les experts en paléontologie.

L'étude de fossiles anciens et l'analyse de l'ADN ont par ailleurs confirmé l'utilisation de ces chevaux par les Amazighs dans les guerres et la chasse, ainsi que dans le commerce et les compétitions. Apprivoisé d'abord par les peuples Amazighs, les Romains l'ont adopté à leur tour après leur conquête de l'Afrique du Nord, mais ne s'est réellement répandu en Europe que depuis le 7ème siècle de notre ère avec la conquête arabo-berbère de Al-Andalus, gagnant de ce fait l'Espagne, le sud de la France et plus tard les colonies espagnoles, comme il a pu gagner la Grande-Bretagne qui l'a utilisé dans les guerres, les compétitions et autres.

Malgré la force du cheval Arabe, le cheval Barbe s'est avéré plus efficace par sa capacité d'endurance plus grande. Lors des conquêtes islamiques de l'Afrique du Nord, les chevaux arabes ne pouvaient assumer pleinement en raison de la nature du terrain au Maroc et de ses hautes montagnes. Ils ont donc opté pour le cheval Barbe pour sa force, sa résistance et son endurance.

Ce cheval diffère également de l'Arabe par son aspect extérieur. Son visage est plus grand et son cou est de longueur moyenne. Son dos est droit, ses épaules fortes, avec une poitrine large, des cuisses aplaties et des muscles fessiers robustes. Le croisement des deux races a cependant donné un résultat heureux associant robustesse et élégance.

L'inscription de la Tbourida sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO conforte la dimension symbolique de cette pratique équestre séculaire et contribue désormais à lui assurer la continuité, à mettre en valeur les races équines qui font son label et de faire rayonner les traditions marocaines authentiques, notamment les rituels, aptitudes et savoir-faire relatifs à l’habit traditionnel, à l’artisanat, outre le legs oral indissociable de cette pratique équestre et du cheval.





Mardi 30 Mai 2023

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