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La poésie marocaine : survivance d’un art ou laboratoire du sensible ?


Rédigé par La Rédaction le Dimanche 11 Mai 2025

Avec plus de 300 recueils publiés en 2022–2023, la poésie occupe une place notable dans la production éditoriale marocaine. Bien plus qu’un ornement littéraire, elle demeure, dans un monde en accélération, un espace où le langage respire autrement. Mais derrière la profusion des titres, quels enjeux de visibilité, de réception et de transmission se posent à la poésie aujourd’hui ?



Une abondance de voix… et une solitude de lecteurs

Le chiffre peut surprendre : en volume, la poésie représente près de 20 % de la production littéraire nationale. C’est un phénomène unique dans la région. Cette vitalité s’explique par la facilité relative d’autoédition (des recueils souvent courts, peu coûteux à imprimer), mais aussi par la persistance d’une tradition orale, mystique et symbolique dans les cultures marocaines.

Mais qui lit ces poètes ? Peu présents en librairie, rarement chroniqués dans la presse, ces ouvrages souffrent d’un manque de diffusion chronique. Les tirages excèdent rarement 200 exemplaires. Beaucoup finissent dans des cartons, voire dans les mains des seuls proches de l’auteur.

Un art sans marché

La poésie ne se vend pas, ou si peu. Aucun prix littéraire majeur ne la récompense régulièrement. Les maisons d’édition la fuient ou l’acceptent à compte d’auteur. Elle n’a pas de programme de traduction dédié, pas de festival national stable et pérenne, pas de dispositif de lecture publique régulier.

Cela n’empêche pas les poètes d’écrire — mais cela limite leur audience. Cette marginalité assumée est parfois revendiquée : la poésie ne serait pas un produit de masse. Mais dans un pays où le besoin de langage symbolique est vital, cet effacement devient un manque.

La voix poétique, entre résistance et reconstruction

Pourtant, la poésie marocaine actuelle est tout sauf poussiéreuse. Elle est politique, amoureuse, urbaine, spirituelle, lyrique, cryptée ou directe. Elle explore la langue dans toutes ses dimensions : arabe classique, darija, français, amazighe — parfois tout cela à la fois.

Elle dit les injustices, le désir, l’exil, les mères, les villes, l’éveil, l’échec. Mais elle le dit dans une langue que peu savent encore entendre. Il ne manque pas de poètes au Maroc. Il manque des lecteurs qui savent les reconnaître, les questionner, les accueillir.

L’avis de l’avocat du diable

Le Maroc produit de la poésie comme il produit des tapis : à la main, avec patience, dans l’ombre. Mais qui marche encore dessus ? Tant que la poésie restera une affaire de poètes, elle sera un art mort. Il faut en faire un art de société : la faire lire à l’école, la faire hurler dans la rue, la faire vibrer dans les bus. Sinon, elle sera belle. Mais muette.

Édition marocaine – Production éditoriale – Subventions publiques – Centralisation géographique – Littérature – Sciences humaines – Tirage faible – Dépendance institutionnelle – Diffusion limitée – Langue arabe – Langue française – Langue amazighe – Vulnérabilité structurelle – Lecture publique – Lectorat élitiste – Accès au livre – Numérique – Écosystème du livre – Commande publique – Château de cartes






Dimanche 11 Mai 2025

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