Une abondance de voix… et une solitude de lecteurs
Le chiffre peut surprendre : en volume, la poésie représente près de 20 % de la production littéraire nationale. C’est un phénomène unique dans la région. Cette vitalité s’explique par la facilité relative d’autoédition (des recueils souvent courts, peu coûteux à imprimer), mais aussi par la persistance d’une tradition orale, mystique et symbolique dans les cultures marocaines.
Mais qui lit ces poètes ? Peu présents en librairie, rarement chroniqués dans la presse, ces ouvrages souffrent d’un manque de diffusion chronique. Les tirages excèdent rarement 200 exemplaires. Beaucoup finissent dans des cartons, voire dans les mains des seuls proches de l’auteur.
Un art sans marché
La poésie ne se vend pas, ou si peu. Aucun prix littéraire majeur ne la récompense régulièrement. Les maisons d’édition la fuient ou l’acceptent à compte d’auteur. Elle n’a pas de programme de traduction dédié, pas de festival national stable et pérenne, pas de dispositif de lecture publique régulier.
Cela n’empêche pas les poètes d’écrire — mais cela limite leur audience. Cette marginalité assumée est parfois revendiquée : la poésie ne serait pas un produit de masse. Mais dans un pays où le besoin de langage symbolique est vital, cet effacement devient un manque.
La voix poétique, entre résistance et reconstruction
Pourtant, la poésie marocaine actuelle est tout sauf poussiéreuse. Elle est politique, amoureuse, urbaine, spirituelle, lyrique, cryptée ou directe. Elle explore la langue dans toutes ses dimensions : arabe classique, darija, français, amazighe — parfois tout cela à la fois.
Elle dit les injustices, le désir, l’exil, les mères, les villes, l’éveil, l’échec. Mais elle le dit dans une langue que peu savent encore entendre. Il ne manque pas de poètes au Maroc. Il manque des lecteurs qui savent les reconnaître, les questionner, les accueillir.
Mais qui lit ces poètes ? Peu présents en librairie, rarement chroniqués dans la presse, ces ouvrages souffrent d’un manque de diffusion chronique. Les tirages excèdent rarement 200 exemplaires. Beaucoup finissent dans des cartons, voire dans les mains des seuls proches de l’auteur.
Un art sans marché
La poésie ne se vend pas, ou si peu. Aucun prix littéraire majeur ne la récompense régulièrement. Les maisons d’édition la fuient ou l’acceptent à compte d’auteur. Elle n’a pas de programme de traduction dédié, pas de festival national stable et pérenne, pas de dispositif de lecture publique régulier.
Cela n’empêche pas les poètes d’écrire — mais cela limite leur audience. Cette marginalité assumée est parfois revendiquée : la poésie ne serait pas un produit de masse. Mais dans un pays où le besoin de langage symbolique est vital, cet effacement devient un manque.
La voix poétique, entre résistance et reconstruction
Pourtant, la poésie marocaine actuelle est tout sauf poussiéreuse. Elle est politique, amoureuse, urbaine, spirituelle, lyrique, cryptée ou directe. Elle explore la langue dans toutes ses dimensions : arabe classique, darija, français, amazighe — parfois tout cela à la fois.
Elle dit les injustices, le désir, l’exil, les mères, les villes, l’éveil, l’échec. Mais elle le dit dans une langue que peu savent encore entendre. Il ne manque pas de poètes au Maroc. Il manque des lecteurs qui savent les reconnaître, les questionner, les accueillir.
L’avis de l’avocat du diable
Le Maroc produit de la poésie comme il produit des tapis : à la main, avec patience, dans l’ombre. Mais qui marche encore dessus ? Tant que la poésie restera une affaire de poètes, elle sera un art mort. Il faut en faire un art de société : la faire lire à l’école, la faire hurler dans la rue, la faire vibrer dans les bus. Sinon, elle sera belle. Mais muette.












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