Une génération qui refuse les étiquettes
Dans les années 2000, la scène “underground” marocaine se résumait souvent au rock, au rap ou à la fusion gnawa. Mais en 2025, la réalité est beaucoup plus diverse. Le pays vibre désormais au rythme de l’électro-gnawa, du trap amazigh, du pop-soul marocain, ou encore de l’indie folk bilingue. Des artistes comme Dizzy DROS, Manal Benchlikha, Nouamane Belaiachi, MADD, Soultana, ou encore les collectifs Gnawa Lab et CasaWave forment un écosystème créatif d’une vitalité rare. Leur point commun : l’indépendance.
Ces musiciens produisent souvent leurs morceaux eux-mêmes, financent leurs clips, créent leurs propres labels, et s’appuient sur les réseaux sociaux pour diffuser leurs œuvres. Cette autonomie n’est pas qu’un choix artistique, c’est un acte militant.
Dans un pays où les circuits de production musicale restent limités et dominés par quelques majors, la scène alternative offre une respiration culturelle, un contrepoids à la standardisation. “On ne veut pas attendre d’être validés par la télé ou les radios, on veut juste exister à notre manière”, confiait récemment un jeune producteur casablancais lors du festival L’Boulevard.
Ces musiciens produisent souvent leurs morceaux eux-mêmes, financent leurs clips, créent leurs propres labels, et s’appuient sur les réseaux sociaux pour diffuser leurs œuvres. Cette autonomie n’est pas qu’un choix artistique, c’est un acte militant.
Dans un pays où les circuits de production musicale restent limités et dominés par quelques majors, la scène alternative offre une respiration culturelle, un contrepoids à la standardisation. “On ne veut pas attendre d’être validés par la télé ou les radios, on veut juste exister à notre manière”, confiait récemment un jeune producteur casablancais lors du festival L’Boulevard.
De la rue aux festivals : la nouvelle carte du son marocain
Ce qui frappe dans cette nouvelle vague, c’est la diversité des espaces où elle s’exprime. Les grandes villes comme Casablanca, Rabat, Marrakech et Tanger sont devenues des laboratoires sonores. Mais c’est souvent dans les lieux alternatifs : cafés culturels, friches artistiques, rooftops ou studios improvisés que tout commence.
Des événements comme L’Boulevard, Visa For Music, Tanjazz, Atlas Electronic ou Oasis Festival ont joué un rôle majeur dans la visibilité de cette scène. Ils ont offert à des artistes marginaux hier, un public fidèle aujourd’hui. Les plateformes de streaming, elles, ont bouleversé la donne. En 2024, le Maroc figurait parmi les trois marchés les plus dynamiques d’Afrique du Nord sur Spotify et YouTube Music.
Cette accessibilité numérique a permis à des artistes locaux de toucher une audience internationale parfois sans jamais passer par les médias traditionnels. Mais ce succès digital a aussi son revers : la précarité. Beaucoup de musiciens alternatifs peinent encore à vivre de leur art, entre manque de structures professionnelles, piratage et absence de droits d’auteur réellement appliqués. Malgré cela, la passion reste plus forte que les contraintes.
Des événements comme L’Boulevard, Visa For Music, Tanjazz, Atlas Electronic ou Oasis Festival ont joué un rôle majeur dans la visibilité de cette scène. Ils ont offert à des artistes marginaux hier, un public fidèle aujourd’hui. Les plateformes de streaming, elles, ont bouleversé la donne. En 2024, le Maroc figurait parmi les trois marchés les plus dynamiques d’Afrique du Nord sur Spotify et YouTube Music.
Cette accessibilité numérique a permis à des artistes locaux de toucher une audience internationale parfois sans jamais passer par les médias traditionnels. Mais ce succès digital a aussi son revers : la précarité. Beaucoup de musiciens alternatifs peinent encore à vivre de leur art, entre manque de structures professionnelles, piratage et absence de droits d’auteur réellement appliqués. Malgré cela, la passion reste plus forte que les contraintes.
Une musique qui raconte une société en mouvement
La force de cette scène alternative, c’est sa sincérité sociale. Ses textes parlent du Maroc d’aujourd’hui : jeunesse désillusionnée, chômage, amour, religion, identité, liberté. Là où la chanson commerciale répète des clichés, ces artistes explorent les non-dits. Dizzy DROS, par exemple, a su faire de son rap une tribune sociale.
Avec des morceaux comme Moutanabbi ou Cazafonia, il mêle poésie, colère et lucidité, tout en jouant sur la dualité entre appartenance et marginalité. De son côté, Manal incarne une autre évolution : celle de la femme qui s’impose dans un univers encore largement masculin. Elle chante l’émancipation, la fierté, la vulnérabilité aussi, sans concession. Au-delà des paroles, la scène alternative traduit une mutation identitaire du Maroc.
Les artistes ne rejettent pas leurs racines au contraire, ils les remixent. Le chaâbi devient électro, le malhoun se marie au hip-hop, l’amazigh s’écrit en autotune. Ce brassage, loin de diluer la culture marocaine, la réinvente.
Avec des morceaux comme Moutanabbi ou Cazafonia, il mêle poésie, colère et lucidité, tout en jouant sur la dualité entre appartenance et marginalité. De son côté, Manal incarne une autre évolution : celle de la femme qui s’impose dans un univers encore largement masculin. Elle chante l’émancipation, la fierté, la vulnérabilité aussi, sans concession. Au-delà des paroles, la scène alternative traduit une mutation identitaire du Maroc.
Les artistes ne rejettent pas leurs racines au contraire, ils les remixent. Le chaâbi devient électro, le malhoun se marie au hip-hop, l’amazigh s’écrit en autotune. Ce brassage, loin de diluer la culture marocaine, la réinvente.
Une reconnaissance internationale croissante
Depuis quelques années, les artistes marocains ne se contentent plus d’une audience locale. Ils tournent, collaborent et exportent leurs sons. Des collectifs comme Moroccan Vibes, Koshari Sounds ou Taragalte Beats participent à des festivals en Europe, au Moyen-Orient et même en Amérique latine. Certains signent avec des labels indépendants étrangers tout en restant ancrés dans leur culture.
Cette ouverture internationale est renforcée par l’intérêt des médias étrangers pour le “new Moroccan sound”; un mélange de traditions et de modernité, d’arabe et d’amazigh, de riffs sahariens et de beats électroniques. Le Maroc est ainsi devenu un hub musical du continent africain, à l’image de ce que fut Beyrouth ou Lagos à d’autres époques.
Mais pour que cette énergie se consolide, il faudra davantage d’infrastructures, de soutien institutionnel et de reconnaissance professionnelle. Car derrière chaque tube alternatif se cache une réalité souvent fragile : des artistes passionnés, mais peu protégés.
Cette ouverture internationale est renforcée par l’intérêt des médias étrangers pour le “new Moroccan sound”; un mélange de traditions et de modernité, d’arabe et d’amazigh, de riffs sahariens et de beats électroniques. Le Maroc est ainsi devenu un hub musical du continent africain, à l’image de ce que fut Beyrouth ou Lagos à d’autres époques.
Mais pour que cette énergie se consolide, il faudra davantage d’infrastructures, de soutien institutionnel et de reconnaissance professionnelle. Car derrière chaque tube alternatif se cache une réalité souvent fragile : des artistes passionnés, mais peu protégés.
Une liberté fragile, mais essentielle
La musique alternative marocaine, c’est un cri du cœur. Celui d’une jeunesse qui veut se dire autrement, hors des cadres, sans peur d’être jugée. Elle ne cherche pas la provocation gratuite, mais la vérité artistique. Et si le Maroc veut continuer à rayonner culturellement, il devra accepter cette pluralité de voix.
Car c’est souvent dans les marges que naissent les révolutions esthétiques. Les musiques alternatives d’aujourd’hui sont les classiques de demain. Et quand elles porteront haut les sons de Casablanca, Rabat ou Marrakech sur les scènes du monde, elles rappelleront qu’avant d’être “underground”, elles étaient avant tout authentiquement marocaines.
Car c’est souvent dans les marges que naissent les révolutions esthétiques. Les musiques alternatives d’aujourd’hui sont les classiques de demain. Et quand elles porteront haut les sons de Casablanca, Rabat ou Marrakech sur les scènes du monde, elles rappelleront qu’avant d’être “underground”, elles étaient avant tout authentiquement marocaines.












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