L’arabe, une position centrale… et piégeuse
Selon les données du rapport, près de 70 % des publications sont en arabe. Un chiffre qui pourrait rassurer ceux qui craignent une marginalisation de cette langue dans les espaces numériques et médiatiques. Pourtant, il convient de nuancer.
L’arabe de l’édition est souvent un arabe littéraire, rigide, éloigné des usages quotidiens. Le fossé entre cette langue écrite et l’arabe dialectal, ou darija, pratiqué dans la vie courante, rend de nombreux ouvrages peu accessibles pour une partie de la population, notamment les jeunes et les lecteurs peu lettrés.
De plus, le monde scientifique, en particulier dans les disciplines techniques, continue à s’exprimer en français ou en anglais, ce qui fragmente la culture du savoir.
Le français : toujours là, sans être assumé
Le français représente environ un quart des publications au Maroc. Il reste la langue privilégiée pour les essais, les ouvrages universitaires, les romans de la diaspora, mais aussi pour les maisons d’édition qui visent une visibilité régionale ou internationale.
Sa présence constante suscite un malaise : héritage colonial pour les uns, langue d’ouverture pour les autres, le français est à la fois outil et soupçon. Pourtant, il remplit une fonction incontournable dans la circulation des idées et des œuvres, notamment vers l’Afrique francophone.
L’amazighe et l’anglais : oubliés du circuit éditorial
L’amazighe, pourtant langue officielle depuis 2011, est presque invisible dans l’édition. Faute de typographies disponibles, de traducteurs formés et de lecteurs alphabétisés en tifinagh, les maisons d’édition l’écartent souvent comme une langue à "rentabilité incertaine".
Quant à l’anglais, il reste encore peu présent, malgré l’ouverture croissante des jeunes générations vers cette langue à travers les plateformes, les réseaux sociaux ou les séries. Le monde de l’édition marocain n’a pas encore intégré ce basculement culturel.
L’arabe de l’édition est souvent un arabe littéraire, rigide, éloigné des usages quotidiens. Le fossé entre cette langue écrite et l’arabe dialectal, ou darija, pratiqué dans la vie courante, rend de nombreux ouvrages peu accessibles pour une partie de la population, notamment les jeunes et les lecteurs peu lettrés.
De plus, le monde scientifique, en particulier dans les disciplines techniques, continue à s’exprimer en français ou en anglais, ce qui fragmente la culture du savoir.
Le français : toujours là, sans être assumé
Le français représente environ un quart des publications au Maroc. Il reste la langue privilégiée pour les essais, les ouvrages universitaires, les romans de la diaspora, mais aussi pour les maisons d’édition qui visent une visibilité régionale ou internationale.
Sa présence constante suscite un malaise : héritage colonial pour les uns, langue d’ouverture pour les autres, le français est à la fois outil et soupçon. Pourtant, il remplit une fonction incontournable dans la circulation des idées et des œuvres, notamment vers l’Afrique francophone.
L’amazighe et l’anglais : oubliés du circuit éditorial
L’amazighe, pourtant langue officielle depuis 2011, est presque invisible dans l’édition. Faute de typographies disponibles, de traducteurs formés et de lecteurs alphabétisés en tifinagh, les maisons d’édition l’écartent souvent comme une langue à "rentabilité incertaine".
Quant à l’anglais, il reste encore peu présent, malgré l’ouverture croissante des jeunes générations vers cette langue à travers les plateformes, les réseaux sociaux ou les séries. Le monde de l’édition marocain n’a pas encore intégré ce basculement culturel.
L’avis de l’avocat du diable
Le Maroc est polyglotte, mais son édition reste monologue. Tant que la langue d’édition sera un outil d’exclusion ou de prestige, elle manquera sa vocation première : rassembler, transmettre, faire comprendre. Il est temps de cesser de penser la langue comme une frontière identitaire, et de la considérer comme une passerelle vers l’autre, et vers soi.












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