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Le PLF, moment de vérité ...


Rédigé par le Mardi 28 Octobre 2025



Le PLF, moment de vérité ...

 

Entre reprise fragile et exigences sociales, le PLF 2026 tranche : investissement public maintenu, déficit en baisse, dette stabilisée, pari de croissance à 4,6 %. Reste l’épreuve du réel : exécution, gouvernance et hiérarchisation des priorités dans un contexte international semé d’incertitudes. 

1) Pourquoi ce PLF 2026 est un test

2026 est un moment charnière : l’économie mondiale se normalise sans retrouver pleinement son élan (3,1 % en 2026), dans un climat géopolitique nerveux et des chaînes de valeur plus fragmentées. Le Maroc, lui, revendique une trajectoire relancée et crédible, adossée à un policy-mix plus lisible.]

2) Ce que disent les chiffres (et ce qu’ils taisent)

Le cadrage est clair : déficit à 3 % du PIB (55,4 MMDH), dette du Trésor stabilisée à 65,8 % du PIB, croissance 4,6 % en 2026 après 4,8 % en 2025, avec le retour à l’“Investment Grade” confirmé par S&P. Hypothèses sectorielles : production céréalière 70 M qx et VA agricole +7,9 %. 

Côté politique budgétaire, l’État maintient l’effort d’investissement : 114,8 MMDH au Budget général (6,3 % du PIB, +8,8 % vs LF 2025). La compensation reculerait à 13,9 MMDH (0,8 % du PIB), ce qui libère des marges pour les chantiers prioritaires tout en gardant un coussin social. 

À l’échelle para-publique, le levier EEP demeure décisif : 179,7 MMDH d’investissements prévus en 2026 (+6 % vs 2025), concentrés sur huit groupes (OCP, ONCF, SRM, ONEE, HAO, ONDA, CDG, AREF). Ici se joue une part de la productivité future. 

Côté social, l’addition du dialogue social est réelle (effort cumulé 49,25 MMDH d’ici 2027) et s’ajoute aux dispositifs ciblés (énergie, transport, intrants). Le défi : tenir ce cap sans éroder la trajectoire du déficit ni la crédibilité de la règle budgétaire à venir. 

3) Les arbitrages : pouvoir d’achat, investissement, soutenabilité

Le cadrage 2026 met l’accent sur trois curseurs :

  • Pouvoir d’achat : poursuite des mesures sociales et filet de prix sur produits essentiels, mais avec une charge de compensation en baisse. 
  • Investissement : l’État maintient la pompe (BG 114,8 MMDH, EEP 179,7 MMDH), avec un pari assumé sur l’effet d’entraînement privé (IDE, PPP, FM6I). 
  • Soutenabilité : déficit 3 %, dette 65,8 % ; l’effort repose sur l’exécution et une nouvelle règle LOF centrée dette/MT. 

4) L’État-stratège à l’épreuve de l’exécution

Le talon d’Achille n’est plus le cadrage, c’est l’exécution. Trois nœuds : i) la qualité de sélection des projets et le phasage, ii) la gouvernance (EEP/CST/SEGMA) et la sincérisation des soldes reportés, iii) l’absorption territoriale (répartition régionale, accès au foncier, eau/énergie). La nouvelle règle budgétaire (réforme LOF) et la révision des processus doivent verrouiller cohérence et traçabilité.

5) Moment de vérité

Le PLF 2026 est crédible si trois conditions tiennent :

Hypothèses : 70 M qx et 4,6 % sont atteignables avec une campagne agricole normale et un environnement externe sans choc majeur.
Exécution : 114,8 MMDH (BG) + 179,7 MMDH (EEP) doivent se traduire en taux de réalisation élevés, sinon l’output-gap persistera.
Soutenabilité : 3 % de déficit n’est soutenable que si la désinflation se prolonge et si la règle LOF discipline l’endettement.

 
Verdict : le cadrage 2026 se défend. Son vrai test ne sera pas l’annonce, mais la capacité à délivrer : piloter, prioriser, et rendre compte.

Conjoncture nationale 2026 (croissance, inflation, emploi, productivité)

Le cadrage 2026 table sur 4,6 % de croissance, une désinflation qui se confirme, un investissement public élevé (BG + EEP) et un pari sur la productivité. La question-clé n’est plus l’annonce, mais l’exécution et l’emploi des jeunes et des femmes. 

Après un cycle 2023–2025 heurté, le PLF 2026 opte pour un atterrissage “maîtrisé” : une croissance 4,6 %, tirée par l’investissement public, l’agriculture sur hypothèse 70 M qx, et l’accélération des métiers mondiaux (automobile, aéronautique, électronique, offshoring). La trajectoire combine déficit 3 % du PIB, dette stabilisée et baisse graduelle de l’inflation. Le nerf de la guerre : convertir l’effort d’investissement en productivité mesurable et en emploi (jeunes/femmes), tout en traitant les goulets d’étranglement (eau/énergie, foncier, compétence numérique/IA). 
 

La désinflation internationale, la détente monétaire et le maintien d’un niveau élevé d’investissement public offrent une fenêtre 2026 propice au rattrapage. Le cadrage prévoit une consommation mieux tenue grâce aux gains de pouvoir d’achat (ciblage social, compensation en baisse), une FBCF soutenue par BG et EEP, et une demande externe plus stable. Le talon d’Achille reste l’exécution (délai, phasage, qualité des projets) et la capacité à activer l’emploi par la montée en gamme des compétences (digital/IA) et la participation féminine, encore faible. 

Facts & Figures 

Croissance 2026 : 4,6 % (hypothèse centrale PLF).
 

  • Hypothèse agricole : 70 M qx ; VA agricole en hausse (base météo normale). 
  • Déficit : 3,0 % du PIB (≈ 55,4 MMDH). 
  • Dette du Trésor : ≈ 65,8 % du PIB (stabilisation).
  • Investissement Budget général : 114,8 MMDH (≈ 6,3 % du PIB). 
  • Investissement EEP : 179,7 MMDH (concentré sur grands opérateurs). 
  • Compensation : 13,9 MMDH (≈ 0,8 % du PIB), baisse des charges. 
  • Balance externe : stabilisation, dépendance prix énergie/produits alimentaires.

Conjoncture mondiale 2026 & risques

2026 s’annonce en demi-teinte : croissance mondiale 3,1 %, désinflation graduelle et détente monétaire, mais un monde fragmenté et volatile. Entre marges retrouvées et chocs possibles, le Maroc doit piloter serré pour transformer l’accalmie en opportunité.

L’économie mondiale se normalise sans euphories : la croissance retomberait à 3,1 % en 2026, après un cycle post-pandémique heurté par l’inflation et la géopolitique. L’assouplissement monétaire graduel ouvre des marges, mais la fragmentation des chaînes de valeur, les prix de matières premières sensibles au climat et les risques de chocs énergétiques imposent de la prudence. Pour un pays ouvert comme le Maroc, la conjoncture 2026 reste gérable à condition d’adosser les ambitions d’investissement à une gestion active des risques externes.

Décryptage

La désinflation mondiale s’enracine, les banques centrales desserrent progressivement les taux, le commerce reste bridé par le protectionnisme et des tensions régionales persistantes. Les prix agricoles paraissent modérés à l’horizon 2026 mais restent météo-sensibles ; l’énergie demeure un pass-through clé. Pour le Maroc, l’onde de choc passe surtout par l’Europe (croissance molle), les conditions financières globales et la demande pour les “métiers mondiaux” (automobile, aéronautique, électronique, offshoring). 
 

Facts & Figures 
 

  • Croissance mondiale projetée 3,1 % en 2026 (3,2 % en 2025).
  • Désinflation en 2025 avec détente monétaire prudente. 
  • Prix alimentaires globalement modérés à l’horizon 2026, avec risques climatiques. 
  • Fragmentation des chaînes de valeur : reconfiguration régionale des échanges et politiques industrielles actives. 
  • Compte courant Maroc en 2024 : déficit 1,2 % du PIB (stabilité externe robuste).
  • Hypothèse agricole interne PLF : 70 M qx en 2026, moteur de l’output. 
 

Parution de L'Eco Business du 27 octobre 2025







Mardi 28 Octobre 2025

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