Le football à l’honneur.
Les bons résultats se succèdent après le mondial de Qatar en 2022. Cette année 2025 a vu l’équipe de football décrocher le titre de champion mondial des moins de 20 ans.
Dans le même sillage, notre équipe nationale a remporté la Coupe Arabe aux jeux de Qatar qui se sont déroulés du 1er au 18 décembre. Toutefois, l’événement phare de l’année reste l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations.
Plus qu’une compétition sportive, la CAN 2025 s’est imposée comme un test grandeur nature de la capacité du Maroc à accueillir des événements continentaux d’envergure. Mobilisation sécuritaire, modernisation des stades, fluidité logistique : l’État a voulu démontrer son savoir-faire organisationnel et faire du Sport, à l’instar d’autres nations, un soft-power.
Enjeu central : positionner durablement le Maroc comme hub sportif africain, en prélude au Mondial 2030.
Un tableau euphorique.
Contre toute attente, le Maroc bouclerait l’année avec un taux de croissance de 5%, un taux d’inflation inférieur à 1% (0,8%), un déficit budgétaire hors produit de cession des participations de l’Etat devrait revenir de 3,9% du PIB en 2024 à 3,6% en 2025 puis à 3,4% en 2026 et en 2027, un déficit du compte courant de 1,8% du PIB en 2025 et resterait en deçà de 2% les deux années suivantes.
Et ceci grâce notamment à la bonne performance des recettes touristiques et des transferts des MRE.
Ensemble, ces deux sources rapporteraient en 2027, 285 milliards DH. Les flux d’investissements directs étranger sont sur la même trajectoire en s’établissant à 3,5% du PIB. Les réserves de change continuent de couvrir plus de 5 mois d’importations.
Ce tableau euphorique ne doit pas toutefois cacher un certain nombre de difficultés et de fragilités sociales de taille qui retiennent peu d’attention dans la littérature de la Banque Centrale dont la mission fondamentale se limiterait à assurer la stabilité des prix en actionnant la politique monétaire.
D’abord cette embellie économique demeure fragile au moins à deux niveaux : d’abord le déficit commercial demeure situé à un niveau élevé traduisant le degré de dépendance de notre économie des achats de l’étranger.
Le taux de couverture des importations par les exportations ne dépasse pas dans le meilleur des cas 60%.
Ce qui dénote l’échec flagrant de « Made in Morocco » pour substituer la production nationale aux importations, d’autant plus que ces dernières sont constituées en majorité des produits stratégiques pour la vie des Marocains à savoir les biens alimentaires de base et les biens d’équipement nécessaires à l’investissement.
La deuxième faiblesse réside dans le taux d’endettement qui se situe, à son tour, à un niveau élevé.
La dette publique englobant la dette du trésor et la dette garantie par l’Etat est estimée à 84% du PIB soit plus de 1300 milliards DH. Seule consolation, cette dette est libellée à hauteur de 70% en monnaie nationale.
Mais là où le bât blesse, c’est au niveau de social largo sensu. Les manifestations grandioses de la jeunesse marocaine, après celles des habitants de plusieurs communes rurales, sont une preuve accablante de ce mécontentement généralisé. Les revendications de la population sont basiques.
Elles portent sur les droits sociaux fondamentaux tels qu’ils sont garantis par la Constitution, la réduction des inégalités sociales et territoriales, la lutte contre la pauvreté et la corruption. L’année 2025 peut être considérée comme une année blanche sur ces questions.
Ce n’est pas en instaurant une aide sociale modique à des millions de familles nécessiteuses qu’on parviendrait à lutter contre la pauvreté et à protéger la dignité des citoyens.
Le piège de l’aide sociale.
Que l’on en juge sur la base des chiffres avancés officiellement par le gouvernement. Ainsi, 4 millions de familles, regroupant plus de 12 millions de personnes auraient bénéficié d’une aide sociale de 25 milliards DH.
Sur cette base, l’aide par famille serait de 16 DH par jour et de 5,5DH par personne !!! Une chose est certaine : on ne peut pas développer un pays avec une population composée de 12 millions d'assistés !
C’est pour cette raison qu’il faille revoir l’architecture et les objectifs de cette aide de telle sorte à ce qu’elle soit limitée aux personnes aux besoins spécifiques et aux personnes âgées sans ressources.
Pour les autres, il faut les intégrer dans le circuit économique en les employant dans des activités d’utilité publique moyennant un revenu décent garantissant effectivement leur dignité.
En somme, l’année 2025 s’achève sur une impression contrastée. D’un côté, un pays qui consolide son image de pôle régional stable et attractif ; de l’autre, une société traversée par des attentes sociales de plus en plus pressantes.
Entre ambitions globales et réalités locales, le Royaume a avancé sans rupture majeure, mais non sans tensions.
Puisse l’année 2026 constituer un nouveau départ vers un Maroc plus uni, plus inclusif, plus solidaire et surtout plus démocratique ? Il faut l’espérer et militer dans ce sens.
Par Abdeslam Seddiki












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